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James Agee

James Agee
James Agee est né dans une famille anglicane dans le tenessee en 1909. Après de études à Harvard, il devint journaliste En 1948, il quitta ce métier pour devenir écrivain indépendant. Son roman Un mort dans la famille obtint le prix Pulitzer. Mort en 1955, il laisse un autre roman, The Morning Wa... Voir plus
James Agee est né dans une famille anglicane dans le tenessee en 1909. Après de études à Harvard, il devint journaliste En 1948, il quitta ce métier pour devenir écrivain indépendant. Son roman Un mort dans la famille obtint le prix Pulitzer. Mort en 1955, il laisse un autre roman, The Morning Watch, un recueil de poèmes, un livre de nouvelles et deux volumes sur le cinéma où il se révèle un critique exceptionnel.

Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « Une saison de coton ; trois familles de métayers » de James Agee et Walker Evans aux éditions Christian Bourgois

    Jen sur Une saison de coton ; trois familles de métayers de James Agee - Walker Evans

    https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/01/une-saison-de-coton-trois-familles-de.html

    Une saison de coton est une étude minutieuse et précise de l’ampleur d’une vie à cette époque, à cet endroit, dans une famille blanche et pauvre en Amérique. Elle fut initié en 1936 par le magazine...
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    https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/01/une-saison-de-coton-trois-familles-de.html

    Une saison de coton est une étude minutieuse et précise de l’ampleur d’une vie à cette époque, à cet endroit, dans une famille blanche et pauvre en Amérique. Elle fut initié en 1936 par le magazine Fortune qui avait missionné ses auteurs. James Agee et Walker Evans se rendaient en Alabama pour y effectuer un reportage sur le métayage du coton.

    Cet ouvrage est un bouleversement indispensable porté par des réflexions très contemporaines malgré les années décrites et photographiées. La misère y est campée sans pathos. Les faits sont là, sans fioritures malsaines, on y lit la survit, on y voit la résignation.

    C’est une dénonciation presque imperceptible de ce que les « bons gens », ceux justement lisant le magazine Fortune, ne veulent pas savoir, ne pas imaginer, préfèrent mettre de côté. En ce sens, le monde a-t-il vraiment changé ? Les médias ont rendu plus visible les tristesses et les joies possibles peut-être, mais ils les ont aussi noyés dans la masse. Misère, guerre, brutalité, inhumanité la liste est longue des excavations de notre monde… Tellement d’images, de voix que la distance est grande et naturelle à s’installer et qu’elle ne nous soumet plus beaucoup à la regarder de front.

    Ce livre a été édité il y a quelques années seulement, il était resté à l’état brut. L’immersion de l’auteur dans ces familles et le texte inspirant et engagé qui avait émergé n’avait pas trouvé preneur, le magazine Fortune l’ayant certainement trouvé trop dérangeant. Ce journalisme documentaire serait certainement associé à du voyeurisme à notre époque mais il est né à une période où la visibilité de tous ces autres existait grâce à ces auteurs et photographes. Le photographe Walker Evans n’est plus a présenté, la présence de ses photos rend l’ensemble très émouvant et encore plus éloquent.

    Des propos, tellement actuels, qu’ils en sont usants et désolants.

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    Couverture du livre « Une saison de coton ; trois familles de métayers » de James Agee et Walker Evans aux éditions Christian Bourgois

    Florence C sur Une saison de coton ; trois familles de métayers de James Agee - Walker Evans

    Ce qui m’aura le plus maquée dans ce livre, c’est sa préface. Non que le texte d’Agee soit mauvais, bien au contraire. Mais la préface d’Adam Haslett souligne combien ce texte est actuel. Haslett conclue d'ailleurs : « --… nous ne pourrons changer les règles que si nous les comprenons.-- ». Or...
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    Ce qui m’aura le plus maquée dans ce livre, c’est sa préface. Non que le texte d’Agee soit mauvais, bien au contraire. Mais la préface d’Adam Haslett souligne combien ce texte est actuel. Haslett conclue d'ailleurs : « --… nous ne pourrons changer les règles que si nous les comprenons.-- ». Or Agee montre bien les vies piégées de ces métayers, dépassés (et pour une poignée, en ayant conscience) par un système dont ils ne peuvent sortir car tout est fait pour les y maintenir, un système mêlant féodalisme et capitalisme.

    Cela commence par le contrat qui créé d’office une situation d’endettement que les métayers n’ont aucune chance de dépasser.
    Agee compare les trois familles : les Burroughs sont les plus jeunes et ils s’acharnent à maintenir le peu d’emprise qu’ils ont sur la vie ; les Fields, plus âgés, s’en sortent sans enthousiasme ; en revanche, les Tingle ont abandonné la partie. De ces derniers, Agee dit : « --La pauvreté est la cause de leur indifférence ; leur indifférence les enfonce plus profond encore dans la pauvreté ; entre eux, les maladies circulent aussi librement que les cochons dans le jardin : et ainsi se poursuit la mutuelle reproduction, en une régulière dégénérescence.-- »


    L’écriture est à la fois factuelle et lyrique. La description de Moundville, le bled le plus proche, en est un bon exemple. C’est là que l’on se rend pour ses courses et pour y passer son temps de loisirs.

    Ce qui rend les propos d’Agee prenants c'est la capacité de l’auteur à nous plonger dans ces vies sans issue, cela grâce à l’observation mêlée à l’analyse mais aussi à la compassion mêlée d’indignation.

    Un autre point fort de la narration est qu’Agee ne cherche pas à présenter ces gens comme des anges, bien au contraire, et c’est appréciable car tout sentimentalisme aurait déprécié la valeur de son travail. Il ne s’agit pas de faire pleurer dans les chaumières mais d’appeler à un réveil des consciences.

    Le texte principal est complété par un article dédié aux Noirs car il faut bien comprendre qu’aussi terrible soit la vie des Tingle, Fields et Burroughs, celles des Noirs est pire.


    Ce court texte est marquant, essentiel aussi. Il permet de prendre en considération une situation sans se voiler la face, sans en rajouter non plus. Transposée à notre époque, une telle présentation devrait nous faire réagir, mais en sommes-nous encore capables ?

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    Couverture du livre « Une saison de coton ; trois familles de métayers » de James Agee et Walker Evans aux éditions Christian Bourgois

    Cécile Turbin sur Une saison de coton ; trois familles de métayers de James Agee - Walker Evans

    Il faut que je vous parle d'"Une saison de coton" de James Agee. Il faut que vous sachiez que ce livre existe, et il faut que vous le lisiez. (...)
    La beauté de l'écriture rend presque insupportable la misère décrite et, par contraste, réverbère de manière plus saisissante encore ces vies...
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    Il faut que je vous parle d'"Une saison de coton" de James Agee. Il faut que vous sachiez que ce livre existe, et il faut que vous le lisiez. (...)
    La beauté de l'écriture rend presque insupportable la misère décrite et, par contraste, réverbère de manière plus saisissante encore ces vies écrasées par le travail, la pauvreté et la chaleur. La douce mélopée des voies basses et graves entrecoupées de silence, au creux de la main l'éclosion douce des fleurs de coton dont s'écoule le labeur physique dans les champs, quand l'on sent que « ça s'affaisse, que ça rompt, que ça casse », s'imprègnent en nous au fur et à mesure des pages, nous entraînent sans rémission dans un univers fermé, replié sur lui-même. Agee sait nous envelopper de moiteur, nous emmener avec lui dans « le silence du repos sépulcral, dans la profondeur abyssale de la nuit rurale, des gens qui travaillent. »
    La suite ma chronique ici : http://louetlesfeuillesvolantes.blogspot.fr/2015/03/une-saison-de-coton-james-agee.html