Mais quel est cet objet ? Un album tout noir, au point que même le titre semble se fondre sur la couverture et s’y dissimuler. Il y a de quoi être intrigué ! On se réveille avec Adam, dans le noir complet, seules ses pensées surnagent dans l’obscurité, et quelques dialogues. Que fait-il là ? Seule une image semble parfois flotter, telle une persistance rétinienne, mais elle apporte plus de questions que de réponses. C’est une lecture atypique mais captivante. On veut savoir, on assemble avec Adam les pièces du puzzle, mais comment démêler le vrai du faux ?
Marc-Antoine_Mathieu nous a habitué à des mises en page et graphismes particulièrement créatifs avec des histoires non moins créatives.
Avec « Deep Me » MAM nous livrait un de ces Olni dont il a le secret avec des noirs profonds et les problématiques du rien, du moi profond, … et du code.
Avec « Deep It » MAM poursuit dans le deep avec, une fois encore des questions existentielles, mais toujours ces graphismes dont il a le secret. L’histoire est un peu moins innovante (en tout cas pour des lecteurs de SF ou de fantastique) que dans ses précédents opus, mais on se laisse volontiers embarquer dans cette quête … sur l’existence et les absents.
Même remarque que dans ma chronique de « Deep Me » … à lire avec les mains propres et sèches (et plutôt sur une table) pour ne pas marquer d’une présence intempestive de nos empreintes, les noirs … profonds.
Avec le premier tome DEEP ME, nous découvrons Adam qui se réveille mais ne peut ni voir, ni bouger ou toucher. Il réalise qu'il est dans une obscurité totale et ne reconnaît pas les voix qui l'entourent.
Il s'interroge se demandant pourquoi il est là et depuis combien de temps.
Obligé d'écouter le monde de l'extérieur sans pouvoir interagir avec lui, le pousse à réfléchir sur la réalité de cet état et de ce coma dans lequel il semble être tout en se rendant compte qu'il a oublié son passé.
« Aussi loin que je me souvienne, je ne me souviens pas de moi. Mon passé est un angle mort. le présent est un bloc d'obscurité... Et de silence... »
DEEP ME et DEEP IT (le tome 2) sont deux histoires étonnantes, qui se suivent, offrant une lecture philosophique qui explore des questionnements sur l'humanité et la perception. le texte captivant nous emporte à travers les méandres de la conscience évoquant des réflexions sur l'existence, la mort, le miracle de la vie, l'espérance et l'infinité du temps. Comme Adam, nous sommes plongés dans un noir absolu et nous essayons de percer les mystères de cette histoire...
Une nouvel Olni de Marc-Antoine Mathieu (M.AM).
Adam est dans le noir absolu (encore plus noir que celui de Soulage), il perçoit, entend ... plus ou moins ... et nous nous lisons des bulles qui s'échappent des cases.
Coma ? Mort ? (ce qui reste de son Moi Profond ?) et une petite phrase : "Quand la simplicité est absolue, il n'y a plus de temps. On flotte dans le rien."
Les jours s'enchainent dans ce rien et progressivement sens, embryons de points, porteurs d'une image critique, ... et le noir, toujours le noir.
Et une obsession de son environnement sur le code? Mais quel code ?
Il faut garder le mystère de cette histoire pour apprécier fond et forme ; comme souvent chez M.AM.
Alors plongez dans ce Deep Me, Black ou Blue.
Petit conseil de lecture (c'est rare; mais avec M.AM c'est préférable) :
Ayez les mains bien propres et sèches pour ne pas parsemer vos empreintes de doigts gras sur le papier noir.
Privilégiez une lecture avec le livre posé sur une table et surtout avec un bon éclairage, car comme Soulage : pour que la lumière sorte de la toile (ou du papier), encore faut il qu'elle lui parvienne d'une certaine façon et de façon constante.
Et surtout, surtout, laissez vous porter par la lecture des bulles : tout arrive à qui sait attendre.
Deep It
Deep me
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