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Aux origines d'une science allemande de la culture ; linguistique et psychologie des peuples chez Heymann Steinthal

Couverture du livre « Aux origines d'une science allemande de la culture ; linguistique et psychologie des peuples chez Heymann Steinthal » de Celine Trautmann-Waller aux éditions Cnrs
  • Date de parution :
  • Editeur : Cnrs
  • EAN : 9782271064356
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

La genèse des sciences humaines et sociales modernes constitue un des aspects essentiels de l'histoire intellectuelle du XIXe siècle allemand. Linguiste, anthropologue et philosophe profondément influencé par Wilhelm von Humboldt, Heymann Steinthal (1823-1899) y contribua de manière décisive en... Voir plus

La genèse des sciences humaines et sociales modernes constitue un des aspects essentiels de l'histoire intellectuelle du XIXe siècle allemand. Linguiste, anthropologue et philosophe profondément influencé par Wilhelm von Humboldt, Heymann Steinthal (1823-1899) y contribua de manière décisive en cherchant à établir, en linguistique, une méthode objective et positive et à étendre cette dernière à la vie culturelle et sociale en général. Ainsi c'est une véritable science de la culture qu'esquisse la célèbre Zeitschrift für Völkerpsychologie und Sprachwissenschaft, fondée à Berlin en 1859 par Heymann Steinthal et son ami Moritz Lazarus, et autour de laquelle se rassemblèrent philologues, linguistes, ethnologues et anthropologues, premiers statisticiens et futurs sociologues, psychologues et géographes, historiens du droit, de l'économie et de l'art. Cette revue visait une synthèse des savoirs qui permette de faire contrepoids à la spécialisation scientifique croissante en élaborant une science empirique des représentations collectives plus explicative que descriptive. Au-delà d'une interdisciplinarité scientifique, l'histoire de ce projet et des liens entre différents milieux berlinois qui le sous-tendirent exprime aussi les tensions d'une Allemagne partagée entre nationalisme et libéralisme, question sociale et unification, Bildung et antisémitisme.
Redécouvrir cette psychologie des peuples, souvent négligée dans les biographies intellectuelles ou dans l'histoire des idées, permet de cerner les contours d'un lieu où se croisent les parcours du sociologue Georg Simmel et du néo-kantien Hermann Cohen, de l'islamologue Ignaz Goldziher et du fondateur de l'ethnologie berlinoise Adolf Bastian. C'est également comprendre un moment-clé de la transition entre différentes philosophies idéalistes et un concept de culture en voie de désontologisation, entre philologie classique et anthropologie culturelle moderne, entre « éducation du genre humain » et sociologie.

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