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Acharnement de Mathieu Larnaudie

Toute ressemblance avec des personnages ayant existé… est volontaire

Acharnement de  Mathieu Larnaudie

 

 
Auteur français né en 1977, Mathieu Larnaudie, après des études de lettres et de philosophie, publie son premier roman en 2002. Parallèlement à son travail de romancier, il codirige depuis 2004 la revue et les éditions Inculte. Il dirige également une collection dédiée à l'utopie aux éditions Burozoïques. Son dernier roman, Acharnement traite d'un thème jusqu'alors inexploré : le speach writing politique.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Après une défaite électorale, Müller, "plume" d'un ministre, s'est retiré à la campagne. Il a élu domicile dans une propriété choisie avec soin pour son isolement et son vaste parc. Parc qu'entretient Marceau, jardinier qu'il a recruté et auquel il a proposé de vivre sur place : "J'embauchai Marceau sur-le-champ, lui proposant, en outre, d'occuper le pavillon qui jouxte ma propre habitation."
 
Müller en dehors de plaisirs simples quasi addictifs, séries policières télévisées et rasades de chartreuse, travaille quotidiennement à la rédaction du discours parfait, isolé dans son bureau duquel il sort par le battant de la fenêtre pour se promener et admirer les arches du viaduc qui surplombe son jardin.
 
Mais un jour, ce monumental vestige romain vient troubler sa quiétude. Les candidats au suicide locaux choisissent de se jeter du haut de l'aqueduc pour finir leurs jours dans les plates-bandes du parc de Müller. Des corps disloqués et sans vie, que Marceau découvre au détour de son jardinage, toujours au même endroit.
 
Etonnant contraste que celui qui oppose le silence de ces corps anonymes et muets au trop-plein de la parole politique. À la faveur de ces morts trop précoces, Müller se souvient des coulisses de l'histoire politique dont il a écrit les mots, peaufinant le discours idéal dont il dit : "La plupart des plumes s'accordent à penser que le discours "idéal" serait celui auquel l'orateur n'apporterait aucune retouche personnelle, qu'il se contenterait de prononcer sans qu'un mot y fût changé, une virgule (une respiration) déplacée."
 
Un roman qui, bien que manquant d'une intrigue forte, emporte le lecteur par sa musique de la langue savamment orchestrée par Mathieu Larnaudie qui joue du subjonctif imparfait avec naturel et simplicité. Un tour de force qui mérite d'être souligné.
 
On reconnaît également certaines figures politiques actuelles, lisez ce roman pour découvrir qui se cache derrière le patronyme d'Aubeville.
 
Agathe Bozon
 
Acharnement, Mathieu Larnaudie, Actes Sud, (2012)

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