Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
André Bazin a été, jusqu'à sa mort en 1958, considéré par beaucoup comme le "plus grand critique cinématographique de notre temps". Mais il est aussi celui qui a porté la critique au niveau de la théorie. Il écrit à la fois dans Esprit et dans Les Lettres françaises, dans Le Parisien Libéré et dans l'Observateur. Il est aussi le fondateur des Cahiers du Cinéma. Peut-on dire pour autant qu'il édifie une théorie ? Les choses ne sont pas aussi simples. Passer, entre 1943 et 1958, de la critique à la théorie était, dans ces années de guerre et d'après-guerre, une entreprise qui demandait qu'on eût le eût du risque. Frayer son chemin à travers les philosophies de ce temps, les thèses marxistes ou la diversité des esthétiques, représentait une véritable aventure pour l'esprit. Bazin s'y hasarde en posant les éléments d'une théorie possible dont il recueille les éléments dans la critique, la théorie et la philosophie de son temps pour les organiser en un ensemble cohérent. C'est cette généalogie qu'il s'agissait de reconstituer en retrouvant les marques laissées par Bazin dans ses propres textes.
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