Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
A l'heure de la chute du mur de Berlin, un préjugé tenace voudrait que l'engagement de Sartre, type même de l'intellectuel inauguré par Zola, n'eût été qu'une " comédie des erreurs ". La lecture de Les Mains sales permet de bousculer cette image d'Epinal trop commode. L'un des ressorts de la pièce est, en effet, la distinction entre situation simple et situation complexe. " Le choix alors (sous l'Occupation allemande) était facile - même s'il fallait beaucoup de force et de courage pour s'y tenir. On était pour ou contre les Allemands. Aujourd'hui (1959) - et depuis 1945 - la situation s'est compliquée. Il faut moins de courage, peut-être, pour choisir, mais les choix sont beaucoup plus difficiles ". Ici, Sartre plonge ses personnages, Hoederer, Hugo et Jessica, dans une situation où les jeux ne sont pas faits, celle de la Guerre froide. A cette complexité, a succédé celle, plus inextricable encore, de notre présent, qui ne semble pas même requérir le choix. Hugo, Jessica surtout, personnages en mouvement autour d'un Hoederer immuable, représentent sur la scène une complexité qui est devenue celle des années quatre-vingt-dix et avec laquelle ils nous invitent à nous colleter.
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