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Ismail Kadare

Ismail Kadare

Ismail Kadare est un écrivain albanais, né le 28 janvier 1936 à Gjirokastër, dans le Sud de l'Albanie.

Il étudie les lettres à l'Université de Tirana et à l'Institut Gorki de Moscou. En 1960, la rupture avec l'Union soviétique l'oblige à revenir en Albanie où il entame une carrière de journalist...

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Ismail Kadare est un écrivain albanais, né le 28 janvier 1936 à Gjirokastër, dans le Sud de l'Albanie.

Il étudie les lettres à l'Université de Tirana et à l'Institut Gorki de Moscou. En 1960, la rupture avec l'Union soviétique l'oblige à revenir en Albanie où il entame une carrière de journaliste. Il commence à écrire très jeune, au milieu des années 1950, mais ne publie que quelques poèmes dans un premier temps.

En 1963, la parution de son premier roman Le Général de l'armée morte lui apporte la renommée, d'abord en Albanie et ensuite à l'étranger. Dès lors, son œuvre est vendue dans le monde entier et traduite dans plus de trente langues.

Il reçoit le Prix international Man Booker en 2005 et le Prix Prince des Asturies de littérature en 2009.

Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « L'hiver de la grande solitude » de Ismail Kadare aux éditions Fayard

    Dominique Jouanne sur L'hiver de la grande solitude de Ismail Kadare

    Histoire passionnante de la rupture albano-soviétique.

    Un des plus grands écrivains intellectuels de la littérature contemporaine européenne donne de la voix contre le totalitarisme universel et fait résonner l’actualité quant au dictat communiste russe qui sévit toujours comme inchangé...
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    Histoire passionnante de la rupture albano-soviétique.

    Un des plus grands écrivains intellectuels de la littérature contemporaine européenne donne de la voix contre le totalitarisme universel et fait résonner l’actualité quant au dictat communiste russe qui sévit toujours comme inchangé depuis Lénine, Staline ou Khrouchtchev en dénonçant l’essence même du système dictatorial dont il connut l’oppression en Albanie, son pays d’origine.

    La fiction percute la réalité en revisitant l’histoire de l’Albanie à travers principalement la vie de trois familles instruites mais qui n’omet pas toutes les éclaboussures reçues par tout un chacun parmi la population. Tout au long du récit, on suit tout particulièrement Besnik, un jeune journaliste pour traverser cette période inquiétante et inédite d’une des premières scissions majeures du bloc de l’Est.

    Le livre commence lors de ce fait historique quand Enver Hodja, Président de l’Albanie, fervent soutien de la politique stalinienne qui fit régner une des dictatures les plus sévères que l’Europe ait connue, a osé apporter un point de vue différent à celui de Khrouchtchev lors de la conférence de Bucarest concernant le conflit avec la Yougoslavie ce qui fut interprété par le Kremlin comme une soumission à l’Occident ennemi. La punition russe ne se fit pas attendre. A commencer, les livraisons de blé à l’Albanie ont été immédiatement suspendues laissant la population albanaise sans pain.
    « —(...) Sans pain ?
    —Oui, et parce que, pour une fois, nous avons osé vous contredire, vous faites pression sur nous en nous affamant. C’est ça, votre unité ? »
    Les Albanais ont attendu un mois et demi pour leur commande de 50 000 tonnes de blé en vain et furent contraints d’en chercher en France.

    S’ensuivit la réunion des 81 partis communistes et ouvriers du monde entier à Moscou filmée dans le détail par la plume talentueuse de Kadaré. Enver Hodja, celui qui aura osé formuler une opinion contraire pourtant tout en restant fidèle à un stalinisme exacerbé, sera ignoré jusqu’à sa prise de parole virulente à la tribune, traitant les Russes de « rats » affamant la population albanaise. Plus qu’un tôlée, ce sera un séisme et la rupture des relations entre la Russie et l’Albanie.

    Ayant acheté le blé nécessaire à la France, un des rares pays occidentaux à garder relation avec l’Albanie, Khrouchtchev accuse Hodja d’être un espion à la solde de De Gaulle bien que ce ne fut pas le cas.
    Un journaliste de l’AFP, présent à la conférence internationale du communisme à Moscou, se réjouit d'annoncer que le bloc de l’Est vient de se fêler en se disputant ouvertement entre nations créant ainsi le début du déclin d’un pouvoir soviétique absolu.

    Court en Albanie, la faible lueur d’espoir pour une grande partie de la population qui subit les férocités du gouvernement d’Hodja, que peut-être ce serait la fin de ce régime autoritaire mais ce ne sera pas le cas.
    A ce moment, la Chine maoïste qui tourne le dos à la Russie, cherche des alliés en Occident. Elle profitera de cette rupture pour subvenir aux besoins de l’Albanie fort bien située avec son port de Vlorë donnant tout autant accès aux côtes européennes qu’à celles de l’Orient, sa base militaire de Pacha Liman désertée par l’Armée Rouge et son système d’espionnage très affuté particulièrement en ce qui concernait Taïwan et les US.
    « Khrouchtchev avaient dit aux camarades chinois : —Nous avons perdu une Albanie et vous en avez gagné une. »
    « Les radios occidentales disent que l’Albanie deviendra une petite Chine en Europe. (…) Dire qu’il va falloir apprendre le chinois.»

    Hodja restera en place avec un limogeage interne, des accusations arbitraires, prohibitives et des purges sans concessions, imposant une terreur absolue redoublée dans le pays que Kadaré sait transmettre au lecteur par un texte magistralement écrit et documenté où on peut deviner son propre vécu.

    « ‘Campagne d’économie’ – Au début personne ne comprenait ce qui se cachait derrière ces mots si communs : ‘Économisons chaque goutte de pétrole ! ‘ : ‘Économisons le pain’ »

    On a peur pour les personnages mis en scène dans le roman et tout particulièrement pour ce jeune journaliste attachant qui avait été désigné pour faire partie de la délégation embarquée à Moscou en tant qu’interprète et qui de ce fait avait témoigné de la conférence et ses secrets et aurait pu être désigné coupable d’une mauvaise traduction conduisant au scandale.
    La vie de chacun des personnages ne tient qu’à un fil que Kadaré sait tendre dans l’atmosphère inquiétante et étouffante d’une société sous cloche dont les destins bousculés sont à la merci d’un dictateur impitoyable. Ce roman ne se lâche pas.

    Iliade moderne, ce livre nous raconte l’Histoire et l’esprit des Balkans face à l’empire russe
    Fresque grandiose d’un monde qu’on croyait appartenir au passé, mais qui reste étonnamment d'actualité.

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    Couverture du livre « Le pont aux trois arches » de Ismail Kadare aux éditions Le Livre De Poche

    lucie sluse sur Le pont aux trois arches de Ismail Kadare

    étonnant, dépaysant, et si bien écrit qu'on se laisse imprégner par le récit

    étonnant, dépaysant, et si bien écrit qu'on se laisse imprégner par le récit