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Issue du monde de la mode, Françoize Boucher, mère de quatre enfants, tisse des histoires avec tous ces petits riens qui font la vie.
Et sous sa plume et son crayon, car elle illustre aussi certains de ces livres, tout est prétexte à rire et de préférence aux éclats.
Vos livres sont enjoués et désacralisent à la fois l'écriture mais aussi le livre en tant qu'objet ?
Ma première expérience d'auteur remonte à 2004, avec le livre Ma vraie vie (Seuil). C'était une succession de réflexions philosophico-poétiques sur la vie quotidienne, organisée en sept chapitres qui proposent un regard décalé sur la vie, avec l'envie de faire rire et d'insuffler un vent d'optimisme.
Je suis quelqu'un qui aime les relations simples avec les gens. J'ai ce même rapport à l'écriture et j'ai envie de faire des choses qui me ressemblent. D'ailleurs dans mes livres, quant je parle aux enfants, je n'utilise pas un "parler enfant" particulier. Je m'adresse à eux comme à des adultes, mais en créant souvent des situations absurdes.
Votre livre Le Keskecé est tout à fait étonnant. Comment vous est venue l'idée de faire lire vos textes dans un miroir?
L'idée a germé suite à une expérience de lecture avec les enfants. Dans mon livre J'aime les mots (Hélium), qui est un cahier d'activité à message, j'apprends aux petits à écrire à l'envers. Le miroir n'était pas encore intégré au livre, mais une page nécessitait de lire dans un miroir. Et j'ai pu observer que les enfants adorent ça, notamment au salon de Montreuil et dans différentes librairies où j'ai animé des ateliers.
Dans votre livre Le livre qui fait aimer les livres, comme dans Le keskecé les illustrations participent de l'insouciance et du ton de l'ensemble. Comment bâtissez-vous vos histoires ?
L'idée m'arrive d'un seul bloc : image et texte en même temps. Etant quelqu'un de très visuel, l'illustration représente pour moi un moyen d'expression très important. Heureusement, je suis très décomplexée par rapport aux codes académiques du dessin et ne m'encombre ni des règles de perspectives, ni des codes esthétiques.
Je pense que c'est pour cette raison, entre autres, que les enfants se reconnaissent et adhèrent si facilement à mes histoires et mes dessins. Je suis un peu comme eux, je dessine pour dire, par pour représenter ou faire beau.
Quand j'écris un livre, je fais tout de A à Z. Je fournis à mon éditeur un livre fini avec une feuille d'illustration pour chaque page. Lui se charge ensuite de faire la mise en page et la traduction. Ainsi Le keskecé, traduit en allemand, est devenu "Und was siehst du ?"
Après le succès de ces deux derniers livres, allez-vous écrire une suite au Keskecé ?
Je n'ai pas prévu de suite. Je travaille actuellement à d'autres projets. Mais je trouve qu'écrire pour les enfants est formidable, car cela autorise une liberté de ton et une spontanéité rares. Les enfants ne sont pas encore formatés et sont capables de partir dans n'importe quelle direction.
Quand pourrons-nous trouver votre prochain titre?
Je travaille pour Nathan sur un livre, qui sortira en librairie en janvier 2012 et ressemblera dans l'esprit au Livre qui fait aimer les livres. Bien sûr le thème sera différent, mais je ne peux pas en dire plus pour l'instant. L'idée est d'écrire un livre à partager. J'aime cette idée d'un livre transgénérationnel qui fait rire de 7 à 77 ans.
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Propos recueillis par Agathe Bozon