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Yôko Ogawa nous plonge avec deux nouvelles dans les bouleversements que provoque la maladie d'un proche. Que la maladie soit physique ou mentale, qu'elle survienne précocement ou bien qu'elle soit liée à l'âge, la détresse est la même.
Elle est synonyme d'inquiétude, de questions alors que le temps s'écoule. L'esprit s'envole, perdu dans des souvenirs, dont on craint qu'ils ne s'évanouissent aussi. S'accrocher à des éléments du quotidien devient une soupape de sécurité. Nos personnages accompagnent la vie qui s'échappe, les corps qui lâchent, l'esprit qui s'efface.
L'écriture est grave et poétique pour exprimer le deuil, l'inéluctable. Parfois, on a l'impression de s'écarter du sujet, caché derrière des situations, des objets, et pourtant il demeure obsessionnel, cicatriciel.
Entre déni et acceptation, ces deux nouvelles oscillent dans un cheminement aussi personnel qu'universel.
J'ai beaucoup aimé ce roman de Yoko Ogawa, qui m'a semblé plus proche du réel que ses autres romans, probablement parce que le côté fantastique était vu au travers le prisme des 3 enfants. Une mère retire ses enfants de la société en leur faisant croire à un chien maléfique qui va les tuer comme il a tué leur petite soeur. Difficile de savoir si elle y croit elle-même. Les enfants se créent un monde parallèle dans leur huis-clos, ils y sont heureux et s'inventent toutes sortes d'histoires pleines de poésie. Un beau voyage dans l'imaginaire.
Femme battue et trompée, Ruriko décide enfin de s'enfuir pour mettre de la distance avec ses émotions. Dans un chalet où la nature enchante son quotidien, elle fait la connaissance d'un artisan et de son assistante avec qui elle va partager des notes entrelacées aux sonorités aussi intimes que secrètes...
Ce roman aborde la thématique de la souffrance, de la fuite, de la reconstruction. Les personnages décrits par Yoko Ogawa portent leurs fêlures avec une discrétion infime.
Ruriko, Nitta, et Kaoru forment un trio exigeant et harmonieux. Il émane de ce récit une sensualité évidente. Ruriko évoque ses fragilités avec des frémissements et des hésitations. Son travail de calligraphe l'ancra dans le présent, dans un déroulement rassurant. Il y a une résonance qui s'invite, dans le mystère et la sincérité des émotions. J'ai passé, en compagnie de Ruriko, un moment sublime et hors du temps.
L'écriture est poétique, sibylline, et nous invite à une cérémonie émotionnelle et captivante, incitant à nous ressourcer.
À la suite de sa rupture avec son mari, une jeune femme éprouve des bourdonnements d'oreille qui la conduisent à consulter. Elle rencontre ensuite un homme sténographe avec qui elle entreprend un chemin aussi intime que mystérieux...
On est avec ce roman dans la nuance et la lenteur. En compagnie de la narratrice, on entreprend un voyage intérieur où souvenirs et émotions se confrontent. Sa relation avec Y peut sembler étrange et hermétique, mais elle se situe en réalité entre mysticisme et analyse.
L'écriture est posée, douce, presque irréelle. J'ai été touché par la vulnérabilité de la narratrice, par ses prises de conscience.
Il y a ici des symboles récurrents qui occupent toute la place. Le duo interroge, étonne, fascine même. Le climat est diffus, confus et exerce sur nous une pesanteur d'édredon. Tous les sens sont mis à contribution pour réveiller la mémoire ou éprouver une forme de nostalgie. À la manière d'un conte, les maux s'apprivoisent encore et encore jusqu'à la quintessence des mots.
Un récit sensitif et poétique, à l'image de l'auteure, dont la magie nébuleuse est à décortiquer...
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