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Valerie Mrejen

Valerie Mrejen
Vidéaste, photographe, plasticienne et auteure française. Parmi les jeunes artistes multimédias qui ont accédé à une certaine notoriété à la fin des années 1990, Valérie Mréjen est une de celles dont la voix est la plus singulière, à la fois familière et dérangeante. La caractéristique de son ... Voir plus
Vidéaste, photographe, plasticienne et auteure française. Parmi les jeunes artistes multimédias qui ont accédé à une certaine notoriété à la fin des années 1990, Valérie Mréjen est une de celles dont la voix est la plus singulière, à la fois familière et dérangeante. La caractéristique de son oeuvre repose sur une oscillation constante entre deux pôles, le premier étant le texte et le second l'image, en un partage qui demeure présent au sein de son travail de vidéaste. En 1994, elle sort diplômée de l'École nationale supérieure d'arts de Cergy-Pontoise. Elle mène une double carrière, d'une part comme écrivaine (Mon grand-père, 1999 ; L'Agrume, 2001 ; Forêt noire, 2012), d'autre part comme plasticienne et vidéaste à partir de 1997. Ses travaux visuels s'inscrivent dans une logique fortement narrative, gouvernée par l'omniprésence de la voix, tout en privilégiant la formedu fragment, que ce soit dans des oeuvres brèves ou plus amples. Ainsi son film Pork and Milk (« porc et lait », 52 minutes, 2004) expose-t-il des témoignages de Juifs issus de communautés orthodoxes et qui évoquent le moment où ils ont décidé de rompre avec leur milieu religieux.

Avis sur cet auteur (5)

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    Couverture du livre « Troisième personne » de Valerie Mrejen aux éditions P.o.l

    Sophie Gauthier sur Troisième personne de Valerie Mrejen

    Du départ à la maternité jusqu'aux premiers pas, la vie telle qu'elle change "lorsque l'enfant paraît". Rien n'est vraiment différent mais pourtant tout a changé. Ce sont ces infimes mais profonds bouleversements que décrit Valérie Mréjen dans ce roman à la fois tendre et acidulé.

    Du départ à la maternité jusqu'aux premiers pas, la vie telle qu'elle change "lorsque l'enfant paraît". Rien n'est vraiment différent mais pourtant tout a changé. Ce sont ces infimes mais profonds bouleversements que décrit Valérie Mréjen dans ce roman à la fois tendre et acidulé.

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    Couverture du livre « Troisième personne » de Valerie Mrejen aux éditions P.o.l

    Christine GAZO sur Troisième personne de Valerie Mrejen

    Ce petit livre évoque avec sensibilité la venue au monde d'un être dont la petitesse n'a d'égale que l'immensité des changements qu'il génère !!
    Comme ça sonne juste ces remarques, ces réflexions, ces observations de parfois "presque rien" ! L'auteur, dont les propos sentent le vécu, parle de...
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    Ce petit livre évoque avec sensibilité la venue au monde d'un être dont la petitesse n'a d'égale que l'immensité des changements qu'il génère !!
    Comme ça sonne juste ces remarques, ces réflexions, ces observations de parfois "presque rien" ! L'auteur, dont les propos sentent le vécu, parle de "la mère" et "du père" de"l'enfant". Cette légère distanciation permet encore plus de s'identifier, de s'approprier les émotions décrites, d'y retrouver des souvenirs parfois anciens mais finalement encore si vivaces, je l'ai redécouvert à cette lecture ! A de nombreuses reprises, les larmes me sont montées aux yeux et j'ai tellement aimé retrouver un peu de moi et de ma jolie histoire de mère entre ces pages ! Bien sûr, on regarde les choses qui nous entourent, les familières comme les extraordinaires, de manière différente quand on devient parent. Le monde n'est alors ni vraiment différent, ni tout-à-fait le même !

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    Couverture du livre « Mon grand-père » de Valerie Mrejen aux éditions Allia

    Yv Pol sur Mon grand-père de Valerie Mrejen

    C'est un petit livre de souvenirs, écrits en paragraphes n'ayant pas forcément de lien direct entre eux. Valérie Mréjen parle de son grand-père, de sa grand-mère, de leurs maris et femmes respectifs et variés, de sa mère, de son père, de ses oncles et tantes... Beaucoup de personnages, mais même...
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    C'est un petit livre de souvenirs, écrits en paragraphes n'ayant pas forcément de lien direct entre eux. Valérie Mréjen parle de son grand-père, de sa grand-mère, de leurs maris et femmes respectifs et variés, de sa mère, de son père, de ses oncles et tantes... Beaucoup de personnages, mais même si je n'aime pas les récits à multiples individus, je ne m'y suis jamais perdu. Dans un paragraphe, l'auteure introduit un nouvel arrivant, un oncle ou une tante par exemple, puis le paragraphe suivant lui est consacré, qui évoque en sa fin un autre membre de la famille dont on parlera dans le paragraphe suivant. Un peu comme la comptine enfantine "Trois petits chats, Chapeau de paille...".

    Je me retrouve dans beaucoup de souvenirs de Valérie Mréjen, sans doute parce que nous sommes de la même génération, nous avons grandi dans les années 70, avec les motifs à grandes fleurs oranges et marron : "Parmi ses robes, il y en avait une que je préférais. Elle était blanche en matière synthétique, avec un col chemise et une fine ceinture dont la boucle était recouverte de tissu. Il y avait des motifs en forme de sphères marron et beige (nous étions dans les années soixante-dix)". (p.18). Les expressions toutes faites qu'employaient ses parents et grands-parents aussi me parlent, pas forcément les mêmes, mais d'autres au sens similaire, «Nous avions aussi un livre intitulé Tout l'univers..." (p.38), nous aussi ! Une encyclopédie dans laquelle nous faisions nos recherches pour le travail d'école (c'était bien avant Internet).

    Si je partage le contexte des souvenirs de Valérie Mréjen, ma famille ne ressemblait pas à la sienne : "Mon grand-père amenait ses maîtresses chez lui et faisait l'amour avec elles en couchant ma mère dans le même lit. Ma grand-mère, dont c'était le deuxième mari, demanda le divorce." (p.7), c'est sans doute pour cela qu'elle a matière à parler et pas moi -sans oublier en plus le talent pour l'écrire, bien sûr, même si en lisant ce texte, je me dis que c'est le genre d'écrit que je pourrais produire, l'écriture est simple, directe, claire et limpide ; ce sont de courts paragraphes, écrits "comme ils viennent " sans souci d'un quelque classement chronologique ; ils sont drôles, tragiques, tragi-comiques, dramatiques, légers, parfois sans intérêt particulier ; une sorte d'inventaire des souvenirs ; mais lorsque je réfléchis un peu et malgré la relative simplicité du texte et des propos, je me résous à ne pas pouvoir passer à l'écrit, parce que justement ce n'est pas si simple et que chacun son métier, je ne suis pas écrivain et ne souhaite pas l'être. Valérie Mréjen, elle, fait preuve d'une plume sensible et forte, directe, aucun mot n'est superflu.

    J'aime ces petits textes lorsque rien ne manque ni rien n'est en trop.

    PS : j'ai écrit mon article comme si ce livre était un recueil de souvenirs réels, mais peut-être me trompé-je, peut-être est-ce un travail d'imagination de la part de l'auteure ?

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    Couverture du livre « L'agrume » de Valerie Mrejen aux éditions Allia

    Colette LORBAT sur L'agrume de Valerie Mrejen

    Le sens unique n’existe pas seulement dans le code de la route. En amour, cela fonctionne très bien si l’on en croit Valérie Mrejen. Amoureuse ( ?) de Bruno, alias l’Agrume, espèce de mec lui aussi à sens unique, très imbu de sa petite personne, soit-disant esthète et amateur d’agrumes pourris....
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    Le sens unique n’existe pas seulement dans le code de la route. En amour, cela fonctionne très bien si l’on en croit Valérie Mrejen. Amoureuse ( ?) de Bruno, alias l’Agrume, espèce de mec lui aussi à sens unique, très imbu de sa petite personne, soit-disant esthète et amateur d’agrumes pourris. Dès le début, il a fixé les règles de leur histoire : c’est moi qui commande, c’est moi qui dit quand, où, pourquoi… Les rendez-vous où il ne vient pas, les absences, le téléphone silencieux, l’attente interminable…. Rien ne lui sera épargné, la narratrice accepte tout le lot avec en prime l’ex-petite amie.

    Chose bizarre, alors qu’elle nous parle de l’homme qu’elle aime, il n’y a aucun mot d’amour, rien qu’un rapport de faits. La construction du livre est faite de petits paragraphes. Elle écrit par petites touches très précises comme pour mieux disséquer son amour à sens unique.

    Dès le début, nous sommes fixés :
    « Nous étions assis sur un banc près des Halles, sous une espèce de pergola en bois. Il faisait bon. Il m’a dit je ne t’aime pas »

    La fin est assez inattendue :

    « A la scène du vaudeville en peignoir, j‘ai propos » que nous rompions. Il a tout de suite été d’accord.
    Je m’étais attendue à une apocalypse. Qu’allait-il se passer ?
    Je ne vous pas voir ça.
    En fait, il ne se passa rien : le téléphona n’a plus sonné. Ça n’a pas été trop brutal comme transition. »

    Les deux antagonistes sont aussi agaçants l’un que l’autre. Lui, par sa suffisance, sa lâcheté, sa petitesse ; elle par sa soumission. La force de Valérie Mrejen, est de nous donner une succession de faits, non des états d’âme et la banalité devient un bon livre.