
Les seventies parisiennes à travers le destin d’une héroïne flamboyante et ses amours tapageuses avec un homme qui aurait pu être Romain Gary.
Elle a une sacrée plume, Adélaïde de Clermont-Tonnerre. On pouvait s’en faire une idée à travers ses articles de Point de vue ou son blog. Mais c’est sans doute dans le roman que son écriture s’épanouit avec le plus grand bonheur. Dans Fourrure, elle raconte l’histoire de Zita, une jeune femme romanesque à la vie pimentée, qui fut romancière, maîtresse d’un écrivain célèbre et call girl chez Madame Claude.
Une femme publique, ancienne gloire des années 70, dont la vie pétulante lui fit négliger sa fille : c’est en passant devant un kiosque à journaux de Nice que cette dernière apprend la mort de cette mère pas comme les autres. Et c’est en se plongeant dans ses journaux intimes qu’elle apprendra à comprendre cette vie singulière.
Fourrure est à la fois une belle histoire de femmes, à travers les relations pétries d’incompréhension entre une mère et sa fille, mais aussi une histoire des mœurs françaises dans le tout-Paris des folles années 70. Passionnant, finement construit, ce livre n’en est pas moins un premier roman. On s’étonne de ne pas trouver les maladresses habituelles dans ce gros pavé qui se lit comme on dévore une boîte de macarons.
Et on se réjouit qu’Adélaïde de Clermont-Tonnerre ait choisi de raconter une véritable fiction plutôt que de céder aux sirènes du « roman du Moi », piège auquel succombent si souvent les jeunes romanciers pour leur première publication.
Karine Papillaud
Fourrure, Adélaïde de Clermont-Tonerre, (Stock), 2010