Un roman noir addictif, tout en nuances et subtilités.
Amateurs exclusifs d'intrigues policières, passez votre chemin. Avec "Sauve-toi !", on est en présence d'un pur roman noir, psychologique, quasi sociologique même, mais quel roman !
Ce qui frappe dès les premières pages et rend ce texte si addictif, c'est la force incroyable de ses personnages, leur authenticité, leur ultra-réalisme, leur crédibilité à toute épreuve. Aucun artifice, aucun cliché, ici on colle au plus près de ces personnalités riches et complexes, pour lesquels on développe rapidement une empathie totale. Ils pourraient être nos voisins, nos collègues de travail, on pourrait les croiser dans la rue sans se retourner ou se questionner sur eux, ils ne sont ni super-héros ni incorrigibles losers. Loin d'être des freaks, ce sont des gens normaux, à ceci près que chacun traverse une (très) mauvaise passe.
Avec son écriture sobre mais racée, tout en nuances, Kelly Braffet nous introduit dans leur quotidien et révèle leur fragilité, leurs difficultés, leurs vies décomposées.
Mis en marge de la société par leur comportement ou par leur choix, leur destins vont se croiser et se recroiser, transformant leur vie en poudrière
jusqu'à ce que, les frictions s'aggravant, celles-ci finissent par produire l'étincelle fatale.
Ne tenez pas compte du résumé de 4eme de couverture, brouillon et peu engageant, plongez sans hésiter dans ce roman noir et âpre d'une grande subtilité, qui révèle Kelly Braffet comme un des grands talents du genre et une auteure à suivre de près.
La romancière américaine Kelly Braffet est née à Long Beach, Californie, en 1976.
Kelly excelle dans l'écriture de romans noirs, très noirs. D'ailleurs elle vit avec le fils de Stephen King ! (on voudrait être la petite souris sous le tapis pour écouter les conversations entre «bon papa» et sa belle-fille...).
Kelly Braffet a tout de suite trouvé son propre style, tout en simplicité efficace. Elle marie le sombre, le noir intense, au réalisme, et à une forme d'humanisme. Nous sommes infiniment touchés pas ses livres et ses personnages. Un sentiment d'addiction monte inexorablement. Nous sommes pris par la magie de la littérature.
L'histoire : Patrick Cusimano traverse une mauvaise passe. Son père est en prison, il travaille de nuit dans une station-service, et la petite amie de son frère, Caro, une fille au passé trouble, a donné une tonalité nouvelle, très embarrassante, à leur relation.
Pour ne rien arranger, voilà que Patrick devient l'objet des attentions de Layla Elshere, une lycéenne gothique qui s'entiche de lui, tout en lui inspirant une insurmontable méfiance.
De son côté, Verna, la cadette de Layla, entre au lycée et devient le souffre-douleur de ses camarades de classe... La réputation de la sulfureuse Layla jette une ombre trop lourde sur sa petite soeur et celle-ci ne tarde pas à rejoindre son aînée parmi ses amis marginaux.
Leur monde va se révéler bien plus sombre que tout ce qu'elle pouvait imaginer.
La critique américaine salue l'arrivée de Kelly Braffet comme une voix à part dans l'Amérique d'aujourd'hui. Ses romans sont maintenant traduits en France : c'est une excellente nouvelle, pour vous lecteurs, et pour nous libraires. Le roman noir permet de mieux comprendre la psychologie par exemple de l'Amérique, et de sa violence effarante. Nous avons tant besoin de comprendre : les écrivains sont nos alliés dans cette quête.
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