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Kebir Mustapha Ammi

Kebir Mustapha Ammi

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    Couverture du livre « À la recherche de Glitter Faraday » de Kebir Mustapha Ammi aux éditions Editions Project'iles

    Les Lectures de Cannetille sur À la recherche de Glitter Faraday de Kebir Mustapha Ammi

    Ecrivain algérien, le narrateur se rend aux Etats-Unis pour y retrouver un manuscrit, remis à la fin des années 1970 à un certain Glitter Faraday, un Noir américain qui vécut quelques temps à Alger. Mais l’homme qu’il finit par rencontrer n’est plus que l’ombre de lui-même : à quelque...
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    Ecrivain algérien, le narrateur se rend aux Etats-Unis pour y retrouver un manuscrit, remis à la fin des années 1970 à un certain Glitter Faraday, un Noir américain qui vécut quelques temps à Alger. Mais l’homme qu’il finit par rencontrer n’est plus que l’ombre de lui-même : à quelque soixante-cinq ans, cet ancien vétéran du Vietnam est un homme abîmé, à qui la ségrégation raciale a fait payer très cher son amour pour une femme blanche. S’il n’est plus en possession du manuscrit, perdu corps et biens semble-t-il, ses souvenirs, entre Amérique profonde et Algérie post-indépendance, vont révéler au lecteur des faits historiques méconnus et le jeter, en même temps que le narrateur, dans un road trip à travers les Etats-Unis d’aujourd’hui. Car, en réalité, le manuscrit a circulé de main en main. A mesure des rencontres jalonnant le jeu de piste pour le retrouver, l’on va comprendre toute sa valeur...

    A la fin des années 1960, l‘Algérie fraîchement indépendante est devenue la Mecque de la lutte contre l’impérialisme. Les révolutionnaires du monde entier s’y rencontrent, le point d’orgue de la période s’avérant en 1969 le Festival panafricain d’Alger où se pressent des activistes de tout poil, mouvements afro-américains en tête, mais aussi journalistes, intellectuels, artistes, comme Nina Simone, Manu Dibango ou le jazzman Archie Shepp. Pourchassés par le FBI, les militants du Black Panther Party y trouvent refuge. Alors, après avoir failli périr lynché dans le sud des Etats-Unis, Glitter Faraday, le personnage central du roman, choisit de rejoindre lui aussi cette terre de fraternité. Malheureusement pour lui, l’utopie ne dure qu’un temps, l’Algérie des généraux réprimant de plus en plus violemment les alternatives démocratiques à sa dictature. Les dissidents nationaux sont bientôt réduits au silence et, en 1972, les Black Panthers sommés de quitter le territoire.

    C’est ainsi que notre homme, « une belle révolution ayant été détournée par des tyrans et des prévaricateurs », se voit contraint de regagner le Sud américain et les persécutions qui l’y attendent. Du monde meilleur dont il rêvait, ne subsistent plus que les souvenirs d’un paradis perdu et un manuscrit taché de sang, arraché à la destruction. Un manuscrit alors encore loin d’avoir terminé son voyage, puisque de ce moment jusqu’à nos jours, comme la quête du narrateur écrivain va peu à peu le retracer, son cheminement de récipiendaire en récipiendaire contribuera, de façon on ne peut plus symbolique, à transmettre la flamme de l’espoir et de la lutte contre l’injustice et l’oppression, toujours autant d’actualité. « Il n’avait jamais cessé de penser à Alger. Je n’avais pas le droit de lui dire qu’il ne restait rien de cette pauvre ville et que ses principes, joyeusement estropiés par des soudards et leurs affidés, avaient fondu comme neige au soleil. » Sans parler des Etats-Unis, bientôt sous la coupe de « l’homme aux cheveux jaunes », où les protagonistes ne cesseront de se trouver en butte aux crimes et aux persécutions des suprémacistes blancs.

    Tout en rendant hommage aux artistes engagés depuis les années 1960 pour la cause antiraciste aux Etats-Unis, en particulier les musiciens et les écrivains dont à la fois les constantes références au jazzman Charlie Mingus et le fil rouge d’un manuscrit circulant sous le manteau soulignent la puissance vectorielle, Kebir Mustapha Ammi reprend le flambeau face à l’éternelle violence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Comme le manuscrit sauvé, puis transmis de main en main dans cette histoire, ce livre est une invitation à ne pas perdre espoir.