C'est une nuit d'apocalypse qu'Hervé Jovelin nous raconte dans ce roman qui prend la capitale picarde pour décor. De 22 heures à 6 heures du matin, on assiste à une lutte acharnée entre barons du banditisme alors que le corps torturé du Colibri, enfermé dans le coffre d'une voiture qui sans cesse change de mains, parcourt les quartiers et les lieux où se déroulent les affrontements. Construite sur plusieurs axes habilement entremêlés, chronologie, personnages et espace, l'histoire est narrée sur un rythme nerveux, tendu à l'extrême.
Espiègle, l'auteur réussit le tour de force de ne faire participer son héros que par son absence et nous invite ainsi à une réflexion sur la fiction sans pour autant nuire à une intrigue aux noeuds complexes, où chacun manipule chacun et où le narrateur reste finalement l'ultime maître du jeu.
Un très bon roman malgré quelques longueurs et quelques afféteries de langue que le lecteur oubliera bien vite pour plonger dans cette nuit infernale !
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