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Orhan Pamuk

Orhan Pamuk

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Avis sur cet auteur (31)

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    Couverture du livre « Cette chose étrange en moi » de Orhan Pamuk aux éditions Gallimard

    clesbibliofeel sur Cette chose étrange en moi de Orhan Pamuk

    A travers la vie, les aventures, les rêves de Mevlut, marchand de boza (boisson fermentée turque, faiblement alcoolisée), Ohran Pamuk réussit à écrire, sous une forme très personnelle et géniale, une épopée poétique sur la destinée des petites gens quittant leur campagne de l’est de la Turquie,...
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    A travers la vie, les aventures, les rêves de Mevlut, marchand de boza (boisson fermentée turque, faiblement alcoolisée), Ohran Pamuk réussit à écrire, sous une forme très personnelle et géniale, une épopée poétique sur la destinée des petites gens quittant leur campagne de l’est de la Turquie, tableau de la vie à Istanbul entre 1969 et 2012, vue par les yeux de nombreux personnages.

    Il m’a fallu vaincre une certaine appréhension due au grand nombre de pages (j’ai aussi eu ce sentiment pour La montagne magique de Thomas Mann). Pourtant rien n’a été plus facile et agréable que de m’immerger dans le récit – j’aimerais même une suite... Qui mieux que Orhan Pamuk aura réussi à fixer sur le papier les évolutions d’un pays à la fascination séculaire et d’Istanbul, ville coupée en deux par la Corne d’Or, avec une partie en Europe et une autre en Asie ?

    Cette histoire poignante d’un homme déterminé à être heureux passe par des portraits de femmes inoubliables. Les trois sœurs, Rahiya (que Mevlut enlève par dans des conditions rocambolesques), Samiha et Vediha sont des femmes fortes dans une société patriarcale étouffante. Très bien décrites, avec des caractères affirmés, elles ont de l’énergie et du répondant, elles parviennent souvent à s’imposer. Le monologue en forme d’anaphore de Vediha sur 3 pages, « Est-ce juste... », répété inlassablement et accusateur de l’ordre patriarcal, est époustouflant.

    Ce livre est une vrai découverte pour moi et j’ai hâte de lire d’autres romans de cet auteur. Peut-être Cevdet Bey et ses fils pour vivre à la fin de l’empire et au début de la République ou bien à l’époque de la capitale ottomane dans Mon nom est rouge. Avez-vous lu cet auteur ?

    Chronique complète - avec chant turc - sur le blog Clesbliofeel.

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    Couverture du livre « Mon nom est rouge » de Orhan Pamuk aux éditions Folio

    Salix_alba sur Mon nom est rouge de Orhan Pamuk

    Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature en 2006, va nous convier dans son univers de prédilection, celui de sa ville : Istanbul, la tentative d’un complot. Mais dans une époque sujette à bien des remous, que ce soient celui de la politique mais également mais aussi celui de l’Art du XVIe siècle....
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    Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature en 2006, va nous convier dans son univers de prédilection, celui de sa ville : Istanbul, la tentative d’un complot. Mais dans une époque sujette à bien des remous, que ce soient celui de la politique mais également mais aussi celui de l’Art du XVIe siècle. Ce roman polyphonique de texture thriller, relate les inévitables conflits de l’homme, de l’absurdité des meurtres et n’en donnera la solution et les explications, comme de bien entendu, qu’au terme de cet imbroglio. Mais le contexte de ce livre : Mon nom est Rouge, sous la forme d’un huis-clos, est subordonné et réduit au microcosme d’érudits en peinture, calligraphie et miniatures au service du Sultan.

    De fait, le Vénéré Sultan, ordonne et commande la création d’un livre qui doit être remis aux Vénitiens et à son Doge, et montrer ainsi, la gloire, la force et l’opulence de sa dynastie, mais dans l’obligation de garder le plus grand secret afin de ne pas effaroucher les partisans de l’orthodoxie ; car certains adeptes éprouvent une répulsion intense voire une réprobation quasi viscérale aux règles déjà établies. En effet, pourquoi s’inspirer des lois sur la perspective et la réalisation de portraits fidèles – des normes de l’école Vénitienne – à ce que les yeux voient et non à la vision de l’âme !

    En filigrane, de l’énigme de la partie policière, les principaux protagonistes, expliquent leur vérité, leur jalousie envers leur Grand Maître, leur sentiment d’être le meilleur des artistes et le préféré du Grand Maître. Mais il advient, que ce livre sera le brûlot qui déclenchera une fournaise dans le cercle fermé des peintres, auquel se rattache une intrigue amoureuse qui en sera le fil conducteur, du principal personnage, Le Noir, un homme revenu de lointaines pérégrinations pour revoir sa bienaimée après douze ans d’absence, la belle Shékuré.

    Une excellente plongée dans l’univers de ce roman, doté d’une très grande documentation et d’une rare érudition, qui néanmoins, nécessite une attention soutenue pour sa lecture, lors, notamment de l’interprétation des multiples contes et paraboles. Destinée à bien comprendre le contexte lors de l’évocation des luttes d’influence dans les domaines de l’art et de prégnance des civilisations. Car depuis toujours la géopolitique, notamment entre l’Orient et l’Occident, ne peut être ostracisée. En résumé, un regard neutre et critique sur le monde oriental de cette époque. À lire pour effleurer le divin plaisir du regard sur les œuvres intemporelles décrites dans ce récit.

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    Couverture du livre « Istanbul » de Orhan Pamuk aux éditions Folio

    s.laby sur Istanbul de Orhan Pamuk

    Enfant, Orhan est persuadé qu’il a un double. Qu’il existe un autre Orhan dans un autre immeuble à Istanbul.

    Cette intuition trouble, simple lubie de gosse, prend de l’ampleur tout au long du livre, jusqu’à atteindre l’état de paradoxe à l’échelle de la ville, où une dualité s’est installée...
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    Enfant, Orhan est persuadé qu’il a un double. Qu’il existe un autre Orhan dans un autre immeuble à Istanbul.

    Cette intuition trouble, simple lubie de gosse, prend de l’ampleur tout au long du livre, jusqu’à atteindre l’état de paradoxe à l’échelle de la ville, où une dualité s’est installée depuis 1453 : la chute de Constantinople pour certains, la conquête d’Istanbul pour d’autres. Les Stambouliotes seraient tiraillés entre le sentiment de perte d’une culture ancienne d’une part et l’enthousiasme pour la modernité de la culture occidentale d’autre part.

    “À ma naissance, Istanbul vivait les jours les plus faibles, les plus misérables, les plus sombres et les moins glorieux de ses deux mille ans d’histoire. Durant toute mon existence, le sentiment d’effondrement de l’Empire ottoman et la tristesse générée par la misère et les décombres qui recouvraient la ville ont représenté les éléments caractéristiques d’Istanbul. J’ai passé ma vie à combattre cette tristesse, ou bien à essayer de me l’approprier.”

    Comme tous les habitants d’Istanbul en cette deuxième moitié du XXe siècle, Orhan a reçu le hüzün en héritage. Ce sentiment de pauvreté, de défaite et de perte suite à l'effondrement de l’empire ottoman, civilisation somptueuse désormais disparue.

    Une tristesse partagée avec fierté, une mélancolie choisie, revendiquée par tous les Stambouliotes et difficilement perceptible par les étrangers qui ne perçoivent dans les ruelles de la métropole que de la couleur, des épices et des rires.

    Dans ce roman-déclaration d’amour à sa ville, Orhan Pamuk nous livre les grandes inquiétudes et les certitudes définitives de l’enfance.

    Tout est intensément réel : cette camarade de classe qui rejette ses cheveux derrière ses épaules, les excursions du dimanche sur les rives du Bosphore, les terribles incendies qui engloutissent les maisons en bois des anciens quartiers ottomans, l’appauvrissement progressif d’une famille bourgeoise, laïque, européanisée, mais en faillite.

    Avec Orhan, on visite Istanbul autrement. On emprunte certes le regard de certains écrivains, comme Gustave Flaubert, Gérard de Nerval, tous influencés par une fascination romantique pour l’Orient.

    Mais on cesse finalement de voir la ville comme quelque chose de pittoresque. On oublie la littérature et la peinture, grâce à la sensibilité d’un garçon curieux, concentré, attentif à chaque détail, attentif surtout à nous les transmettre. On assiste à la fusion entre les paysages et les sentiments, entre le triste et ardent chaos d’une ville et la naissance d’une vocation : écrivain.

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    Couverture du livre « Istanbul ; souvenirs d'une ville » de Orhan Pamuk aux éditions Gallimard

    Jean-Paul Degache sur Istanbul ; souvenirs d'une ville de Orhan Pamuk

    D’Orhan Pamuk, Prix Nobel de Littérature 2006, je n’avais lu que La Femme aux cheveux roux, un roman que j’avais beaucoup apprécié. Mon expérience avec cet immense écrivain turc en restait là alors que le choix ne manque pas, quand je tombe sur un lot de livres « désherbés » par ma...
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    D’Orhan Pamuk, Prix Nobel de Littérature 2006, je n’avais lu que La Femme aux cheveux roux, un roman que j’avais beaucoup apprécié. Mon expérience avec cet immense écrivain turc en restait là alors que le choix ne manque pas, quand je tombe sur un lot de livres « désherbés » par ma médiathèque.
    Le nom de l’auteur fait tilt et je sauve aussitôt du pilon Istanbul Souvenirs d’une ville, un livre dense et illustré par de nombreuses photos dans lequel Orhan Pamuk confie ses souvenirs de jeunesse et communique surtout tout ce qu’il éprouve à propos de sa ville natale. En trente-sept chapitres denses, à l’écriture soignée, prenante, captivante – bravo aux trois traducteurs : Savas Semirel, Valérie Gay-Aksoy et Jean-François Pérouse ! – Orhan Pamuk partage son ressenti sur Istanbul et m’emmène dans quantité de rues, de quartiers qui se sont transformés, occidentalisés dans la seconde moitié du XXe siècle. L’auteur le précise bien : il écrit ce livre à la cinquantaine, en 2002-2003, à Istanbul.
    Au début, c’est surtout sa famille qui tient le devant de la scène. Alors que j’ai l’impression que les Pamuk, mot qui, en turc, signifie coton, font partie des gens aisés, je constate peu à peu qu’ils sont plutôt dans la classe moyenne, une bourgeoisie qui se paie quand même domestiques, concierge, cuisinière et habite un immeuble tout entier, l’immeuble Pamuk. Au gré des fâcheries ou des aléas de la vie, la famille d’Orhan peut aller vivre dans un autre appartement puis revenir au bercail.
    Orhan, né le 7 juin 1952, raconte sa petite enfance d’après ce que d’autres lui ont dit. Ce sont donc des souvenirs qui, comme tous les souvenirs, diffèrent de la réalité.
    Dans cet immeuble de cinq étages, vivent plusieurs générations et Orhan ne se prive pas de se réfugier auprès de sa grand-mère paternelle. Le grand-père, disparu prématurément, avait amassé une immense fortune que le père et l’oncle d’Orhan ont dilapidée en partie dans plusieurs faillites.
    Il faut lire tous ces démêlés familiaux qui m’emmènent jusqu’à la discussion, la dispute finale entre Orhan et sa mère au sujet de son avenir. Mêlé à tout cela, prenant de plus en plus d’importance, c’est la découverte d’Istanbul, le retour sur le passé avec ces konaks, palais en bois qui brûlent ou s’effondrent au fil les ans.
    Orhan Pamuk livre ici des descriptions soignées, précises, pleines de nostalgie, toujours réalistes d’une ville qui grandit soudain trop vite et qu’il arpente de jour comme de nuit.
    Bien sûr, le Bosphore – du turc Boğaz, la gorge – tient la vedette. Que ce soit depuis la ville, en barque, en vapur ou en motor (bateau privé de taille modeste), le Bosphore est le témoin d’une civilisation somptueuse disparue.
    Débutent alors les références passionnantes de l’auteur avec des peintres comme Melling qui représente Constantinople en 1819. C’est dans ces quarante-huit gravures qu’Orhan Pamuk retrouve tous ses souvenirs d’enfance. Lorsque l’auteur sera dans sa période de peinture, il fera allusion à Utrillo, à Matisse, à Bonnard.
    Dans ce tableau complet de la vie des Stambouliotes, Orhan Pamuk met en exergue ce fameux hüzün, sentiment à la fois négatif et positif, sorte de mélancolie, de tristesse proche de la dépression.
    C’est le moment, pour l’auteur, de sortir de l’oubli quatre écrivains du hüzün : Abdüllak Şinasi Hisar (mémorialiste), Yahya Kemal (poète), Ahmet Hamdi Tanpınar (romancier) et Reşat Ekrem Koçu (journaliste et écrivain, auteur de la fameuse Encyclopédie d’Istanbul). Tous les quatre émerveillés par la littérature française, ils ont joué un rôle important mais sont morts seuls, jamais mariés, sans enfant. Orhan Pamuk leur ajoute Ahmet Rasim et les autres épistoliers urbains, pleins de joie de vivre, qui ont écrit sur la ville et la vie de ses habitants.
    Avec les auteurs du cru, ce sont Gérard de Nerval et Théophile Gautier qui retiennent l’attention de l’auteur. Il réalise une belle et complète évocation de ces deux écrivains français qui ont séjourné dans sa ville. Il évoque aussi plus loin Pierre Loti et André Gide. Le premier regrette l’occidentalisation des Stambouliotes alors que le second n’est pas turcophile. Que de références littéraires ! C’est savoureux !
    Quand il revient à lui, l’auteur se confie avec beaucoup de spontanéité et de franchise, détaillant ses sentiments à propos de la religion, parlant de son éveil au sexe et de son amour pour celle qu’il nomme Rose Noire.
    Istanbul Souvenirs d’une ville est une introspection poussée, une visite passionnante de l’ancienne Byzance, visite que beaucoup aimeraient accomplir avec Orhan Pamuk comme guide parce que différente des circuits touristiques. C’est une lecture riche en enseignements, une lecture captivante de bout en bout.
    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/07/orhan-pamuk-istanbul-souvenirs-d-une-ville.html