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Les fellatores ; côté des dames ; la vierge réclame

Couverture du livre « Les fellatores ; côté des dames ; la vierge réclame » de Paul Devaux et Gisele D' Estoc aux éditions Gaykitschcamp
Résumé:

La présente réédition des Fellatores par le Dr Luiz [Paul Devaux] est la première depuis l'édition de 1888. Augmentée d'annexes importantes dont Côté des dames du même auteur sous le pseudonyme de Gygès et La Vierge- réclame de Gisèle d'Estoc (1887), elle devrait ravir et les amateurs de... Voir plus

La présente réédition des Fellatores par le Dr Luiz [Paul Devaux] est la première depuis l'édition de 1888. Augmentée d'annexes importantes dont Côté des dames du même auteur sous le pseudonyme de Gygès et La Vierge- réclame de Gisèle d'Estoc (1887), elle devrait ravir et les amateurs de littérature décadente et les passionnés d'histoire des homosexualités, enfin franchement associés.
Notre première motivation fut d'ajouter la fellation à notre série d'habitudes sexuelles de la fin du XIXe s. parues sous le titre de « Pédérastie passive » et Pédérastie active ». Or, Les Fellatores est loin, comme les deux titres précédents, d'être un texte porno-pédagogique.
L'ouvrage serait même au contraire, comme celui de Gisèle d'Estoc, une mise en garde complaisante et tragi-comique dirigée contre Marguerite Eymery dit Rachilde, auteur de textes transgenres aux titres-programmes révélateurs tels que Monsieur Vénus (1884), La Marquise de Sade (1887) et Madame Adonis (1888). Les Fellatores donnera, espérons-le, l'occasion de réhabiliter Rachilde, non plus seulement comme une personne sulfureuse (que ce soit dans le sens négatif ou positif du terme) mais comme la chef de file d'un mouvement littéraire homosexuel (au sens transgenre du terme) et la grande découvreuse de talents quand elle dirigera, avec son mari Alfred Vallette, Le Mercure de France (1889).
Mais bien vite, on se rend compte aussi que ces textes, restés dans l'ombre jusqu'ici, nous narrent, par leur ton polémique : in vivo, un Paris gay « fin-de-siècle/ fin de sexe » (aphorisme de Jean Lorrain) autour de l'Opéra Garnier et plus précisément du Café de la Paix (la terrasse du « Côté des dames » ») ainsi qu'autour des lieux de divertissement des Parisiens de l'époque impressionniste (les plages de l'île de Croissy et sa guinguette La Grenouillère, Chatou, Bougival). Et ceci, avec un style désopilant auquel l'emploi de l'argot « apache » n'est pas étranger.
Patrick Cardon

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