Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.
Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l'aurions suivi au bout du monde en trimballant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.
Evidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l'achat d'une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.
Le clan allait-il survivre à l'érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d'esprit.
Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L'éruption était inévitable.
Des accents d’Audiard, une lettre à son père, tendre message
Marc Lavoine nous parle de son père. Lulu est communiste, cgtiste, pttiste et surtout un homme à femmes. Blessé par la vie et la guerre, il se console dans l'alcool et le sexe. Il se cache de sa femme, mais il met ses enfants dans la confidence. Cela engendre un enfance tourmentée pour Francis qui protège le petit Marc. Marc n'accepte pas de devoir garder le secret face à sa mère, Michou, fragile. Mais Lulu est aussi un homme drôle et aimant. Ici, Marc Lavoine nous parle avec simplicité et sincérité. Nous rentrons sur la pointe des pieds dans sa vie. Le récit est tour à tour drôle, triste et émouvant, mais jamais moralisateur. C'est un texte plein d'amour pour son frère et ses parents. C'est très touchant.
« L’homme qui ment », c’est Lucien Lavoine, le père de Marc Lavoine. Un père militant communiste (dans les idées bien plus que dans les actes, comme souvent), un employé des PTT bien peu motivé par son travail, buvant trop et surtout, un coureur de jupon compulsif, troussant tout ce qui se présente sans se cacher, un homme qui méritait vraiment pas qu’on l’aime, et pourtant… C’est ce père que Marc Lavoine choisi d’évoquer dans son premier livre, une sorte de thérapie à ciel ouvert pour faire le deuil de cette enfance et de cette adolescence bizarre qui a été la sienne, aux côté de cet homme si égoïste et si imparfait. Il a été heureux, la petit Marc, aux côté de son frère ainé qui voulait tout encaisser à sa place et de sa maman qui se rendait malade d’amour pour un homme qui le lui rendait si mal. Il évoque l’insouciance de l’enfance, les petits bonheurs simples et modestes, les copains, les filles, la tendresse familiale qui débordait cette famille et surtout ce père quasi ingérable qui savait si mal aimer et être aimé. Il faut le lire pour le croire, les incartades de Lucien Lavoine, avec tout ce qui porte une jupe et dés que ça se présente, au vu et au su de ses enfants (avec des justifications improbables) qu’il emmène avec lui en vacance avec ses maitresses ou qui lui serve d’alibi, voire de couverture. Lulu aura jusqu’à 4 femmes en même temps à une époque, toutes ignorantes de l’existence des 3 autres ! Une sacré santé et une sacré organisation, reconnaissons le… Il a du mérite, le jeune Marc Lavoine, de devenir un homme bien avec un exemple si déplorable sous les yeux. Mais l’amour paternel est plus fort que tout, et l’amour filial encore plus et c’est cela le massage de ce livre assez court. C’est écrit dans un style agréable, les chapitres sont courts, voir même très courts parfois. Le récit n’est pas totalement linéaire, il commence par le jour des funérailles paternelles et Marc Lavoine y reviendra de temps en temps, comme des respirations dans son récit. « L’homme qui ment », c’est l’histoire touchante d’un homme qui ne méritait pas d’être aimé et qui pourtant, l’était terriblement.
L’homme qui ment, c’est Lucien, dit Lulu, le père de Marc Lavoine, acteur (Le cœur des hommes) et chanteur (Les yeux revolver). Un mari volage, un père complice et un travailleur engagé dans la lutte contre le capitalisme. Marc Lavoine raconte son enfance dans les années 70, dans un pavillon de la banlieue sud de Paris, entre son frère de 2 ans son aîné, ses parents, Lucien et Michèle, sa mère jolie secrétaire triste qui souffre en silence des frasques de son mari et ses grands parents. La vraie vie sans paillettes ! Bon… Un récit, autobiographique à n’en pas douter, où j’ai retrouvé le charme discret de Marc Lavoine, la douceur de ses mots. Mais il n’a pas réussi à me faire aimer son père, un personnage pour lequel je n’ai eu aucune sympathie.
Entre fiction et réalité, la frontière est mince.
Dans ce récit, on se demande sans cesse, si l'histoire est réellement inventée.
Le ton est juste, et l'on adhère immédiatement à l'histoire de ce garçon qui n'était pas désiré.
Une bonne lecture, et une jolie découverte.
Marc Lavoine raconte son enfance et son adolescence dans la banlieue parisienne des années 1960-1970.
Une grande partie de son récit est consacré à la figure de son père Lucien (LuLu), un fervent communiste cégétiste qui travaille aux PTT. Un père menteur et volage qui trompe sa femme (Michou, mélancolique et dépressive) sans vergogne sans rien cacher à ses enfants.
L'auteur s'exprime avec ses mots à lui, sans fausse pudeur, avec humour et tendresse.
Un texte simple, sans prétention qui m'a ému et fait sourire à de nombreuses reprises.
J'aime beaucoup Marc Lavoine pour le poète et l'homme engagé qu'il est et ce qu'il dégage : cette bienveillance et melancolie que l'on perce au fond de ces yeux bleus et de ses textes magnifiques.
Ce livre auto-biographie est à son image puisqu'on y retrouve ces traits marquants. On y apprend d'où vient cet engagement pour ses idees de solidarité, de partage, d'entraide, ses convictions en l'être humain. Et surtout pourquoi cette melancolie, ce sentiment de m'excuser d'être là et de réussir tout ce qu'il entreprend (chanson, poesie, comédie ... et maintenant ecrivain).
Comment profiter pleinement de ses succès lorsque la famille éclate et que chacun souffre et n'arrive pas a s'épanouir pleinement ? Peut-être en ecrivant ce livre justement, a-t-il eu un effet libératoire ?
Toujours est-il que le petit Marc écrit à son père ce qu'il n'a jamais osé lui dire quant à son alcoolisme, ses infidélités, son addiction sexuelle et surtout pourquoi avoir utiliser ses enfants comme complices malgre eux de la tromperie de leur mere. La beauté de ce témoignage se trouve dans la manière de faire, il n'y a pas d'agressivité, d'insultes, de cris. Non, il y a de la poésie, de la psychologie, de l'humanisme : il ne juge pas, il relate, il tente même d'expliquer, de trouver des circonstances atténuantes. Et même si ce livre est autobiographique, il parle plus des ressentis de sa mère, de son père que des siens reellement, je l'ai ressenti comme une grande lettre d'excuse pour sa mère.
Ayant lu recemment celui de Yann Queffelec avec L'homme de ma vie, je ne peux m'empêcher de faire un ptit parallèle. Même si l'on est pas dans un meme contexte (milieu bourgeois culturel parisien / mileu banlieusard communiste), les attentes de ces deux personnes sont les mêmes : respecter et aimer son pere malgré ses failles.
Lien: http://chezsabisab.blogspot.fr/2016/06/lhomme-qui-ment-marc-lavoine.html
Dans ce récit consacré à son enfance, Marc Lavoine se dépouille de ses attributs de personnage célèbre pour évoquer sincèrement et avec beaucoup de pudeur la personnalité de son père. Militant, charmeur, volage, il semble être le pôle principal de la famille que ses frasques, ses mensonges, ses vies parallèles menacent d'anéantir. Scènes d'enfance, éclats de joie, effondrement de la mère, le récit se déroule entre admiration/fascination pour cet "Homme qui ment" et apprentissage de la vie.
Je garde une impression mitigée de cette lecture. L'écriture est parfois alerte, fluide, évocatrice et suscite l'émotion sans sombrer dans le pathos. Mais, dans d'autres passages, elle devient pesante, scolaire et se gorge de clichés. Lecture et avis en dents de scie, donc !
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