Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Salomé et Félicien ont hérité de l'exposé dont personne ne voulait. Même l'intitulé est incompréhensible : "A l'aube de la sixième extinction ?" C'est Iris, une jeune scientifique croisée par hasard, qui va les guider sur le chemin de la connaissance et de la compréhension de notre relation avec la biodiversité, sur les 5 crises précédentes et sur celle qui, peut-être, se profile.
Simon Hureau se lance dans la périlleuse adaptation du livre de Bruno David, paléontologue et biologiste, chercheur au CNRS et président du Muséum national d'Histoire naturelle. Il en fait un album pédagogique en créant une mise en scène de transmission... La densité d'informations est folle, chaque page est d'une richesse incroyable et soyons clairs, ça peut effrayer (et je ne parle pas que d'éco-anxiété). Mais quelle intelligence et quel talent pour transformer un essai en BD accessible à tous !
On connaissait le talent de Simon Hureau pour dessiner les petites (ou grandes) bêtes, les plantes (Sermilik, L'oasis, Un jardin extraordinaire...) et il le confirme ici. Sa précision est impressionnante ! Mais je retiens aussi la narration fluide et entraînante, ce qui est un véritable tour de force si on tient compte du contenu à adapter.
On croit tout savoir sur la crise écologique mais non... J'ai appris beaucoup (notamment en la resituant à l'échelle de l'histoire de la Terre) et j'ai apprécié aussi les pistes proposées pour en sortir, des pistes confiées en priorité aux jeunes générations (mais pas que !) pour envisager l'avenir sous de meilleurs auspices.
Un jardin extraordinaire
De temps en temps, quoi de mieux qu’une lecture à quatre mains ou quatre gants !
Il faut dire que ce Jardin extraordinaire se prête parfaitement bien à cet exercice de lecture croisée et de partage entre petits et grands.
Alors imaginez qu’en quelques instants, un enfant des villes devienne, l’espace de quelques jours, un enfant des champs. C’est ce qui arrive à Nino. Ce petit garçon habite tout en haut d’un immeuble et va, pour la première fois, passer seul une semaine chez sa Mamie.
Alors Mamie décide de mettre les choses au point dès le départ. Chez elle, tout ce qui est connecté n’a pas le droit de cité.
Par contre, tout ce qui a attrait au jardin sera le quotidien de Nino. Alors pour commencer, il faut s’habiller de manière adéquate pour se transformer en parfait jardinier : tablier, chapeau de paille et crocs.
Mais l’habit seul ne faisant pas le jardinier, grand-mère et petit-fils doivent s’armer des outils indispensables pour bêcher, biner, tailler, attacher, planter…
Avec Un jardin extraordinaire, Isabelle Rimasson (scénario) et Simon Hureau (dessin et couleur) nous font entrer dans une histoire de famille, mais également jardinière, voire potagère. Quoi de mieux qu’un partage intergénérationnel dans ce magnifique jardin pour apprendre à se connaître, mais également pour découvrir la nature qui nous entoure.
Et comment ne pas être en admiration devant ces très belles planches décrivant les outils, les insectes, les herbes aromatiques, les fleurs !
Qu’on soit petits ou grands, jardinier ou pas, on ne peut s’empêcher de s’émerveiller à chaque page. Et si la forme de ce récit enchante nos yeux, le fond ne peut qu'enrichir et accroître nos connaissances en la matière.
Un très bon moment à passer, à deux c’est encore mieux et dans un jardin extraordinaire ou pas c’est l’idéal, avec cet album jeunesse qui ne pourra que plaire à tous.
Cela ne fait aucun doute. Foi de pois de senteur !
Concours de circonstances, j'ai enchaîné dans la même semaine la lecture de "Perpendiculaire au soleil" de Valentine Cuny-Le Callet (sur l'enfermement carcéral face à la peine de mort) et ce "Sermilik", récit de vie dans un Fjord perdu du Groenland. Dans les deux cas, la thématique de l'accès à la liberté est omniprésente et souligne combien elle est importante...
L'album de Simon Hureau est un plaidoyer pour l'évasion, il suit la trajectoire de Max Audibert, un jeune marseillais qui se destinait à de longues études de médecine, et qui sur un coup de tête revoit son projet de vie et se lance dans une carrière de chasseur de phoques dans le grand Nord.
Atypique comme destinée...
Les cultures sont très différentes de celle de l'Europe, l'accès à la culture Générale aussi, dans ce petit village isolé, du bout du monde (80 âmes)...
Max apprend d'abord des anciens barroudeurs les traditions de pêche et de chasse locales puis les entretient auprès des jeunes générations dans un monde qui bouge toujours plus, en devenant l'instituteur local.
L'histoire est plutôt intéressante, les territoires blancs à perte de vue, la rencontre d'ours, de narvals, de baleines, l'adversité face aux grands vents et aux températures glaciales, la considération utilitaire pour les chiens de traîneau ...
Tout nous donne un élan de respiration intense.
Je conseille la lecture pour s'évader par procuration !
Max, a à peine 18 ans quand il décide de quitter Marseille pour devenir chasseur dans les glaciers Groenlandais.
Avec 2 mots en bouche "Piniartussut inuurusupua" -je veux vivre comme un chasseur-, il débarque à Tiniteqilaaq, petit village isolé de la côte est du Groenland.
En 30 ans, Max est devenu l'inuit blanc.
Aujourd'hui, instituteur il met toute son âme à enseigner les notions scolaires à la nouvelle génération tout en les initiant à leurs traditions.
J'ai adoré voyager au coeur de cette culture inuit au croisement de la modernité et des savoirs faire ancestraux.
Max est un fantastique guide, au travers de son histoire, sa vie, ses rêves, ses désillusions et son amour sans faille pour ce pays, on chasse le narval, on navigue un tsaqqi, on bivouaque sur un glacier, on manœuvre un traineau tiré par 8 chiens et tellement plus encore.
Quel voyage, ces immensités blanches à perte de vue où on ouvre grand les yeux car ça fourmille de beautés, Simon Hureau a su avec grande intelligence et bienveillance nous faire rencontrer un peuple authentique au tournant de plusieurs mondes et dont les traditions sont au plus proche de la nature, de ce qu'elle nous dit et de ce qu'elle nous offre.
Ce n'est pas un énième récit sur les effets du réchauffement climatique même si on l'entend en filigrane mais ce n'est que pour rendre justice à cette culture qui ne cesse de se réinventer sans jamais s'oublier. C'est une ode à la nature impétueuse tantôt fragile, tantôt puissante mais toujours en symbiose.
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