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Parabole du failli

Couverture du livre « Parabole du failli » de Lyonel Trouillot aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782330022624
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Alors quil semble enfin devoir connaître le succès, Pedro, jeune comédien haïtien en tournée à létranger, se jette du douzième étage dun immeuble. Dans son pays natal, deux amis tentent alors de comprendre les raisons qui ont conduit au suicide un homme que le terrifiant mélange du social et de... Voir plus

Alors quil semble enfin devoir connaître le succès, Pedro, jeune comédien haïtien en tournée à létranger, se jette du douzième étage dun immeuble. Dans son pays natal, deux amis tentent alors de comprendre les raisons qui ont conduit au suicide un homme que le terrifiant mélange du social et de lintime a transformé en plaie ouverte. Au point de le contraindre, pour être lui-même, à devenir tous les autres, sur la scène comme dans la vie. Et à signer de sa disparition léchec de la poésie et du langage à combler la faille qui sépare la lettre du réel.

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Avis (3)

  • Comment parler d’un ami disparu ? Par-delà le chagrin, le narrateur doit faire face à l’incompréhension et à l’inconnu lorsqu’il apprend le décès de Pedro, défenestré à Paris. Pourquoi aller mourir si loin, presque sur une autre planète ? Ils étaient pourtant heureux ici à Port au Prince. Ils...
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    Comment parler d’un ami disparu ? Par-delà le chagrin, le narrateur doit faire face à l’incompréhension et à l’inconnu lorsqu’il apprend le décès de Pedro, défenestré à Paris. Pourquoi aller mourir si loin, presque sur une autre planète ? Ils étaient pourtant heureux ici à Port au Prince. Ils étaient trois amis qui vivaient ensemble, petitement mais chaleureusement, dans un appartement des plus modestes : le narrateur, journaliste responsable de la rubrique nécrologique dans le journal local, l’Estropié, professeur handicapé et Pedro, le comédien défénestré. Pedro venait d’un milieu aisé contrairement à ses deux amis, Très vite, il renonce à l’existence confortable qui lui était promise. Ecorché vif, il endosse toute la misère du monde et n’hésite pas à faire le baisemain à la mendiante des rues, isolée dans sa folie, que tout le monde ignore. Il essaie d’apporter un peu de bonheur à tous ceux qui souffrent et ce fou de poésie va même jusqu’à effeuiller un recueil d’Eluard pour distribuer les poèmes à des passants le soir de Noël.
    C’est avec beaucoup d’admiration et d’affection que le narrateur égrène ces souvenirs et, désigné par son rédacteur en chef, il tente d’écrire un éloge funèbre sur les trois colonnes de la rubrique nécrologique, il va raconter l’ami, celui qui a choisi d’aller mourir dans cette ville que l’on dit être la plus belle du monde.
    J’ai trouvé ce livre magnifique, j’ai été envoutée comme à chacune de mes lectures de Lyonel Trouillot par son talent de conteur. Avoir un ami est une chance, le perdre est un déchirement, trouver les mots pour en parler et continuer à le faire vivre demande beaucoup de sensibilité et d’amour. L’auteur y réussi parfaitement.

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  • Quand on est lecteur, il y a des livres qui ne sont pas faits pour nous. Cela peut paraître bizarre quand on aime la lecture, mais vous avez beau vous escrimer, persister, les pages de certains romans se tournent difficilement, l'ennui pointe son nez et tout ça finit en un combat épuisant entre...
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    Quand on est lecteur, il y a des livres qui ne sont pas faits pour nous. Cela peut paraître bizarre quand on aime la lecture, mais vous avez beau vous escrimer, persister, les pages de certains romans se tournent difficilement, l'ennui pointe son nez et tout ça finit en un combat épuisant entre un texte résistant et un lecteur de plus en plus réticent.
    C'est ce qui vient de m'arriver avec "Parabole du failli" de Lyonel Trouillot. Le texte a gagné (?) car je suis allé jusqu'au bout, avec beaucoup de difficultés, sans plaisir, mais j'ai réussi à franchir la dernière ligne. La lecture de ce roman a été comme si, moi si peu sportif, avais participé à une étape de montagne du Tour de France avec arrivée au sommet du Tourmalet. Et je sors désolé de ma lecture. Désolé, car j'ai bien senti qu'il y avait un vrai travail d'écrivain mais qui, hélas, ne m'a pas du tout touché.

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  • Ils sont seuls désormais. Dans leur deux-pièces, leur "bateau ivre", leur refuge, le narrateur et l'Estropié sont seul depuis que Pedro a choisi de faire le grand saut depuis le douzième étage d'un immeuble, loin là-bas, dans un pays "couleur de richesses et de modernité. Du jeune homme...
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    Ils sont seuls désormais. Dans leur deux-pièces, leur "bateau ivre", leur refuge, le narrateur et l'Estropié sont seul depuis que Pedro a choisi de faire le grand saut depuis le douzième étage d'un immeuble, loin là-bas, dans un pays "couleur de richesses et de modernité. Du jeune homme bouillonnant de vitalité ne restent plus que le lit en fer dans un coin de la pièce et le chagrin mêlé de rage de ses deux compagnons de vie, restés à Haïti. Alors le narrateur, journaliste abonné à la rubrique nécrologique, entreprend d'écrire les trois colonnes que son rédacteur en chef lui a accordées et qui seront le dernier hommage à l'artiste disparu. Mais la vie, la fièvre, la peine, la générosité, la passion, la folie peuvent-elles être réduites à trois petites colonnes ? Le "sale petit-bourgeois pleurnichard" qui avait choisi le quartier pauvre de la ville pour y construire sa vie, y oublier ses déchirures, déclamait des poèmes dans les ruelles, distribuait des pages de livres aux passantes, s'amourachait de femmes qui n'étaient pas pour lui, redonnait le sourire aux plus tristes sires, faisait l'acteur dans une troupe de théâtre, enchantait la vie de ceux qui l'entouraient. Parfois ses blessures les plus profondes prenaient le dessus sur la joie de vivre, il plongeait alors dans une mélancolie insondable, n'offrant que son silence à ses compagnons. Ceux-là même qui regrettent de n'avoir pas été à ses côtés pour empêcher son dernier plongeon. Le raconter, se raconter, et raconter l'Estropié, c'est ce qu'accomplit le narrateur dans cette longue lettre qu'il jette à la face de ce monde qui n'a pas su retenir Pedro.

    Alors oui, c'est un joli texte, très poétique, un cri du coeur, écrit d'un jet, avec les tripes. Bien sûr, c'est une évocation très riche de la vie dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince. Oui bien sûr, les personnages sont touchants, du narrateur privé de ses parents par un stupide accident, à l'Estropié et sa terrible enfance auprès de Méchant, un père cruel et violent, en passant par Madame Armand, usurière obèse, qui croyait si fort aux contes de fée avant que la vie ne se charge de les lui faire oublier, sans oublier Pedro, l'écorché-vif, le clown triste, dont le suicide laisse ses amis sur le carreau.
    Mais quelle purge, quel ennui ! Un récit looooong, sans respiration, truffé de citations poétiques et surtout répétitif. Toujours la même rengaine sur la radio étrangère qui annonce le suicide de Pedro depuis le poste de la voisine jalouse et de son mari routier, sur les brimades de Méchant, sur la colline si difficile à gravir, etc. C'est un style bien sûr, une manière d'imprégner le lecteur de toute la tristesse ressassée par le narrateur mais quand on y reste hermétique, on n'entre pas dans le récit, on ne s'attache pas à Pedro, l'égoïste qui n'a jamais pris le temps d'interroger ses amis sur leurs blessures, leurs chagrins, auto-centré sur ses "problèmes de riche".
    Un livre est une rencontre, parfois elle n'a pas lieu. On se sent un peu minable de rester froid quand tant d'autres crient au génie et ont été touchés aux larmes mais c'est ainsi...

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