Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Sa parution à Cambridge en 1990. Parallèlement à l'oeuvre de son collègue et ami Peter Brown, à qui l'ouvrage est dédié, Markus renouvelle notre perception des changements culturels et religieux de l'Antiquité tardive, en scrutant ce moment-clé où la conscience que les chrétiens ont d'eux-mêmes bascule après la conversion de Constantin.
C'est autour de la définition d'une conception chrétienne du sacré (espace, temps, rites) que le christianisme se transforme en une religion toute-puissante et universelle.
Plutôt que de retracer les étapes de la christianisation en Occident, Markus étudie la façon dont les chrétiens réagirent à la conversion de l'Empire. Au prix d'une authentique crise d'identité. Une synthèse clairvoyante et subtile, qui n'a pas d'équivalent en français.
Robert Markus (1924-2010) fut l'un des plus grands historiens anglais du XXe siècle. Né à Budapest au sein d'une famille juive, il fuit avec ses parents la mainmise nazie sur l'Europe centrale en 1939 et s'installe en Angleterre où, après des études de chimie à Manchester, il s'oriente vers la philosophie médiévale et moderne. Converti au catholicisme en 1946, il entre dans l'ordre dominicain avant de le quitter, en 1954, pour fonder une famille.
Parmi ses très grands livres, citons Saeculum: History and Society in the Theology of St Augustine (1970) et Gregory the Great and his World (1997).
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