Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Mise en scène brillante d’un des meilleurs romans de Simenon pas seulement noir et dur mais aussi intelligent, en mettant en scène sur fond des années d’occupation, un pauvre garçon, qui a grandi en foyer et ne connait que le milieu des bas-fonds.
Tout jeune homme, Frank vit avec sa mère tenancière d’un bordel. Prisonnier du milieu du crime et du vol, c’est avec une totale indifférence qu’il tue pour tuer et enfin assassine une pauvre vieille qui l’avait hébergé enfant et l’avait entouré de tendresse. Dépourvu de toute empathie, il volera la collection de montres laissée par son défunt mari et les revendra à un mafieux.
Pourtant, en cours de lecture, le roman de Simenon porté par des illustrations remarquables, arrive à porter le regard de Frank sur ce qu’on comprend être une envie de vie simple avec un toit, une femme gentille et un enfant. On comprend aussi que ce désir de rédemption est lointain, anesthésié, inaccessible car le jeune Frank est bien trop enfoncé dans l’abjection.
Il finira par se faire arrêter et avouer son crime. Il sera fusillé. « Feuer ».
Très sombre ce roman prend aux tripes d’autant plus que le scénario et les dessins talentueux savent traduire la noirceur de la pauvre vie de ce petit criminel prisonnier de son destin à une époque obscure et en qui on voit malgré tout, une toute petite étincelle d’humanité fichée tout au fond d’un tunnel sans fin.
Excellente BD. Le travail d’illustration est captivant. (J’avoue avoir passé beaucoup de temps à scruter les pages, fascinée par les dessins).
Jean-Luc Fromental dont l’œuvre ne cesse de me ravir, offre en fin d’album, deux pages très intéressantes d’un texte intitulé « Âme blanche, neige noire » où il explique la psychologie de Simenon à l’époque en rapport avec l’écrit de son roman dont il avait dit à son éditeur en automne 1948 : « Terminé hier mon meilleur roman ».
Une ville en guerre, tenue par les forces d'occupation... Et toi qui a pris le couteau de ton ami Kromer pour tuer un homme. un sergent, un vicieux. Tu lui piques son arme et tu rentres à la maison. Tu t'endors le sourire aux lèvres.
Dans ce roman paru en 1948, Simenon raconte la vie de Frank Friedmaier, 17 ans, dans un pays indistinct piétiné par les bottes d'un occupant non identifié. Frank ne fait pas grand chose à part vivre dans la maison de passe de sa mère et préparer des mauvais coups. Contrairement aux appartements voisins, on y boit et mange bien, au chaud, on profite des largesses de l'ennemi.
Pour accompagner l'adaptation de Fromental, on retrouve avec délectation Yslaire, qui après Baudelaire, s'empare de l'univers de Simenon. Avec son talent habituel, il donne beaucoup de relief et de force à un hiver gris et à des personnages cyniques voire franchement détestables.
Après "Le passager du Polarlys", Dargaud publie ici dans sa Collection Simenon la deuxième adaptation d'un roman dur du créateur de Maigret. Après Christian Cailleaux, Yslaire relève lui aussi haut la main le défi de l'adaptation graphique. Une valeur sûre.
Une bd ou livre graphique magnifique, car je ne sais plus quel terme employé.
En tout cas, un beau livre qui nous raconte les premières années de Georges Simenon.
Le 24 mars 1923, Régine Renchon et Georges Simenon sont déclarés mari et femme, d'abord par le curé de l'église Sainte-Véronique puis par l'échevin communiste de la bonne ville de Liège.
Ces deux fringants jeunes gens – elle peintre déjà exposée, lui journaliste en herbe et aspirant romancier – ne vont pas s'attarder dans leur Belgique natale. Les voici à Paris où, dans l'effervescence des Années folles, ils se livrent corps et âme à l'esprit du temps et à la conquête de la gloire.
Ce livre est l'histoire de ces premières années, à Liège et surtout à Paris. Il y a des extraits des premiers romans, signés sous pseudonymes. La vie d'artiste, de journaliste, d'écrivain, la vie de bohème n'est pas toujours facile.
Il y a aussi de belles rencontres, avec Joséphine Baker, qui fera de Georges son "secrétaire de nuit", avec Colette, qui lit ses premiers contes, Arthème Fayard, qui éditera ses premiers textes, Foujita, l’affichiste Paul Colin et tant d'autres de cette époque des années folles.
J'ai découvert aussi le personnage de Tigy, l'épouse peintre, qui va sacrifier sa carrière de peintre au profit de celle de l'écrivain…
Ce texte et ses superbes planches couvrent la période de 1923 à 1930, entre sa montée à Paris et la parution de la première enquête du commissaire Maigret. Sept années d’un travail acharné à fournir des textes de commande pour des gazettes destinées au grand public. Mal payées et encore moins bien considérées, ces milliers de pages lui permettront néanmoins de se forger un style. Cependant, bien conscient de la futilité des paillettes, il préfère quitter la capitale et habiter sur un bateau, L’Ostrogoth, afin de pouvoir continuer son œuvre.
Ce texte m'a donné envie de (re)lire les textes de Simenon ou de Georges SIm, Jean du Perry .. Il aurait écrit 161 romans populaires, contes, nouvelles sous environ 26 pseudonymes. Et les adaptation de ses différents textes en BD.
Et aimerait tant que sa vie continue à être racontée grâce à ces auteurs.
Une longue vie, puisque Simenon a vécu de 1903 à 1989.
Et, personnellement, j'ai découvert lors de vacances à La Rochelle, qu'il y avait vécu pendant 10 ans et que certains de ses textes y ont été écrits et que certains lieux l'avaient inspirés. Très touchant de prendre un café dans la brasserie qu'il avait l'habitude de fréquenter. je vais donc continuer ma découverte de ses textes mais aussi de sa vie.
#SimenonlOstrogoth #NetGalleyFrance
Lorsque l'on évoque Georges Simenon, la première image qui me vient à l'esprit est celle de Maigret, son personnage emblématique joué par Bruno Cremer que je regardais régulièrement sur France 2 lorsque j'étais petite...
C'est donc avec une certaine nostalgie que j'ai sollicité "Simenon, l'Ostrogoth" auprès de la maison d'édition Dargaud sur Netgalley France pour en apprendre plus sur la vie de l'auteur avant qu'il ne connaisse le succès au début des années 1930 avec l'écriture de ces romans policiers qui l'ont rendu célèbre.
J'ai trouvé la lecture de cette bande dessinée très intéressante et instructive. Ayant du mal à me plonger dans les biographies, je me rends compte qu'avec le temps, je me tourne de plus en plus vers des albums pour découvrir l'histoire de certaines personnalités. Grâce à un travail conjoint réunissant Jean-Luc Fromental, José-Louis Bocquet et John Simenon, le fils de Georges Simenon, nous nous retrouvons plongés dans une Europe d'entre-deux-guerres où le couple Simenon quitte la Belgique pour la vie parisienne en quête d'une notoriété. de par leurs passions pour l'écriture et pour l'art, les deux jeunes gens rencontreront de nombreux artistes ou personnalités comme par exemple Colette ou Joséphine Baker que l'on retrouve dans cet album.
Concernant les illustrations, j'ai beaucoup aimé le coup de crayon de Loustal qui offre une autre dimension au récit et qui nous permet de mieux nous faire découvrir une époque.
Je tiens à remercier les Editions Dargaud et Netgalley France pour ce plongeon historique que j'ai apprécié. Si vous souhaitez en apprendre un peu plus sur Georges Simenon ou les personnalités qu'il a côtoyé, vous vous régalerez de découvrir les notices biographiques et autres annexes proposées à la fin du volume comme ce fut mon cas.
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