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Alexandre kojeve pour l'essentiel, alexandre kojève (1902-1968) reste une figure fascinante et méconnue de l'histoire philosophique de ce siècle. que savait-on, en effet, de son destin aventureux ? que savait-on de ce russe d'origine, neveu du peintre wassily kandinsky, qui devint à l'ecole pratique des hautes études un illustre professeur dont bataille, queneau, aron, lacan ou léo strauss suivaient admirativement les cours ? quel fut, enfin, le vrai visage de ce sage hégélien qui, croyant venu « l'etat final », choisit de se métamorphoser en haut fonctionnaire avant de mourir, à bruxelles, pendant une réunion du marché commun ?
C'est donc pour ressusciter le destin et la légende de cet homme d'exception que dominique auffret lui a consacré cette biographie. on y retrouve, bien sûr, l'écho d'une oeuvre éparse et inachevée, mais on y entend aussi la rumeur violente d'une époque que kojève voulut penser et vivre, à travers quelques questions : qu'en est-il vraiment de cette « fin de l'histoire » dont certains analystes invoquent aujourd'hui l'actualité ? a partir de quand un philosophe peut-il se prendre pour le confident de la providence ? a-t-il le droit, sans faillir à sa mission, de devenir le conseiller des princes ?
C'est en rassemblant documents et témoignages inédits, en recueillant les souvenirs de ceux qui connurent kojève à moscou, à berlin ou à paris, en confrontant son oeuvre aux interprétations diverses qu'elle suscita, que dominique auffret a pu mener son enquête - et apporter ainsi une contribution décisive à la chronique intellectuelle de notre temps.
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