Occultées de la mémoire, les déportations organisées depuis Grenoble concernent plus de 700 personnes, hommes, femmes et enfants. Arrêtés dans les hôtels, les locations meublées, dans la rue lors de contrôles d'identité systématiques, les Juifs sont victimes de routines administratives d'une grande efficacité. Tal Bruttmann démonte le fonctionnement de cette machine oppressive et met à nu la logique qui anime les bourreaux en action.
Les agents français des forces de sécurité se sont déchaînés. Porteurs d'une idéologie antisémite diffusée de longue date par des partis politiques français, ils ne sont pas les simples supplétifs des Allemands, déjà entraînés par des opérations contre les Juifs dans d'autres pays d'Europe et régions de France.
L'auteur dévoile des informations inédites, comme la présence à Grenoble du spécialiste de la « solution finale », Aloïs Brünner, bras droit de Eichmann et auteur des déportations à Salonique, en Grèce. Condamné par contumace à Paris en 2002 pour crimes contre l'humanité, Aloïs Brünner n'a pas été inculpé pour les faits rapportés ici. Ceux-ci sont jusqu'alors passés inaperçus et n'ont pas été retenus par les juges.
Totalement inscrit dans l'évolution du travail mené par les historiens de la Shoah, l'ouvrage de Tal Bruttmann apporte des réponses sur la situation française, et prolonge des réflexions entamées sur le déroulement de la Shoah en Pologne, en URSS, en Europe centrale et orientale.
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