Merci à Joëlle G, lectrice, pour son passionnant reportage
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« Je rêve d'un livre qui dirait le passé, le présent et tout ce qu'il y a entre ».
Dans ce court essai superbement illustré, Nathacha Appanah part en quête de ses ancêtres et nous livre un récit d'une grande profondeur, liant étroitement histoire intime et collective.
Pendant de longues années, elle n'a que mal connu le passé de sa famille, ces coolies, engagés volontaires venus remplacer les esclaves noirs dans les champs de canne à sucre mauriciens. Étrangement détachée de ces aïeux, l'autrice à la plume virtuose tente ici de comprendre pourquoi et ainsi, leur rend un puissant hommage, aussi sincère que respectueux.
Au-delà des faits, ce texte subjugue par sa beauté, sa poésie, sa spontanéité. Nathacha Appanah sait, comme personne, trouver les mots justes et donner vie aux histoires qu'elle raconte. Après le magnifique "Tropique de la violence", elle signe ici un témoignage essentiel, tout en pudeur et en délicatesse.
J'avoue, quand le livre nous a été proposé lors de mon club de lecture, je n'étais pas très enthousiaste car la quatrième de couverture ne me donnait pas particulièrement envie... Quelle erreur cela aurait été de passer à côté de ce beau roman!
J'ai mis 4.5 / 5 car vraiment je me suis laissée emporter par cette histoire, par cette héroïne aux mille visages et aux mille mystères.
Il y a Tara qui ne se remet pas du décès de son mari, la laissant amputée d'un bonheur qu'elle était parvenu à construire. Il y a aussi Vijaya, une jeune fille qui grandit dans l'amour de ses parents un peu en marge de la société de part leur idées et leur manière de vivre. Tout semble lui réussir jusqu'au jour ou tout s'écroule... Pour finir il y a Avril, une jeune femme qui n'a plus rien, même pas l'espoir de s'en sortir, elle vit dans un ancien temple avec d'autres jeunes filles "gâchées" sous la houlette d'une femme dure et cruelle.
C'est donc un chemin de vie cahoté par les épreuves que nous narre ici Nathacha Appanah dont le style, bien à elle, est tout simplement incroyable. J'ai aimé son écriture que j'ai trouvé envoutante. Il m'était très difficile de devoir poser le livre.
A lire!
Dans ce livre, l’autrice s’interroge sur sa famille, notamment ses arrière-arrière-grands-parents partis d’Inde pour travailler dans les champs de canne à sucre de l’Île Maurice. Ses trisaïeuls sont venus remplacer les esclaves. Un ouvrage poétique et foisonnant de questions.
L’incipit s’ouvre par un vol d’étourneaux. Des photos et documents sont insérés entre les pages de ce récit intime. Elle essaie de reconstituer l’arrivée de sa famille sur l’île, leurs conditions de vie. Elle s’appuie sur les souvenirs de ses grands-parents et comble les blancs comme lorsqu’elle écrit des romans.
Les thèmes abordés sont la transmission, l’immigration, l’identité, l’exil, les effets de la colonisation, la condition sociale. Elle évoque notamment la pression de réussite que ses parents ont fait peser sur elle. Ils voulaient échapper à la condition de leurs parents et grands-parents. Ce statut de « dominé » s’est transmis de génération en génération.
Un essai passionnant, magnifiquement écrit.
Suite à l’abolition de l’esclavage au 19e siècle, l'île Maurice fait venir d’Inde une main d’oeuvre bon marché pour travailler dans les champs de canne à sucre, et ce sont des bateaux entiers qui sont affrétés pour amener ces « coolies » à bon port. Fuyant la misère en Inde, il espèrent une vie meilleure sur cette nouvelle terre.
« Tant qu'il y aura des mers, tant qu'il y aura la misère, tant qu'il y aura des dominants et des dominés, j'ai l'impression qu'il y aura toujours des bateaux pour transporter les hommes qui rêvent d'un horizon meilleur. »
Dans ce court roman autobiographique paru aux éditions Mercure de France, Natacha Appanah rend hommage à sa famille. Elle commence son enquête par la recherche d’archives pour trouver la trace de ses trisaïeux débarqués à l'île Maurice en 1872 et nommés par un matricule à leur sortie du bateau.
S’engage alors une réflexion sur la mémoire transgénérationnelle en la confrontant à la réalité historique. Dans cette « mémoire délavée », il y a la mémoire historique qui reste factuelle mais sélective avec ce passé honteux que l’on tente d’effacer. Mais on trouve surtout la mémoire familiale passée au filtre des émotions distillées de génération en génération. Cette mémoire est faite de tabous, de choix et de renonciations, de transmissions orales et de souvenirs imprécis.
« Mon esprit les a lavés, ces ancêtres, essuyé leurs visages, coiffé leurs cheveux, habillés de vêtements propres, éloignés des cales de bateaux et de la perspective du labeur quotidien des champs de canne. C'est une image presque proprette. C'est une mémoire délavée. »
Natacha Appanah évoque alors avec tendresse ses grands-parents, génération charnière entre l’ancien monde et le nouveau, devenant le socle de son identité. En fouillant ses souvenirs d’enfance et en nous partageant quelques photographies, elle redonne vie à ses ancêtres.
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