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Deux regards de lectrices sur "L’Hiver du mécontentement" de Thomas B. Reverdy

"J’ai particulièrement apprécié l’orchestration de ce roman" ou "j’ai eu du mal à finir ce livre" ?

Deux regards de lectrices sur "L’Hiver du mécontentement" de Thomas B. Reverdy

Depuis 15 ans, c’est une œuvre que Thomas B. Reverdy bâtit avec patience, dans la reconnaissance de ses pairs, des jurys de prix et des libraires. L'hiver du mécontentement (Flammarion) est son nouveau livre qui emprunte son titre au Richard III de Shakespeare. Le livre se passe pendant l’hiver 1978-79 des terribles grèves en Grande Bretagne, un hiver après lequel on ne pratiqua plus jamais la politique comme avant, qui accoucha du thatchérisme et d’un modèle du libéralisme à l’anglaise qui redressa le pays en jetant son peuple à terre. Mireille et Karine nous font partager leur regard sur ce texte, qui n’a laissé aucune d’elle indifférente.

 

 

Mireille B a aimé sans mélange : "J’ai particulièrement apprécié l’orchestration de ce roman, qui, après une longue et vibrante phrase d’introduction présentant Candice, et orchestrée par les Pink Floyd, inscrit la suite dans une vraie dynamique".

 

Hiver 1978 – 1979. Alors que la Grande-Bretagne s’enlise, que la population gronde, une autre comédie se joue.

La mascarade politicienne est en route, les alliances les plus improbables s’organisent pour démettre un gouvernement affaibli.

Candice  venait d’avoir vingt ans à l’été 1978. "C’est un âge où la vie ne s’est pas encore réalisée. Où tout n’est encore que promesses – ou menaces". Parfaite dans son job de coursier à vélo, forte de sa jeunesse, grisée par la vitesse, légère, dynamique, elle dévale les rues en récitant son texte puisqu’elle fait du théâtre où elle joue Richard III. "Il y a plein de façons de conquérir le pouvoir. La force, la ruse, la séduction, le complot, la peur, Richard en essaie pas mal et parfois même, il les mélange un peu… c’est un vrai psychopathe". Le pouvoir, Candice, elle sait l’incarner, elle en connaît les arcanes, elle sait qu’il ne faut rien lâcher.

Elle est aux premières loges lorsqu’une femme, "déjà vue à la télévision", vient prendre des cours de diction au théâtre Warehouse obligeant la jeune troupe des Shakespearette à interrompre ses répétitions. Cette femme répète le rôle de la Dame de Fer qu’elle s’apprête à tenir.

En mettant constamment en parallèle le concept de l’accession au pouvoir dans l’œuvre de Shakespeare avec ce même concept au 20ème siècle par le prisme de personnages jeunes représentant l’avenir d’une société, Thomas B. Reverdy brosse une chronique du basculement d’un modèle politique toujours basé sur les années d’après-guerre avec un pouvoir syndical fort vers un nouveau modèle centré sur le capitalisme allié à une démocratie contrôlée, pour ne pas dire restreinte.

Un roman politique actuel, riche historiquement, qui résonne forcément avec les changements qui s’opèrent actuellement au niveau européen. Il met en exergue le rôle important de la ferveur et de l’implication des jeunes populations dans la destinée d’un pays.

J’ai particulièrement apprécié l’orchestration de ce roman, qui, après une longue et vibrante phrase d’introduction présentant Candice, et orchestrée par les Pink Floyd, inscrit la suite dans une vraie dynamique. Et ainsi, sur le même tempo, chaque court chapitre revêt le titre d’un album d’un groupe de l’époque. Cette écriture originale explique que, malgré la gravité de la situation, je retiens surtout le jeu théâtral des protagonistes.

Enfin, ce roman ajoute la pièce de Shakespeare à ma liste de lectures et me donne envie de revoir quelques pages d’histoire.

 

 

karined1 est plus partagée : "Si la première partie du livre m'a plu, j'ai trouvé la deuxième partie plus rébarbative et ai eu du mal à finir ce livre".

Cet ouvrage est le premier de Thomas Reverdy que je lis. 

L'action se situe durant l'hiver 1978 - 1979, un hiver particulièrement froid, " l'hiver du mécontentement", l'économie londonienne est catastrophique, les grèves s'accumulent, surtout dans les transports, les Londoniens sont mécontents et fatigués. L'héroïne, c'est Candice, une jeune actrice qui interprète le rôle de Richard III, dans une pièce jouée uniquement par des actrices, au théâtre Warehouse.

Être actrice ça ne nourrit pas, alors Candice livre des plis urgents, métier qui marche fort en cette période de grèves des services publiques. Elle se sent libre, elle est libre. Candice virevolte de livraisons en répétitions. Elle rencontre Margareth Thatcher qui, venue prendre des cours de diction au théâtre, s'intéresse à ces jeunes femmes qui bousculent les codes. On se laisse porter par le style de l'écrivain qui s'adapte aux humeurs de son héroïne. Il est rapide avec des phrases courtes quand les actions s'enchainent, les phrases se font plus longues quand on suit Candice dans ses courses et ses pensées. Le livre s'est révélé inégal. Si la première partie du livre m'a plu, j'ai trouvé la deuxième partie plus rébarbative et ai eu du mal à finir ce livre. L'auteur nous entraîne dans des pages et des pages sur l'économie du pays. Son héroïne  passe du premier au second plan... La dynamique du départ est finalement rompue.

 

Sélection présentée par Karine Papillaud

 

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