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Au-delà de Freud ; sociologie, psychologie, psychanalyse

Couverture du livre « Au-delà de Freud ; sociologie, psychologie, psychanalyse » de Norbert Elias aux éditions La Decouverte
Résumé:

Norbert Elias, au panthéon des sociologues du XXe siècle, s'est attaché à éclairer sur le long terme le processus de formation de la civilisation européenne, La Civilisation des moeurs et La Dynamique de l'Occident (1939). Il a montré que, parallèlement à la monopolisation de la violence... Voir plus

Norbert Elias, au panthéon des sociologues du XXe siècle, s'est attaché à éclairer sur le long terme le processus de formation de la civilisation européenne, La Civilisation des moeurs et La Dynamique de l'Occident (1939). Il a montré que, parallèlement à la monopolisation de la violence physique par l'Etat, les normes de comportement avaient peu à peu évolué dans le sens d'une autocontrainte, d'une meilleure maîtrise des affects et des pulsions. D'où son intérêt pour la psychologie et sa rencontre avec la psychanalyse freudienne, en plein essor tandis qu'il étudiait la médecine, la philosophie puis la sociologie. Pourtant, son rapport à Freud, central, demeure mal compris. Difficile en effet d'admettre qu'un « sociologue » pût être « freudien » (reprenant à son compte le schéma du développement de l'être humain de l'enfance à l'âge adulte défini par Freud), tout en privilégiant une perspective sociologique autonome, centrée sur l'explication du développement des sociétés sur la longue durée. Elias est resté fidèle à ce choix, ce dont témoignent les cinq textes de ce recueil, inédits en français. Après avoir abordé, dans les quatre premiers textes « Le domaine de la psychologie sociale » (1950) ; « Sociologie et psychiatrie » (1969-1972) ; « La civilisation des parents » (1980) ; « Civilisation et psychosomatique » (1988), des thèmes liés à la psychologie au sens large, dans le cinquième texte, le plus long, « Le concept freudien de société et au-delà », que la mort d'Elias laissa inachevé, la figure de Freud passe au premier plan. Elias y propose une analyse critique de la conception antagoniste des rapports entre l'individu et la société et du mythe du Père primitif. Il montre que le caractère répressif de la société, toujours conséquence des relations de pouvoir entre les groupes sociaux, est susceptible d'évoluer et, avec lui, la structure de la personnalité individuelle, les mécanismes de la régulation psychique. Un optimisme sociologique qu'Elias oppose au pessimisme freudien. Pour Elias, l'erreur fondamentale de Freud est de ne pas avoir inscrit sa théorie dans la théorie biologique de l'évolution, ce qui l'a conduit à élaborer une théorie improbable du fondement de la société. La psychanalyse aurait ainsi trahi à ses yeux sa vocation de science intermédiaire entre sciences naturelles et sciences sociales. A la fin de sa vie, Elias a honoré son rendez-vous avec la psychanalyse, avec ce texte majeur qui peut être considéré comme son testament intellectuel.

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