Geraldine Brooks

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Couverture du livre « La solitude du docteur March » de Geraldine Brooks aux éditions Pocket

AsmoStark sur La solitude du docteur March de Geraldine Brooks

✒ La solitude du Docteur March - Geraldine Brooks ✒
Traduction : Isabelle D. Philippe @editionsbelfond
On connait tous plus ou moins Les quatre filles du Docteur March soit par le livre soit par le film. On en sait peu sur leur père parti à la guerre, ce livre propose de raconter son histoire. Engagé dans l'armée comme aumônier, le Docteur March se retrouve sur une plantation où il a séjourné deux décennies plus tôt lorsqu'il était un jeune colporteur. À l'époque, Clement le propriétaire lui avait offert gîte et couvert, trouvant sa discussion plaisante et divertissante. Lors de ce séjour le Docteur March se rapproche de l'une des esclaves de maison : Grace. Belle, gracieuse et lettrée, afin de tenir le rôle de dame de compagnie pour la femme impotente de Clement, elle attire la curiosité du Docteur. Séduit et peu au fait des façons du sud, il va avec Grace apprendre la lecture et l'écriture à une petite esclave (ce qui est strictement interdit). Quand Clement va l'apprendre il mettra le jeune March dehors mais avant il le forcera à assister à la punition de Grace : le fouet. Choqué et se sentant coupable il militera des années plus tard avec sa femme pour l'abolitionnisme, ils seront membres du chemin de fer clandestin et soutiendront John Brown.
Passant d'une époque à l'autre au fil des souvenirs du Docteur March, on découvre la rencontre entre le docteur et sa femme, on dîne avec Henry Thoreau et Waldo Emerson, on patauge sur le champ de guerre, on grille au soleil durant la récolte de coton, on apprend l'alphabet avec "la contrebande de guerre", on assiste aux horreurs des rebelles sudistes, on ressent le doute et la culpabilité du docteur...
Ce livre change mon regard sur le classique de Louise May Alcott (que j'avais vu enfant) et me donne envie de le lire.

Couverture du livre « 1666 » de Geraldine Brooks aux éditions 10/18

Hélène Fery sur 1666 de Geraldine Brooks

En se basant sur l'authentique histoire du village d'Eyam, qui s'est volontairement mis en quarantaine pour éviter l'épidémie, Geraldine Brooks raconte ses habitants dans cet effroyable huis-clos à travers la voix d'Anna, toute jeune femme, qui se retrouve, malgré elle, l'épicentre de la maladie.

C'est à un véritable parcours initiatique auquel nous assistons. Car Anna, dont le seul avenir était sa condition de servante, va se révéler totalement. Entre doute et courage, abnégation et désespoir, elle va aller au-delà d'elle-même, mais aussi au-delà des superstitions et des croyances qui accompagnent, généralement, ce fléau.

Epreuve ou châtiment de Dieu? Malice du Diable? Invocation de sorcières? Comment expliquer la Peste? Car l'expliquer, c'est peut-être trouver la solution pour l'éradiquer. Plus que la peur ou la souffrance physique, c'est le chagrin et le désespoir qui emporte les habitants d'Eyam et les mène à des comportements inhumains, qui ajouterons à l'hécatombe. Anna assistera également à des comportements parfaitement odieux, dont le seul but est de profiter de la situation.

J'ai apprécié le personnage d'Anna, car elle est "humaine". Ses forces et ses faiblesses la rendent accessibles. Même pétrie de doutes, cela ne l'empêche pas de continuer. Son amitié avec la femme du pasteur, Elinor, la sort de sa condition: elle lui apporte les clés de la connaissance en lui apprenant à lire, ce qui, sans le savoir, va la mener sur le chemin d'une toute nouvelle vie.