Elling et Kjell Bjarne se sont rencontrés au « centre de cure et de convalescence » de Brøynes - bref, un institut psychiatrique - et finissent par s'installer ensemble, lorsque les médecins décident qu'il est temps pour eux de vivre en autonomie, quoique sous tutelle. Tous deux peinent à communiquer avec les autres ou à fonctionner comme la plupart des gens. Apprivoiser le téléphone demande un savant apprentissage, sortir de chez soi est un combat ! Tous les quinze jours, Frank, leur tuteur, vient s'assurer que tout se passe pour le mieux. L'occasion d'une virée en ville entre potes, cinéma, pizzeria. La belle vie, en un mot comme en cent.
Si Kjell Bjarne est un mufle qui ne pense qu'à la bouffe et aux filles, et qui rechigne quelque peu à changer de sous-vêtements, Elling est légèrement plus hyper nerveux, et trouve un nombre considérable de choses tout simplement répugnantes. Kjell Bjarne tombe amoureux de leur voisine enceinte jusqu'aux dents mais se révèle plutôt pataud pour ce qui est de faire le premier pas.
De son côté, Elling décide de devenir poète : un poète qui porte en permanence des lunettes de soleil, un pantalon de Tergal, une chemise vert criard, et des chaussettes jaune citron. Les deux compères construisent un équilibre fragile : l'existence est effrayante, mais supportable, à petites doses. Et le regard que nos deux gaillards portent sur le réel est empreint d'une naïveté et d'une justesse confondantes.
Car où commence la normalité ?
Elling et Kjell Bjarne luttent pour faire leur grand retour dans la société. Tout ce que la plupart d'entre nous considère comme acquis représente leur champ de bataille. Un récit tragi-comique sur le fait d'oser descendre dans la rue et se confronter à la vie du dehors.
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