Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
« Je suis Turc, je mourrai Turc » aimait à rappeler Méhémet Ali, le fondateur de la dynastie royale d'Egypte au XIXe siècle, gardant en grande partie des habitudes alimentaires turques. Mais par goût et pour donner plus de décorum à sa cour, surtout pour les invités européens, il adopte également la cuisine et les arts français de la table. Les deux traditions sont conservées et cohabitent : les menus comptent des plats turcs (qu'on mange avec les doigts) et français (à la fourchette et au couteau) avec quelques plats traditionnels égyptiens. En 1845, le pacha fait même venir de France « un chef de la confiserie ». En 1862, Saïd pacha effectue un voyage en France et offre un dîner à l'empereur Napoléon III et à l'impératrice Eugénie ou l'or et les pierreries ruissellent sur la table et les serviettes.
Il passe de nombreuses commandes à la manufacture de Sèvres. L'inauguration du Canal de Suez avec l'impératrice Eugénie est l'occasion de banquets formidables. La « grande table », l'art de la table, la grande cuisine et la cuisine du monde avant l'heure, les traditions orientales des iftars, l'argenterie, la vaiselle où se croisent toutes les influences, autant de délices au menu de cet ouvrage.
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