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Chroniques du Paris Apache (1902-1905)

Les Apaches, cow boys de l’an 1900

Chroniques du Paris Apache (1902-1905)

 

« L'armée des malfaiteurs devient de jour en jour plus nombreuse, et la sécurité dans la rue à certaines heures de la nuit est absolument illusoire malgré la plus active surveillance des gardiens de la paix », peut-on lire dans ce livre.

Compte-rendu d'un officier de police dans les nouvelles zones de sécurité prioritaire ? Pas du tout.

Ras-le-bol d'un habitant d'une cité sensible ? Encore moins. Mais une chronique du Paris signée du gardien de la paix Eugène Corsy au début du XXe siècle.

 

 


A l'époque, les petites frappes de la capitale défilaient sur les boulevards les bagues aux doigts, jouaient aux cartes dans les rades et dansaient joyeusement dans les bals de quartier. De temps à autres, ils négociaient leurs différends à coups de lames ou de revolvers, corrigeaient les prostituées « sous leur protection » ou cherchaient, une véritable obsession, à descendre des flics. Voilà donc les « Apaches », ces bandes de jeunes gens des quartiers populaires de l'Est parisien, entre Belleville et Charonne, qui défrayaient la chronique vers les années 1900.

Dans ces « Chroniques du Paris Apache », on les (re)découvre à travers deux textes d'époque recueillis et annotés par l'historien Quentin Deluermoz. D'un côté, la mythique « Casque d'Or », reine des Apaches, prostituée précoce devenue figure d'une époque, « mariée » à la plupart des chefs de bande de l'époque (dont deux s'entretueront pour elle !), y écrit ses mémoires sous la pression amicale d'un journaliste sensationnaliste de l’époque.

De l'autre, le policier Eugène Corsy fait le compte-rendu détaillé de la mort d'un de ses collègues tombé dans une rixe avec les Apaches, entre rapport de police et roman noir. Deux facettes d'une même réalité aussi dure que romantique, qui permettent de redécouvrir la vie ardente animant l'Est parisien, des mots d'argot oubliés (comme le « miché », le client de prostitué), des salles de spectacle disparues ou les terribles pratiques de l'ancienne brigade des mœurs. Passionnant. 

Chroniques du Paris Apache (1902-1905), présenté et annoté par Quentin Deluermoz, éd. Mercure de France.

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