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C'est l'histoire d'un restaurant populaire dans l'île Saint-Louis, où l'on prenait ses repas à même le marbre des tables et où la patronne présentait l'addition sur une ardoise. Son enseigne ne trompait pas : Au Rendez-vous des Mariniers.
Au 33, quai d'Anjou, s'y donnèrent rendez-vous, de 1904 à 1953, les habitants du quartier, les patrons des péniches amarrées sur les berges et les blanchisseuses des bateaux-lavoirs tout proches.
Nombre d'écrivains et d'artistes y trouvèrent aussi refuge et s'en firent souvent l'écho dans leurs oeuvres - de Jean de la Ville de Mirmont à Picasso, de John Dos Passos à Pierre Drieu la Rochelle, d'Hemingway à Aragon, de Simenon à Blaise Cendrars, etc. Et c'est encore là que dînèrent, un soir de mars 1933, François Mauriac et Louis-Ferdinand Céline - une rencontre entre deux romanciers que tout opposait !
Frédéric Vitoux s'attarde en leur compagnie. Tout comme il fait revivre les trois propriétaires successifs de l'établissement, dont le destin n'est pas sans résonances avec celui de sa propre famille installée, à la même époque, à l'autre bout du quai, et où il continue d'habiter.
Au Rendez-vous des Mariniers est une promenade chaleureuse, insolite et fragmentée dans l'histoire littéraire de la première moitié du XXe siècle et dans celle de l'île Saint-Louis, pour ne pas dire de la France tout court.
« Peut-être, à la réflexion, ne se souvient-on jamais mieux que de ce que l'on n'a pas vécu. Ce sont ces souvenirs-là, indirects, qui sont les plus formateurs - et, qui sait, les plus impudiques. »
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