Une librairie éphémère, plus de 40 auteurs, une nuit inoubliable ! La Nuit blanche des Livres.
Nathalie Iris, de la librairie Mots en Marge organise chaque année en juin "La Nuit Blanche des Livres" à La Garenne Colombes. Dans ce lieu d'échange, les auteurs viennent à la rencontre de leurs lecteurs pour une grande fête du livre joyeuse et...
Après avoir établi une liste de vingt-huit romans le 21 mars, le jury du Prix Orange du Livre s'est réuni pour sélectionner les cinq romans finalistes. Retour sur des débats animés et consensuels ! L'équipe du Prix Orange du Livre remercie...
Une librairie éphémère, plus de 40 auteurs, une nuit inoubliable ! La Nuit blanche des Livres.
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Dans les coulisses du jury
Visionnez le replay de la soirée de lecture des cinq romans finalistes du Prix Orange du Livre
Une vie qui se cabre est l’histoire de l’Empire français revisitée dans lequel s’insère la France « le petit hexagone » et les colonies. Les Africains sont au pouvoir, le couple Césaire notamment ou Diouf fils qui rachetera l’OM et sera maire de Marseille.
Le livre est découpé en 7 tranches de vie avec autant de lieux de Dakar au Vercors en passant par Aix, Marseille et la Corse ; Marie a un prénom insolite avec l’adjonction « des Neiges ».
Marie admire ses parents, deux références dans un couple disparate, lui cheminot marxiste, elle, chrétienne fervente mais militante pour le droit des femmes et contre la polygamie et les mariages forcés.
Ces débats qu’elle a connu enfant seront un fil conducteur toute sa vie avec ses amis ou ses amants. Ses parents craignaient son départ mais son éducation l’avait préparée pour intégrer l’Ecole Nationale Instituteur. Elle découvre le racisme de l’Action Française et est surprise par l’évolution du fils d’un camarade de combat de son père qui veut s’enrichir et prendre le pouvoir aux Blancs.
Avec l’aide de sa vieille voisine qui garde son fils, elle s’intègre dans un groupe d’étudiants à majorité noire. Certains comme son père privilégient le combat au vote. Elle va rencontrer le désir sous des formes inattendues avec Kathy, jeune américain et Ange, nervi, briseur de grève et de piquets de dockers.
Marie poursuit ses études à la fac d’histoire qui correspond à son tempérament de chercheuse et d’intellectuelle. Les Césaire se battent pour l’égalité et contre l’injustice. Mais transformer un empire colonial en démocratie n’est pas une sinécure. Les chemins de l’émancipation ne sont pas un long fleuve tranquille. Certains sont déçus par l’Afrique comme son amie Maryse, qui la trouve trop pauvre et idéalisée.
La fierté de Marie est de ne pas avoir galvaudé les valeurs de ses parents et d’avoir mené une vie qui se cabre avec des trajectoires belles et imprévisibles.
Sylvain Pattieu offre un livre d’une densité incroyable où chaque ligne compte. Tout est millimétré, les odeurs et couleurs à Dakar, le parler marseillais.
On baigne dans l’évolution des générations avec des personnages tous particulièrement attachants.
La petite histoire se conjugue avec facilité dans la grande.
Une vie qui se cabre est roman passionnant et original, dystopique, riche en réflexions sur le racisme, la colonisation et les rapports hommes-femmes. A découvrir absolument.
C’est un recueil combattif au style percutant et engagé que nous offre ici Sylvain Pattieu.
Il y pose la violence comme invariant de l’histoire humaine. Des grandes figures mythologiques (Hercule, Ulysse) aux derniers attentats (Charlie Hebdo, le Bataclan), le poète raconte composer avec cette brutalité qui ne cesse pas.
Dans ce recueil superbe et terrible à la fois, la résilience et le désespoir s’affrontent avec éclat.
Un recueil hanté par l’Histoire et l’histoire de Sylvain Pattieu.
Incursion en littérature adolescente.
Et pas avec n'importe quel roman puisque j'ai lu Amour Chrome de Sylvain Pattieu, récompensé le 8 novembre dernier par le Prix Vendredi de littérature adolescente.
Mohammed-Ali a 14 ans, il est bon élève, discret, responsable. Mais il a deux secrets : il graffe à la nuit tombée, quand il peut s'échapper de chez lui, et il est amoureux d'Aimée, qui elle, ne jure que par le foot.
En quelques mois, la vie de Mohammed-Ali va beaucoup changer, il va rencontrer de nouvelles personnes, s'interroger sur les changements qu'il constate en lui et autour de lui, éprouver les premiers émois amoureux mais aussi découvrir de plein fouet la violence du monde des adultes.
Amour Chrome est un roman qui pourra s'adresser à nombre d'adolescents, pas de clichés ici, au contraire, on rencontre une belle diversité.
Les sujets abordés poussent à la réflexion et plus le roman avance, plus les personnages s'affinent et deviennent intéressants.
Amour Chrome est le premier tome de la série Hypallage, et j'ai maintenant hâte de découvrir Terrain Frère, qui se concentre sur Aimée.
Au début (c'est-à-dire les trente premières pages), je me suis dit que ça allait être compliqué de se concentrer sur une telle histoire post-apocalyptique avec tant de personnages aux noms démesurés.
Au début, je me suis dit que ce moment de pandémie, de frayeur et de confinement n'était peut-être pas le meilleur pour découvrir un roman qui évoque épidémies, guerres, catastrophes, bandes d'enfants féroces et survie dans un monde impénétrable.
Mais ça c'était au début (c'est-à-dire les trente premières pages) !
Après... ce fut - comment vous dire ? - l'impatience exacerbée de poursuivre ; les émotions extrêmes et contradictoires qui se bousculent au portillon du coeur et de l'esprit ; la dégustation d'une langue inouïe, d'une écriture-monde ; le désir de tourner les pages, entremêlé de la volonté de ralentir le rythme pour s'immerger encore davantage dans le récit ; la familiarité avec ces personnages fabuleux ; l'Odyssée dans cette forêt furieusement foisonnante. Après, ce fut l'envoûtement d'un voyage bouleversant sens-dessus-dessous, 632 pages en apnée, à ne plus savoir sortir de cette forêt. Dire que j'ai aimé, est une litote qui ne me satisfait guère. Trop réducteur. Trop sommaire. C'est un roman qui a fait disparaître tout ce qui n'était pas lui, qui m'a emportée et que j'emporte désormais dans mon ADN de lectrice.
La Colonie est une institution qui accueille des enfants de tous âges, fracassés dans leur être et dans leur mémoire par tout ce qu'ils ont vécus. Amputés, estropiés, irradiés, brûlés, abandonnés, orphelins, ils sont, le jour, vaguement surveillés par des adultes éducateurs, mais retrouvent leur liberté dès qu'arrive la nuit. Et ces enfants qui ont survécu à toutes les horreurs de la guerre et des catastrophes naturelles n'ont de cesse, alors, que de se battre entre eux. Comme pour garder un semblant de contrôle sur leur vie, ils instaurent des règles et des codes bien plus rudes que ceux établis par leurs surveillants.
Un peu plus loin se dresse la Forêt où les enfants n'osent pas s'aventurer car elle abrite toutes les créatures des pires cauchemars. Territoire interdit car innommé. Pourtant des bergers s'y cachent et luttent violemment contre les maîtres des forges et les charbonniers.
Au fond du val, un village où cohabitent christian, muslim, supermuslim, paysans, commerçants et soldats.
Cette géographie resserrée explose de violences, de luttes sociales, religieuses, politiques, amoureuses, que l'on apprend au fil de chapitres très brefs qui sont autant d'épisodes dans la vie des personnages : les péripéties de la lutte entre le berger Darnert et le maître des forges Kylian PetitCoeurCouronné ; l'opposition entre Elias Debillet, le maire, et Kylian PetitCoeurCouronné ; l'amour vorace et égoïste d'Esclarelys pour Darnert ; la lutte de pouvoir à la Colonie entre La-Petite-Elle-Veut-Tout-Faire-Toute-Seule et Tout-Le-Fait-Rire, entre les strongues et les bitches. Et lorsque les vrais supermuslim décident de faire du village une base pour leur futur califat, personne ne sait leur résister. La population se soumet aux lois de la charia ou meurt.
Que deviendront les enfants de la Colonie dans ce monde où l'intégrisme religieux exige des martyrs ? Est-ce que cette Forêt que La-Petite-Elle-Veut-Tout-Faire-Toute-Seule a fini par apprivoiser leur offrira abri et survie ? Mais survie dans quel monde ?
Il ne s'agit ici que d'un minuscule aperçu de tout ce qui se joue dans le roman de Sylvain Pattieu, comme si je le regardais à travers le petit bout de la lorgnette !
Mais comment rendre compte d'une histoire qui en entrelace mille autres, légendes, contes, mythes, actualité brûlante ? Par quels moyens donner une idée de ces innombrables ruisseaux narratifs qui dévalent vers l'océan, charriés par une écriture qui elle-même conjugue tous les temps et les mouvements pour aboutir à cette symphonie baroque qui m'a transportée ?
Ce roman est à l'image de son titre : une Forêt-Furieuse-Ténébreuse-Lumineuse, qui donne vie à un univers, dans lequel on garde des repères qui ne sont plus tout-à-fait les nôtres mais un peu quand même. Les passions humaines sont brassées-embrassées par ce que vit chaque enfant. Le temps n'a plus la même valeur, il n'a plus de valeur du tout, seuls les évènements, individuels et collectifs, le ponctuent.
La langue rythme le récit d'éclats de joie, de tendresse, de cruauté, de sensualité, et de ces épousailles hétéroclites jaillit une poésie inouïe, une musique ensorceleuse où les scansions du rap se mêlent de mélopées incantatoires. De toutes ces histoires fracassées, éparpillées en miettes de souvenirs, Sylvain Pattieu réussit à faire un tout homogène, cohérent, un monde qui est comme un reflet (à peine) déformé du nôtre. De toutes les disgrâces, il parvient à tirer de la beauté. Et c'est prodigieux !
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