Il n'y a qu'une seule maladie mentale : la famille.
Évidemment, je m'y attendais puisque j'en suis l'auteur mais... à ce point-là ! Quelle vision, c'est à peine croyable...
Son mari n'est plus que l'ombre de lui-même. Les vertèbres ont dû être salement touchées. Il doit maintenant peser dans les quarante-cinq kilos. Il est tassé dans son fauteuil, sa tête est maintenue à peu près droite par une minerve. Son regard est vitreux, son teint jaune comme un coing. Et il est tout à fait conscient. Pour un intellectuel, ça doit être terrible.
Quand on pense que ce type n'a pas trente ans, on est effaré... Quant à elle, elle pousse le fauteuil avec une abnégation admirable. Elle est calme, son regard est droit. Je trouve bien sa démarche un peu mécanique mais il faut comprendre : cette fille a de gros soucis...
En tout cas, elle ne tombe pas dans la vulgarité : pas d'attitude de bonne soeur ou d'infirmière martyre. Elle serre les dents et pousse le fauteuil, voilà tout. Elle doit pourtant réfléchir et se demander ce qu'elle va faire de ce légume.
Moi aussi d'ailleurs.
Malaisant comme disent nos cousins québécois. Pourtant terriblement efficace. Du grand Lemaitre, une écriture haletante, une tension permanente.
Sophie a l'impression de devenir folle. Elle perd un tas de choses, ne se souvient plus et commet des erreurs. Puis la situation s'envenime et elle en vient à croire qu'elle est l'auteur des meurtres des gens qui l'entourent. Elle décide alors de fuir.
Dans une seconde partie, on revit les mêmes instants, mais cette fois avec Frantz, un malade mental qui connait bien Sophie.
A partir de ce moment, c'est devenu pour moi très difficile de continuer la lecture. C'était trop oppressant ! J'avais peur pour Sophie... mais j'ai voulu savoir.
Alors j'ai continué et tout s'explique dans les dernières parties.
Avec Sophie, il y avait de quoi s'emballer. Mon coeur palpitait de plus en plus. Il était temps que ça s'arrête ! Heureusement que l'auteur a de la ressource. Il connait le revirement de situation et a su maîtriser ses personnages. Ouf !
Sophie a l'impression de devenir folle. Elle perd un tas de choses, ne se souvient plus et commet des erreurs. Puis la situation s'envenime et elle en vient à croire qu'elle est l'auteur des meurtres des gens qui l'entourent. Elle décide alors de fuir.
Dans une seconde partie, on revit les mêmes instants, mais cette fois avec Frantz, un malade mental qui connait bien Sophie.
A partir de ce moment, c'est devenu pour moi très difficile de continuer la lecture. C'était trop oppressant ! J'avais peur pour Sophie... mais j'ai voulu savoir.
Alors j'ai continué et tout s'explique dans les dernières parties.
Avec Sophie, il y avait de quoi s'emballer. Mon coeur palpitait de plus en plus. Il était temps que ça s'arrête ! Heureusement que l'auteur a de la ressource. Il connait le revirement de situation et a su maîtriser ses personnages. Ouf !
J'ai découvert le côté obscur de Pierre Lemaitre avec ce roman. Je ne connaissais de lui qu'"Aurevoir là-haut" (enfin quand je dis "que" c'est un peu ridicule tant j'ai aimé ce roman et les deux autres aussi d'aillleurs) et l'on ma conseillé les polars de cet auteur. Grand merci à mon conseiller car c'est un genre que cet auteur manie avec beaucoup d'efficacité ! Bref en deux mots comme en cent : lisez-le !!
Très bien écrit. Fait peur.
Du bel ouvrage !
Avec "Robe de marié", Pierre LEMAITRE signe un polar qui prend le lecteur par la main pour le mener de l'anormalité à la folie. Folie de Sophie qui, chaque jour un peu plus, perd pied, s'égare, oublie l'impensable et se torture l'esprit avec des rêves assassins... mais ne sont-ce vraiment que des rêves? Folie de Franz, observateur redoutable, assoiffé de vengeance et manipulateur sans scrupule ni limite... mais est-ce vraiment lui le manipulateur?
Avec une écriture rapide, courte, saccadée, haletante, une accumulation de 'toujours un peu la même chose' mais 'jamais tout à fait pareil', avec, à chaque situation, 'un degré de folie en plus', Pierre LEMAITRE fait monter la pression. Il nous balade dans le triangle infernal du jeu dramatique. En alternance, bourreau, victime ... qui est qui? Ne serait-ce pas plutôt l'inverse? Y a-t-il seulement un sauveur dans cette histoire?
Un bon moment de lecture. Un bon polar à lire pour tous les amateurs du genre ... Et, sans conteste, une porte d'entrée grande ouverte pour ceux qui voudraient découvrir Pierre LEMAITRE!
J'ai découvert Pierre Lemaître avec un polar "Trois jours et une vie" et j'ai voulu continuer dans cette veine dans laquelle il s'illustra avant d'écrire des romans dont "Au revoir là-haut" qui lui valut le prix Goncourt.
Pourquoi avoir choisi "Robe de marié" plutôt qu'un autre? Parce que j'ai été intriguée par le titre et le mot "marié" sans le "e" habituel; il était impensable que l'auteur ait fait une faute d'orthographe et que de surcroît, la maison d'édition ne s'en soit pas aperçue!!! Également, parce que cet œil, en gros plan, sur la couverture, m'a mise mal à l'aise; je me suis donc dit que, si avant même d'avoir ouvert le livre, j'étais déstabilisée, c'est que je pouvais me lancer.
Et j'ai sacrément bien fait. La construction est diabolique : Pierre Lemaître nous fait rencontrer ses deux protagonistes principaux, Sophie, puis Frantz à tour de rôle et ensuite les deux ensemble.
La manipulation est machiavélique, celle de Frantz sur Sophie au point de l'amener au bord de la folie et du suicide puis celle de Sophie sur Frantz lorsqu'un détail lui fait comprendre ce qui se joue autour d'elle. Mais il n'y a pas que les personnages qui sont manipulés, le lecteur/trice l'est tout autant, tenu (e) en haleine sans temps mort, secoué (e) en tout sens avec un sentiment d'angoisse croissant.
La morale est loin d'être sauve car, certes le méchant est puni mais la vérité n'éclatera pas, les familles ne sauront jamais pourquoi leurs proches sont morts et Sophie ne sera pas inquiétée malgré ses méfaits.
Excellent thriller, qui sort des sentiers battus.
Je vais maintenant découvrir la facette "romans" en commençant la trilogie débutant par "Au revoir là haut" et dont le dernier tome vient de paraître en janvier.
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