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Jerome David Salinger

Jerome David Salinger

J. D. Salinger est l'une des plus grands légendes de la littérature américaine. Né à New York en 1919, il grandit dans une famille juive et suit des cours du soir à Columbia University. Il publie des nouvelles dans The New Yorker et Collier's. En 1942, il intègre l'armée et prend part aux combats...

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J. D. Salinger est l'une des plus grands légendes de la littérature américaine. Né à New York en 1919, il grandit dans une famille juive et suit des cours du soir à Columbia University. Il publie des nouvelles dans The New Yorker et Collier's. En 1942, il intègre l'armée et prend part aux combats du D-Day et de la bataille des Ardennes. Hospitalisé en 1945 pour soigner un stress post-traumatique, il reprend l'écriture d'un roman qui deviendra L'Attrape-cœurs et sera publié en 1951. Après le succès mondial de ce chef-d'œuvre, Salinger a toujours évité d'être sous le feu des projecteurs, menant une vie de reclus avec sa femme et ses deux enfants, Margaret et Matthew. Nouvelles, un recueil de neuf nouvelles, a paru chez Laffont en 1961 et Dressez haut la poutre maîtresse, Charpentiers et Franny & Zooey sont déjà disponibles en « Pavillons poche ».

 

Crédit photo : Wikipedia

Avis sur cet auteur (35)

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    Couverture du livre « L'attrape-coeurs » de Jerome David Salinger aux éditions Robert Laffont

    Fanfan Do sur L'attrape-coeurs de Jerome David Salinger

    Ce qui m'a sauté aux yeux dès la première page de ce roman paru en 1951, c'est le langage désuet, comme dans J'irai cracher sur vos tombes : fumasse, extra, sensas', poilant, flanquer à la porte, se fendre la pipe, furax… Je trouve ça amusant, tellement hors du temps que ça m'a instantanément...
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    Ce qui m'a sauté aux yeux dès la première page de ce roman paru en 1951, c'est le langage désuet, comme dans J'irai cracher sur vos tombes : fumasse, extra, sensas', poilant, flanquer à la porte, se fendre la pipe, furax… Je trouve ça amusant, tellement hors du temps que ça m'a instantanément immergée dans l'époque.
    Holden Caulfield se fait renvoyer pour manque de résultats juste avant Noël, de l'établissement dans lequel il étudiait. On sent un garçon perdu, qui n'arrive pas à s'intéresser à ce qu'on tente de lui enseigner. Il trouve les adultes pénibles, moralisateurs, infects… En réalité, à seize ans il ne se sent plus vraiment enfant, quoique par moment… et pas encore aussi assommant qu'un adulte. le cul entre deux chaises donc.

    En fait, Holden Caulfield est un adolescent désœuvré qui ne sait pas ce qu'il veut, qui fait et dit n'importe quoi et le regrette souvent mais trop tard, qui ment beaucoup et se sent triste et déprimé. En bon ado qui se respecte, il est catégorique et manichéen. Tous des crétins, tous nuls, sales, moches, sauf sa sœur et ses frères.

    À cause de son renvoi du collège, il décide de fuguer à New-York et on le suit dans ses tribulations et les nombreuses rencontres qu'il fait. Et là je vais être dissonante par rapport à la plupart des avis plutôt dithyrambiques, je l'ai trouvé rasoir (pour reprendre une expression de l'époque). Je me suis pas mal ennuyée, j'ai trouvé cette errance d'un ado à côté de ses pompes pas passionnante. Il exagère tout et se fait pas mal de films, mais ça, ça doit être la chose la plus intemporelle du monde à cet âge là. Et je l'ai trouvé ennuyeux, avec ses idées à l'emporte pièce, ses avis hyper négatifs sur tout et tout le monde. Il n'y a vraiment que quand il parle de sa petite sœur et de ses frères qu'il respire l'amour et l'admiration. J'ai aimé ces moments là.

    Bref, il m'a un peu soûlée le môme Holden. Je me suis demandé s'il était bipolaire ou stupide, voire complètement abruti, ou peut-être génie incompris… Je n'ai pas été touchée par la grâce (oh le grand mot) car les gens négatifs, pour moi, sont des boulets qui vous tirent vers le bas. Néanmoins, c'est un livre qui fait avancer avec Holden car il a réussi à me faire rire, à force, avec son côté critique totalement excessif et injurieux envers tout le monde. On finit par le cerner un peu mieux au fil du roman et on se dit qu'il est surtout malheureux. En fin de compte c'est une histoire qu'on n'a pas envie de lâcher, on ne peut qu'aller au bout. Pourtant je persiste, je n'ai pas vraiment aimé…

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    Couverture du livre « L'attrape-coeur ; the catcher in the rye » de Jerome David Salinger aux éditions Robert Laffont

    ROLAND42580 sur L'attrape-coeur ; the catcher in the rye de Jerome David Salinger

    un classique incontournable

    un classique incontournable

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    Couverture du livre « L'attrape-coeurs » de Jerome David Salinger aux éditions Robert Laffont

    Chantal Lafon sur L'attrape-coeurs de Jerome David Salinger

    Quelle belle émission Si on lisait à voix haute de François Busnel !
    La qualité est là et tous ces jeunes sont beaux. Lubin n’a pas gagné la finale mais sa lecture d’un passage de L’attrape-cœurs m’a émue aux larmes et donné envie d’une relecture.
    Voici cet extrait :
    « Vous l’auriez aimé. Il...
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    Quelle belle émission Si on lisait à voix haute de François Busnel !
    La qualité est là et tous ces jeunes sont beaux. Lubin n’a pas gagné la finale mais sa lecture d’un passage de L’attrape-cœurs m’a émue aux larmes et donné envie d’une relecture.
    Voici cet extrait :
    « Vous l’auriez aimé. Il avait deux ans de moins que moi mais il était dans les cinquante fois plus intelligent. Il était super-intelligent. Ses professeurs écrivaient tout le temps à ma mère pour lui dire quel plaisir çà leur faisait d’avoir Allie dans leur classe. Et c’était pas du baratin. Ils le pensaient pour de vrai. Non seulement Allie était le plus intelligent de la famille mais en bien des façons il était le plus chouette. Il se mettait jamais en rogne. Les rouquins, on dit qu’ils se mettent en rogne facilement, mais Allie jamais. Je vais vous dire le genre de rouquin que c’était. J’ai commencé à jouer au golf quand j’avais à peine dix ans. Je me souviens d’une fois, l’année de mes douze ans, je plaçais la balle sur le tee, et j’ai eu l’impression que si je me retournais je verrais Allie. Je me suis retourné. Et tout juste il était là, assis sur son vélo, de l’autre côté de la clôture- y avait cette clôture qui entourait le terrain- et il était là, à cent cinquante mètres de moi qui me regardait faire. Voilà le genre de rouquin que c’était. Bon Dieu, on n’a jamais vu un môme aussi chouette. Pendant les repas çà lui arrivait de rire tellement en pensant à quelque chose qu’il en tombait presque de sa chaise. C’était l’année de mes treize ans et mes vieux allaient être forcés de me faire psychanalyser et tout parce que j’avais brisé toutes les vitres du garage. Je leur en veux pas. Je couchais dans le garage, la nuit où Allie est mort, et j’ai brisé toutes les foutues vitres à coups de poing, juste comme ça. J’ai même essayé de démolir aussi les vitres du break qu’on avait cet été-là, mais ma main était déjà cassée et tout, alors j’ai pas pu. Un truc idiot faut bien le dire, mais je savais plus trop ce que je faisais et vous, vous savez pas comment il était, Allie. J’ai encore quelquefois une douleur à la main par temps de pluie, et je peux pas serrer le poing – pas le serrer complètement- mais à part çà je m’en fiche. J’ai jamais eu l’intention d’être chirurgien, ou violoniste. »
    C’est pour moi le passage le plus émouvant mais ce n’est pas le seul.
    Holden Caufield vient d’être renvoyé du pensionnat et ce n’est pas une première pour lui, il cumule. Ses parents ne le savent pas encore, il ne reviendra pas après les vacances de Noël, il n’est plus souhaité. Alors il n’attend pas, il quitte le pensionnat et il va errer eux jours à New-York.
    Le livre s’ouvre sur une scène très drôle, celle d’un entretien avec son professeur d’histoire cloué au lit par une mauvaise grippe.
    Son professeur essaie de lui faire prendre conscience des efforts qu’il doit fournir pour bien se comporter et travailler.
    Mais le lecteur sent bien que Holden est déjà ailleurs, il ne manque pas d’intelligence.
    Idem avec ses camarades Stradlater et Ackley dont il dresse des portraits croustillants. Il sait qu’il n’est pas du même moule qu’eux et qu’il n’y peut rien. D’ailleurs ils ont tendance à se servir de lui.
    Arrivé à New-York il va s’installer dans un hôtel miteux, il espère avoir sa première aventure sexuelle.
    Les différentes rencontres qu’il fera seront toujours narrées avec truculence.
    Il a le rêve fou de s’enfuir mais pas seul. Cela fait plus peur que cela n’attire. Une grosse déception pour lui.
    Le langage est cru mais pas vulgaire, un langage d’adolescent assez intemporel.
    Holden porte sur le monde un regard plutôt lucide, s’il n’entre pas dans les cases imposées, le monde ne lui paraît pas enchanteur.
    Il oscille en permanence entre naïveté due à son jeune âge et lucidité extrême tirée du drame vécu.
    C’est un mouvement de balancier.
    Lors de son voyage en train, il rencontre la mère d’un camarade de classe, très vite il la situe et lui raconte ce qu’elle a envie d’entendre sur son rejeton, c’est hilarant et tendre.
    Les conversations avec sa jeune sœur Phoebé sont extraordinaires, Holden veut la préserver de tous les dangers possibles, c’est obsessionnel.
    Holden en fait est un vrai gentil, plus indulgent avec les autres qu’avec lui-même.
    Il a une certaine idée du respect qui est due notamment avec les filles.
    Il est habité par un sentiment de nullité : « En fait, je suis vraiment le seul idiot de la famille. Mon frère D.B. est un écrivain et tout, et mon frère Allie, celui qui est mort, celui dont je vous ai parlé, c’était un génie. Je suis vraiment le seul idiot. Mais la môme Phoebé, vous devriez la voir. Elle a ce genre de cheveux roux un petit peu comme éraient ceux d’Allie, qu’elle porte très courts en été. »
    C’est un livre sur le mal-être de certains êtres, en particulier dans cette période transitoire qu’est l’adolescence, savoir où est sa place n’est pas simple. Ne pas laisser paraître sa sensibilité, se former une carapace…
    Le saura-t-il, si un jour il peut répondre à cette question : « "Hey dites donc, vous avez vu les canards près de Central Park South ? Le petit lac ? Vous savez pas par hasard où vont les canards, quand le lac est complètement gelé ? Vous savez pas ?"
    Une relecture pleine d’émotions par le choix d’un personnage qui n’est pas un révolté, juste l’âme en peine.
    Cela se ressent dans la façon qu’il a de décrire sa famille, il ne cherchera pas à en finir car il ne voudrait pas leur faire du chagrin. Toujours ce souci des autres.
    Il me semble tout de même que la traduction souffre d’un trop littéral, dès fois j’ai eu l’impression d’un mot à mot.
    ©Chantal Lafon

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    Couverture du livre « L'attrape-coeurs » de Jerome David Salinger aux éditions Robert Laffont

    Lisa_D sur L'attrape-coeurs de Jerome David Salinger

    [Lost in Translation]

    Holden Caufield, jeune homme de la bourgeoisie new-yorkaise se fait renvoyer du collège trois jours avant Noël. Commence alors une longue pérégrination erratique pour retarder le moment où il lui faudra affronter ses parents.

    Un roman déroutant « bicause » son...
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    [Lost in Translation]

    Holden Caufield, jeune homme de la bourgeoisie new-yorkaise se fait renvoyer du collège trois jours avant Noël. Commence alors une longue pérégrination erratique pour retarder le moment où il lui faudra affronter ses parents.

    Un roman déroutant « bicause » son vocabulaire et cet anti-héros dans une ville aux distractions nombreuses mais trop grande pour lui seul. Un gosse paumé qui essaie de se faire servir des whiskies dans les bars, fume trop, abuse du « ça me tue », « c’est dingue », n’est pas très doué pour « la convers’ »… mais qui est attachant lorsqu’il parle de son petit frère décédé ou de son épatante petite sœur, la « môme Phoebé ».

    Pourquoi le lire ? Au moins pour se faire sa propre opinion sur « the » roman sur l’adolescence qui évoque ce délicat passage à l’âge adulte qui s’accompagne d’un certain désenchantement du monde…

    The catcher in the Rye, traduit par L’attrape-cœur, fait référence à un poème de Robert Burns : « Si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles » que l’adolescent confond avec si un cœur attrape un cœur.