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Arendt et Heidegger ; le destin du politique

Couverture du livre « Arendt et Heidegger ; le destin du politique » de Dana R. Villa aux éditions Payot
  • Date de parution :
  • Editeur : Payot
  • EAN : 9782228903677
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Le trait essentiel de cet ouvrage brillant est de se focaliser sur la théorie de l'action politique. Au-delà d'une phénoménologie de l'action et du domaine public, l'auteur met en évidence l'originalité et la radicalité de cette théorie. En effet, Hannah Arendt dissocie cette pensée de l'action... Voir plus

Le trait essentiel de cet ouvrage brillant est de se focaliser sur la théorie de l'action politique. Au-delà d'une phénoménologie de l'action et du domaine public, l'auteur met en évidence l'originalité et la radicalité de cette théorie. En effet, Hannah Arendt dissocie cette pensée de l'action du modèle téléologique, moyens/fins, résultant d'une confusion entre l'agir et le faire. Du même coup, l'action acquiert une portée ontologique : elle est un mode d'être dans le monde. Il ne s'agit de rien moins que d'une révolution de la pensée politique, née d'un engagement passionné envers la pluralité humaine et l'espace d' apparence où elle est appelée à se manifester. Aussi l'oeuvre de Hannah Arendt ne saurait être réduite à un renouvellement d'Aristote (Habermas). L'horizon dans lequel Dana R. Villa lit Hannah Arendt est celui découvert aussi bien par Walter Benjamin que par Martin Heidegger, à savoir un rapport à la tradition qui se veut une déconstruction, au sens où il importe de retrouver au-delà de la tradition une expérience originaire qu'elle occulte. La question est : Comment l'institution de la philosophie politique - Platon, Aristote - de par la substitution de la poiésis à la praxis a rendu inaccessible l'excellence de l'existence ontique, le bios politikos ? Or, paradoxalement, cette révolution de la pensée politique n'a pu être effectuée qu'à l'aide de Nietzsche et de Heidegger. Hannah Arendt n'est la disciple ni de l'un ni de l'autre. Mais c'est avec Nietzsche et Heidegger qu'elle a redécouvert la complexité de l'action, qu'elle a fait retour au noyau phénoménal de l'expérience de la liberté en tant que virtuosité. L'image arendtienne de la Grèce ne saurait pour autant se confondre avec celle de Heidegger. Elle est centrée sans nostalgie ni illusion sur l'agora, tandis que l'image de Heidegger voit dans la communauté politique le site du dévoilement de l'être. Deux destin différents du politique donc : l'un n'hésitant pas à participer à la plus catastrophique des entreprises de domination totalitaire, le nazisme ; l'autre gardant foi, en dépit de son pessimisme, dans l'action humaine. Penseur de la résistance agonistique, Hannah Arendt reste en quête de la petite brèche par où s'engager pour barrer la route à la catastrophe.

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