«Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta. Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita.»
Un livre à la construction magistrale qui évoque avec une précision inégalée en de purs petits instantanés la beauté de scènes du quotidien. Ah ! Lolita l'adolescente évoquée en train de pédaler sur son vélo avec toute la vigueur de sa jeunesse sous le regard à la fois malade et pétri d'une autodérision et d'intelligence de son beau père abusif. Le point de vue adopté nous glace et nous ravit à la fois tant il y a de justesse dans ces lignes. Ames sensibles s'abstenir.... mais c'est un réel chef d'oeuvre qui se termine en apothéose tragique après un road movie
haletant dans l' Amérique profonde des années 50.
Sachez-le, vous lancer dans la lecture de ce livre c'est vous lancer dans un travail de recherches de longue haleine !!! L'auteur a tellement de références qu'il m'est impossible de tout "tout" comprendre ... Pour cela, en plus de mes recherches personnelles, j'ai eu recours aux vidéos live d'une booktubeuse que je vous invite à découvrir ! le travail qu'elle a effectué pour faire ses vidéos est phénoménal et je n'ose imaginer le temps qu'elle y a consacré ! Certainement SON livre préféré, on la sent passionnée jusque dans son pseudonyme qui n'est autre que Nabolita. Je profite de ma critique pour la remercier grandement ! Car sans elle, je peux affirmer que le plaisir que j'ai eu à la lecture de ce livre n'aurait pas été le même !
J'aurais très bien pu mettre 5 étoiles mais le final (tant attendu) m'a beaucoup déçue ... Non pas la révélation en elle-même mais la façon dont l'auteur la raconte. D'une histoire terrible, malsaine, grave, etc il nous la décrit presque comme une comédie ...
Lolita est un grand classique de la littérature mondiale qui vaut vraiment la peine qu'on s'y attarde en savourant la plume délicieuse de Nabokov. le moins que l'on puisse dire c'est que tout ce qu'il écrit n'est pas dû au hasard ... Tout est "calculé", millimetré au moindre mot !
Un chef d'oeuvre bouleversant, on lit, on comprend, on reconnait et on n'est transporté par la beauté du texte, on ne sait parfois plus qui séduit, qui dégoute, qui est maitre, lui ou elle, lui l'adulte, elle l'enfant, on croit que l'amour est là, puis on se dit que c'est de la folie, qu'il est fou et qu'il ne peut que la détruire...A lire , cette dérive d'un quiquagénaire amoureux d'une très jeune fille, mi-femme mi-enfant. Sur le thème de la transgression, Nabokov évoque son déracinement et son exil ausi.
En résumé
Les égarements d’Humbert Humbert, intellectuel venu de la Vieille Europe, séduit par une nymphette américaine de 12 ans. À sa sortie, ce roman de la perversité a fait scandale.
Mot de l'éditeur
" Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. "
Lolita a été porté à l'écran par Stanley Kubrick (1962), avec Peter Sellers, Shelley Winters et Sue Lyon, puis par Adrian Lyne (1997), avec Jeremy Irons, Melanie Griffith et Dominique Swain
L'inceste vu par Nabokov.A lire
Passionnant!!! Je me suis laissée happer par ce roman... Au-delà de cette sordide histoire et de la naissance du stéréotype de la Lolita, ce livre nous révèle la difficulté d'être soi entièrement. Nabokov est à la fois citoyen du monde et étranger partout... ce qui se traduit dans son écriture.
J'avoue avoir été happée par les deux cents premières pages. J'ai énormément aimé le style de l'auteur très poétique, d'autant plus que Nabokov écrit dans une langue dont il ne maitrise pas toutes les subtilités ("Lolita" a été écrit en anglais alors que sa langue maternelle est le russe). J'ai adoré la première partie de l'ouvrage, mais mon intérêt s'est essoufflé après Humbert est enfin comblé ses besoins. S'ensuit une espèce de road trip à travers les États-Unis pas réellement palpitant. L'intérêt du récit repose sur l'inversion des rôles où le bourreau devient victime mais là encore, on ignore s'il s'agit des élucubrations du narrateur ou la réalité. Je rappelle qu'au départ, le narrateur évoque le fait que certaines petites filles séduiraient des adultes par leur aura de nymphette, idée déjà loufoque. Vers la fin, on se rend compte qu'Humbert sombre définitivement dans la folie, confondant les noms et les personnes. En conclusion, un livre traitant de pédophilie sans pour autant basculer dans la vulgarité.
Un homme répondant au curieux pseudonyme de Humbert Humbert, s'adressant à des jurés ou interpellant directement le lecteur, raconte l'histoire de sa vie... Une histoire peu banale pour le commun des mortels mais qui, paradoxalement coure certainement plus les rues qu'on ne le pense. Humbert Humbert, homme d'âge mûr, a en effet la particularité d'être attiré par les très très jeunes filles qu'il appelle nymphette. Cette attirance lui vient de son enfance durant laquelle il a vécu une histoire d'amour intense avec une fillette qui est décédée quelques années plus tard. Dès lors, il n'aura de cesse de vouloir retrouver les émotions découvertes mais prématurément interrompues avec Lolita, son amour d'enfance. Quête qui tourne parfois même à l'obsession. Chasseur à l'affut de la moindre nymphette qu'il pourrait attraper dans ses filets, il finit par trouver enfin, en Dolorès, la fillette de 12 ans de sa logeuse, la copie conforme de Lolita. Stratège, calculateur et manipulateur, il épousera la mère pour se rapprocher de la fille et tenter par tous les moyens d'assouvir ses désirs pédophiles.
Le roman se découpe en trois parties montrant clairement l'évolution de l'histoire : la première partie de la vie d'Humbert Humbert de son enfance à sa rencontre avec Dolorès, l'installation chez la mère de Dolorès et ses stratagèmes pour approcher l'enfant, et enfin, le "dérangeant" road-trip de l'homme et la fillette. L'écriture de Vladimir Nabokov est très belle et littéraire et truffée de références. Cette plume châtiée permet à l'auteur de raconter cette histoire de pédophilie, d'inceste même puisque Humbert Humbert devient en quelque sorte le père de Dolorès, sans jamais tomber dans la vulgarité et la pornographie. La tension et l'horreur iront crescendo jusqu'au dénouement porté par la folie et la jalousie destructrice d'Humbert Humbert.
J'ai aimé ce livre pour la beauté de l'écriture et la construction du roman. Moins pour la thématique de l'histoire qui m'a progressivement mise mal à l'aise et par la personnalité dérangée des protagonistes. On ne peut s'empêcher d'avoir de la pitié, voire de la compassion pour ce couple hors norme, mais j'avais hâte d'arriver au dénouement pour me libérer de l'emprise psychologique du personnage... J'ai désormais envie d'en voir les deux adaptations cinématographiques.
Lolita, c'est une histoire d'amour (Humbert), et de rejet (Lolita), qui évolue au fil du roman. C'est exactement le lien que j'entretiens avec l'oeuvre: je suis fascinée et admirative face à un style d'écriture si captivant et si poétique, alors que la pédophilie omniprésente provoque inévitablement un sentiment de dégout. Mais Lolita relève avant tout de l'obsession, une obsession maladive qui dévorera peu à peu Humbert. C'est également mon cas. On ne se lasse pas d'un tel roman dans lequel on se sent à la fois voyeur, complice des abus d'Humbert et aussi innocent et provocateur que Lolita. Ce livre, dans ses thèmes même est un paradoxe, l'amour, la haine, l'obsession, le rejet, le dégoût, la perte, la vie, la mort, la fuite se mêlent pour former un récit poignant et magistral. Un livre que j'ai lu très jeune (j'avais alors l'âge de Lolita) et que je ne cesse de dévorer à nouveau depuis.
L'adaptation de Stanley Kubrick vaut également le détour! Du grand cinéma pour un grand roman.
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