Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Des feux dans l'ombre ; la représentation de la mort sur la scène romantique (1827-1835)

Couverture du livre « Des feux dans l'ombre ; la représentation de la mort sur la scène romantique (1827-1835) » de Sylvain Ledda aux éditions Honore Champion
Résumé:

La scène romantique est jonchée de cadavres. Les suicides, les crimes, les forfaits les plus terribles ont fait le succès des grands soirs du théâtre des années 1830. Hernani, Antony, Lucrèce Borgia, Chatterton s'achèvent par des morts spectaculaires. Cette esthétique du clou, magnifiée par des... Voir plus

La scène romantique est jonchée de cadavres. Les suicides, les crimes, les forfaits les plus terribles ont fait le succès des grands soirs du théâtre des années 1830. Hernani, Antony, Lucrèce Borgia, Chatterton s'achèvent par des morts spectaculaires. Cette esthétique du clou, magnifiée par des morts sidérantes, constitue l'un des éléments phares de la modernité romantique. La dramaturgie de 1830, en puisant aux sources shakespeariennes et mélodramatiques, renouvelle en effet les codes de la représentation de la mort. Inscrite dans le texte et sur les planches, elle constitue à la fois le thème privilégié de toute une époque de création, mais aussi un moyen efficace pour susciter la polémique. La représentation du trépas a donc des implications aussi bien esthétiques qu'éthiques. En ces temps inquiets où le spectre de la guillotine évoque inévitablement la Terreur, assassinats et cadavres apparaissent comme les révélateurs de bien des hantises et de bien des fantasmes.
Échafauds et bourreaux, criminels et femmes fatales, fournissent aux dramaturges romantiques des situations extrêmes. Beauté de la mort et hideur de l'agonie suscitent la fascination d'un public qui adore et rejette tout ensemble les éclats de sang et les râles des mourants. À l'image d'une des dernières répliques d'Hernani - « Vois-tu des feux dans l'ombre ? » - la présence de la mort dans le spectacle des années 1830 invite le lecteur d'aujourd'hui à reconsidérer la modernité du théâtre romantique à la lumière de la représentation de la mort.
Sylvain Ledda est maître de conférences en littérature française à l'Université de Rouen. Ses recherches portent sur le théâtre romantique ainsi que sur la représentation de la mort dans la littérature de 1830. Spécialiste d'Alfred de Musset, il a consacré de nombreux travaux à cet auteur et codirige l'édition de ses oeuvres complètes pour les éditions Honoré Champion.

Donner votre avis