À quarante-deux ans, je fais partie de ce que la presse féminine appelle élégamment les nouvelles célibataires. En clair, depuis quelques mois, je suis membre du club de moins en moins fermé des divorcées. Mais je ne me plains pas. Passé le cap douloureux de la bataille juridique pour savoir qui gardera la maison et le mobilier - lui, c'était l'occasion de me séparer de tout ce qu'il avait pu toucher -, l'argent accumulé au cours du mariage - un partage équitable car mon ex est un seigneur-, et les enfants - un partage nettement moins équitable car il est très occupé et surtout recasé avec une gamine de la moitié de mon âge qui ne se sent pas la fibre maternelle-, j'ai trouvé mon équilibre : un job qui ne m'intéresse pas mais qui a le mérite de rapporter suffisamment pour que mes enfants puissent avoir un accès Wifi, une tablette et un téléphone portable chacun, des fringues branchées et un appartement en location en ville - parce que la campagne c'est trop la loose -, une bande de copines, les mêmes depuis l'adolescence, et des loisirs que j'adore mais que je n'ai plus vraiment le temps de pratiquer après mes neuf heures de boulot quotidiennes, les courses et le ménage. Cerise sur le gâteau, après avoir passé les vingt dernières années à remplir consciencieusement mon rôle d'épouse et de mère, je peux sortir avec mes copines quand ça me chante et ça, c'est le bon côté de la séparation. Et comme mes enfants sont presque des adultes à partir du moment où le frigo est plein...
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