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La thèse a pour objet de montrer que l'esthétique est objet de droit, c'est-à-dire construite par le droit, et objet du droit, c'est-à-dire réglée par le droit. Dans le premier mouvement, il faut rendre possible le rencontre entre le droit et l'esthétique, d'abord d'un point de vue conceptuel, puis d'un point de vue juridique. L'esthétique apparaît alors construite par le droit en tant que valeur. Toutefois, cette valeur étant nécessairement polysémique, à défaut d'un concept assuré du Beau, le droit qui la réglemente est nécessairement éclaté.
Ce deuxième mouvement révèle un rapport spécifique du droit à l'objet et du droit au temps. L'esthétique se prêtant difficilement à une approche juridique ainsi parcellisée, on peut s'interroger sur la capacité de la règle juridique à se trouver remodelée par l'esthétique. Cette hypothèse optimiste conduit d'abord à poser la question d'une reconstruction par le droit de l'objet qu'il saisit, puis d'une reconstruction du droit par l'objet saisi. Cette double démarche est à la fois matérielle et formelle : elle concerne en effet le contenu de l'esthétique (à concevoir plus globalement) et le processus d'élaboration de la règle juridique (à concevoir plus démocratiquement).
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