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Depuis plusieurs années, en photographiant les détails de la vie, en réfléchissant sur les méthodes d'observation ou en analysant le fait religieux, Albert Piette construit un travail véritablement anthropologique qui affronte directement la spécificité humaine plutôt que la diversité des cultures.
Dans ce livre, il commence par une comparaison des modes de présence des hommes et des singes et constate que la particularité des humains est la présence-absence et l'attention détachée. L'homme serait-il le seul animal à être minimal ? Albert Piette s'interroge alors sur les origines de cette caractéristique à travers un détour dans des sites préhistoriques, comme les abris d'Homos erectus et les sépultures de l'Homme de Neandertal. Progressivement, les étapes-clés de la généalogie de la minimalité apparaissent : l'habitat, les objets, la perception subsidiaire, le langage, le marquage social et l'acte de croire. Albert Piette fait ensuite de cette caractéristique humaine un argument pour repenser l'anthropologie selon deux axes principaux : la méthode phénoménographique à travers l'observation rapprochée du cours de l'existence des hommes mais aussi d'autres êtres (comme les dieux, la société ou les animaux) et l'anthropologie existentiale comme théorie des modes d'exister, articulant action et présence.
Le livre se termine par une " rêverie " anthropologique qui montre l'enjeu éthique de ne pas oublier cette originalité de l'homme minimal et la nécessité d'une pédagogie de la minimalité.
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