Sing Ming a vingt ans lorsqu'il parvient à fuir la Chine populaire pour Hong Kong. Le jeune homme emporte avec lui, outre la douleur de l'exil et la culpabilité d'abandonner la génération sacrifiée de ses parents, la promesse de réussir à l'Ouest. Mais cette promesse a un prix : à Hong-Kong, Sin Ming est accueilli par son oncle, un puissant homme d'affaires qui l'envoie aux Etats-Unis pour acquérir une culture occidentale dont Princeton est le phare et le levier. Ce dernier ignore toutefois que l'héritier qu'il s'est choisi, en butte aux impératifs contradictoires de la culture occidentale et de la tradition chinoise, n'est pas prêt à sacrifier sa vie au nom des lois du clan et de la réussite.
De la fin de la Révolution culturelle à l'avènement du capitalisme des années quatre vingt-dix, L'Héritier est le grand roman de la Chine contemporaine, de son histoire tragique, de ses réussites exemplaires, de ses traditions millénaires qui font de l'honneur le socle de la stabilité et de la prospérité.
Offert par lecteurs.com en novembre 2014! laissé en attente pour le Café Littéraire portant sur la Chine...ce livre est agréable à lire et permet d'entrer dans la Chine d'après Mao: la liberté de pensée n'a pas progressé et les parents de l"Héritier" qui sont des intellectuels dissidents en font les frais. Lui, sur les conseils de son père va fuir à la nage pour atteindre Hong Kong d'où il sera envoyé aux USA...très travailleur, il fait de solides études et a la bonne idée d'apprendre "les bonnes manières" occidentales! Ensuite, il va connaître la douleur du choc des cultures et le déchirement entre les traditions et le modernisme. Cela m'a passionnée et j'ai avalé ce gros livre d'une traite. Merci pour ce beau cadeau!
Fin des années 70, l'intellectuel et libre penseur Liu Ji-Wen est de retour à Pékin après une vingtaine d'années passées dans les camps de rééducation du régime. Sa première décision surprend toute sa famille : son fils Sin Ming doit abandonner ses études, quitter l'université pour se consacrer à la natation! Perplexe mais obéissant, le jeune homme se plie à la volonté paternelle et, grâce à son physique impressionnant et à un entraînement intensif, devient très vite un excellent nageur. C'est alors que Liu Ji-Wen lui dévoile un plan mûrement réfléchi et préparé de longue date : Sin Ming va traverser à la nage le bras de mer qui sépare le continent chinois de la libre Hong Kong. C'est plein d'appréhension que le fuyard malgré lui se lance dans cette aventure qui fera de lui un de ces nageurs de la liberté qui risquent leur vie pour échapper au communisme. Accueilli par son oncle David Liu, puissant tycoon gardien de la fortune familiale, il est pris en main, envoyé aux Etats-Unis et revient à Hong-Kong diplômé de Princeton. Appelé à succéder à son oncle, il mène ses propres affaires, s'enrichit, se sent libre. Mais le poids de la famille et des traditions ne tarde pas à peser sur son bonheur. Sur son lit de mort Liu Ji-Wen lui a fait promettre d'épouser une cantonaise. Tiraillé entre son devoir et son amour pour Isabelle, une française divorcée, Sin Ming va s'apercevoir que la liberté a un prix que tous les dollars amassés ne peuvent payer...
Un roman riche et foisonnant, un pavé de 500 pages comme on les aime! Une saga qui fait voyager de Chine jusqu'à Hong Kong en passant par les Etats-Unis, qui raconte les ravages de la révolution culturelle voulue par Mao, les difficultés des chinois dans leur vie quotidienne, les dérives d'un régime qui contrôle tout, et, à l'opposé, la vie opulente des exilés à Hong Kong, le choc de découvrir la société capitaliste, leur désir de concilier traditions ancestrales et modernité. On se met dans les pas de Sin Ming qui, poussé par son père, fuit son pays et sa misère autant financière qu'intellectuelle, et deviendra un homme riche, puissant mais toujours dépendant de sa famille. Obéissant pour ne pas faire perdre la face aux siens, il devra faire des sacrifices et apprendre qu'on n'échappe pas à sa condition, que s'émanciper demande beaucoup de courage.
Pour se dépayser, pour apprendre, pour s'émouvoir, pour s'indigner, pour s'immerger totalement dans une culture, il faut lire ce premier roman maîtrisé et réussi qui a le souffle d'une grande saga.
Autant « cinq femmes chinoises » m’ont beaucoup plu par la qualité de l’écriture et la vision de la Chine actuelle très fouillée et précise et la profondeur des personnages, autant ce roman m’a fait l’effet d’une saga télévisée, sorte de « Dallas » à la chinoise. Un gros livre qui se lit vite mais le charme n’opère pas.
Ne passez pas à côté de ce premier roman qui vous fera comprendre avec subtilité l'avènement de la Chine du XXIème siècle. Servi par une écriture d'une précision époustouflante et par un rythme admirable, ce livre vous donnera tous les plaisirs au fil de ses 500 pages. Si bien qu'à la minute où vous l'aurez terminé, comme les grands films au cinéma, vous n'aurez qu'une envie: le recommencer.
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