Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Un homme commet un crime parfait. C'est-à-dire qu'il élimine littéralement toute trace: pas de témoin visuel, personne pour entendre, pas une empreinte, un local rigoureusement clos, et, enfin, pas une preuve de ce qui lie l'assassin à sa victime.Mais le destin veille, comme dans la tragédie.L'assassin avait machiné son crime, mais il avait oublié l'homme, qui ne se prévoit jamais. Tout était su d'avance, sauf qu'un gardien d'immeuble, en levant le bras vers une manette _ on imagine la cave obscure, la lampe de poche allumée, le bâillement du personnage, tous ces infimes détails qui accompagnent l'irréparable _ transformerait le crime parfait en un cauchemar.Raconter ce roman serait une trahison, car Ascenseur pour l'échafaud est un des suspenses (traduction moderne du mot tragédie) les plus serrés que je connaisse. Noël Calef a mené son roman avec une économie froide. Il l'a machiné _ " la machinerie est fournie par le destin ", pourrait-on dire _ dans le même style que son héros prépare son crime. Il y a une différence pourtant: le roman de Noël Calef est vraiment parfait.Gilbert SigauxAscenseur pour l'échafaud a été adapté au cinéma par Louis Malle en 1957 et fait désormais partie des grands classiques du polar français.
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