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Franz-Olivier Giesbert

Franz-Olivier Giesbert
Journaliste, biographe et romancier, Franz Olivier Giesbert a récemment publié aux Éditions Gallimard Un très grand amour (collection blanche, 2010, Folio n° 5221), Dieu, ma mère et moi (collection blanche, 2012, Folio n° 5624), La cuisinière d'Himmler (collection blanche, 2013, Folio n° 5854). Voir plus
Journaliste, biographe et romancier, Franz Olivier Giesbert a récemment publié aux Éditions Gallimard Un très grand amour (collection blanche, 2010, Folio n° 5221), Dieu, ma mère et moi (collection blanche, 2012, Folio n° 5624), La cuisinière d'Himmler (collection blanche, 2013, Folio n° 5854).

Avis sur cet auteur (40)

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    Couverture du livre « Histoire intime de la Ve République, I, II et III » de Franz-Olivier Giesbert aux éditions Gallimard

    Catherine Giry-Deloison sur Histoire intime de la Ve République, I, II et III de Franz-Olivier Giesbert

    Parce qu'il nous parle d'une époque qui nous est plus familière (1981-2022) et que son auteur, né en 1949, a accumulé une expérience considérable de journaliste politique, le dernier volet de la trilogie consacrée à la Ve République, « Tragédie française » est certainement le plus réussi et le...
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    Parce qu'il nous parle d'une époque qui nous est plus familière (1981-2022) et que son auteur, né en 1949, a accumulé une expérience considérable de journaliste politique, le dernier volet de la trilogie consacrée à la Ve République, « Tragédie française » est certainement le plus réussi et le plus touchant.
    Comme dans ces opus précédents, Franz-Olivier Giesbert mêle faits politiques, anecdotes intimes sur les puissants et digressions personnelles souvent poignantes, notamment sur sa mère.
    Dans une écriture enlevée truffée de formules savoureuses et de mots qui obligent à avoir un dictionnaire près de soi (quelques exemples : patafar, mirliflore, fourrier, barnabite, vérbigération, componction, subclaquant, coquebin, harpailler, ramentevoir, nonchaloir, coquecigrue), ce récit d'une France qui s'enfonce dans le déclin fait le portrait des cinq présidents de la République qui se sont succédé durant les quarante dernières années.
    Si ces croquis sont souvent vachards pour les politiques qui, selon lui, ont participé à « l'affaissement économique », au « délitement sociétal », à la « crise de la volonté politique », ils sont aussi empreints d'une certaine tendresse pour les hommes qui ont incarné le pouvoir. Seul le chef de l'État actuel échappe à sa complaisance
    François Mitterrand fut victime d'un péché d'orgueil pensant qu'il pouvait table rase du passé. Le résultat est qu'il se heurta aux réalités économiques. FOG ne cache pas sa responsabilité dans la montée du FN. Pestiféré durant le premier septennat, il finit « par tout lui pardonner » parce qu'il incarnait l'esprit français.
    Jacques Chirac, celui qui ne s'aime pas, presque attendrissant avec ses blessures .
    Nicolas Sarkozy pour lequel FOG a ressenti une véritable haine avant de partager avec lui une forme de complicité liée à leurs amours malheureuses.
    François Hollande auquel il reconnaît un certain savoir-faire en matière de politique étrangère.
    Emmanuel Macron sur lequel les qualificatifs bien tranchés pleuvent : « prince de l'évitement », « président Narcisse », « tempérament égocrate », « court-termiste », « destructuré », « discontinu ».
    Dans l'entourage de ceux qui ont décroché le Graal, d'autres personnalités sont soit dézinguées, soit encensées.
    Du côté des premiers, on trouve :
    Pierre Bérégovoy : « à force d'être suffisant, il avait fini par se croire nécessaire » écrit l'auteur à son propos. « Affairiste de poche » poursuit-il.
    Laurent Fabius : « il exsude un mélange d'ennui et de suffisance intestinale » ; « il pense pauvre et parle plat ».
    Édouard Balladur, le traître.
    Lionel Jospin avec sa « moraline plein la bouche » et qui a agi en couard au moment de l'affaire du port du voile à Creil en 1989.
    Martine Aubry, une femme « rongée par la haine » et une « girouette qui se prend pour le vent ».
    Bernard Kouchner : « professionnel du Bon Cœur » qui dénigrait ses collègues « avec une méchanceté de satrape » dont le surnom « Bernard-Koutecher-au-Gabon » laisse entendre un appât du gain certain.
    Du côté des seconds : Hubert Védrine, Erik Orsenna, Régis Debray...
    Au-delà des politiques, FOG dresse le panthéon personnel de ses admirations – Claude Perdriel, patron du « Nouvel Obs », Robert Hersant, celui du Figaro, François Pinault, propriétaire du « Point » - et de ses amitiés dont l'une des plus étonnantes fut celle qu'il entretint avec Pierre Mauroy qui fut un authentique défenseur de l'intérêt général.
    Quoi qu'on pense du regard de l'auteur, force est de constater qu'il constitue un témoignage important sur les quatre décennies qui viennent de s'écouler.
    Et même si la situation est grave selon le journaliste, l'espoir demeure.

    https://papivore.net/litterature-francophone/critique-histoire-intime-de-la-ve-republique-tome-3-tragedie-francaise-franz-olivier-giesbert-gallimard/

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    Couverture du livre « Dernier été » de Franz-Olivier Giesbert aux éditions Gallimard

    Mireille B sur Dernier été de Franz-Olivier Giesbert

    Dans ce pays gouverné par un « président à vie », le gouvernement a bien du boulot ! En effet, en 2030, les crises successives ont assassiné la sérénité: crises sanitaires, économiques, phénomènes maîtrisables ou creusets de révolutions ? Et si, comble de catastrophe annoncée, les éléments...
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    Dans ce pays gouverné par un « président à vie », le gouvernement a bien du boulot ! En effet, en 2030, les crises successives ont assassiné la sérénité: crises sanitaires, économiques, phénomènes maîtrisables ou creusets de révolutions ? Et si, comble de catastrophe annoncée, les éléments climatiques s’associaient pour se venger des populations qui pendant trop d’années pensaient tout contrôler, tout maîtriser ? Heureusement des instances agissent pour sanctionner et éviter ceux qui agissent pour promouvoir « l’islamophobie, l’esclavagisme, la maniaquerie blasphématoire » certaines croyances issues tout droit de la littérature. Mais la commission Busnel sévit !

    Pour nous immerger dans ce monde, Antoine Bradsock, , écrivain vieillissant aux mille conquêtes, devenu addict au gevrey-chambertin, et Diane sa cadette de quarante ans, sa dernière rencontre, sont les héros de cet opus « orwellien ». Dans ce monde déboussolé, les sentiments continuent d’exister...

    « Un réquisitoire inquiétant et hilarant » confie Jean-Paul Enthoven en quatrième de couverture. En lisant cet opus délirant, je n’ai jamais senti mon relatif optimisme me quitter. Et pourtant, tout semble tellement réel : un pronostic engagé de la planète, le mot liberté rayé sur le drapeau en berne aux façades de nos édifices... Le catastrophisme conjugué à l'humour dans un style scientifico-journalistique très agréable, j’ai beaucoup apprécié ce livre peuplé de pamphlets où se retrouvent notamment Edwy Plenel, Houellebecq...

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    Couverture du livre « Histoire intime de la Ve République Tome 2 : la belle époque » de Franz-Olivier Giesbert aux éditions Gallimard

    Catherine Giry-Deloison sur Histoire intime de la Ve République Tome 2 : la belle époque de Franz-Olivier Giesbert

    Dans ce volume 2 qu'il consacre aux années qui vont du retrait du Général de Gaulle en 1969 à l'arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, Franz-Olivier Giesbert ne se pose pas en historien respectueux de la chronologie, mais plutôt en journaliste témoin de son époque s'autorisant de multiples...
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    Dans ce volume 2 qu'il consacre aux années qui vont du retrait du Général de Gaulle en 1969 à l'arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, Franz-Olivier Giesbert ne se pose pas en historien respectueux de la chronologie, mais plutôt en journaliste témoin de son époque s'autorisant de multiples digressions, y compris sur sa petite personne.
    Maître dans l'art de raconter avec son style inimitable qui recourt abondamment aux « jolis mots de la langue française » peu usités, il emploie tantôt un ton vachard, tantôt admiratif, mais sans excès, tantôt tendre pour qualifier les hommes, politiques ou non, au chevet desquels il se penche.
    Ses flèches les plus cruelles, il les tire sur Jean-Paul Sartre, « Fouquier-Tinville du Café de Flore », et sur ses héritiers, tous suppôts de Mao et de sa folie purificatrice responsable de dizaines de millions de morts.
    Dans un autre style, c'est une grande statue de la gauche, plus modérée cette fois-ci, qu'il déboulonne. Pierre Mendès France, « pauvre petite chose souffreteuse », et sa condescendance l'horripilent.
    Son affection, il la réserve au Chti Pierre Mauroy, « une belle personne ».
    À propos de Mitterrand, il confie son amour pour ce « père de substitution », tout en rejetant son cynisme politique.
    Quant aux deux présidents, Pompidou et VGE, qui ont traversé les années 1970, ils ont prouvé « que la France était gouvernable » et qu'elle était capable de se réformer.
    Il ressort de son récit une forme de nostalgie lucide sur ce que fut cette décennie. Même si celle-ci signe l'arrêt de mort des Trente Glorieuses et porte en elle les germes de ce qu'il adviendra : perte de l'autorité, déni des réalités, pensée magique en économie, culpabilité systémique...
    À déguster comme une madeleine trempée dans une tasse de thé.

    http://papivore.net/documentaire/critique-histoire-intime-de-la-ve-republique-2-la-belle-epoque-franz-olivier-giesbert-gallimard/

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    Couverture du livre « Histoire intime de la Ve République Tome 1 : le sursaut » de Franz-Olivier Giesbert aux éditions Gallimard

    Catherine Giry-Deloison sur Histoire intime de la Ve République Tome 1 : le sursaut de Franz-Olivier Giesbert

    « Histoire intime » précise le titre de la trilogie que FOG consacre à la Ve République. Mais de quelle intimité s'agit-il ? Elle est double. Plus qu'au déroulement factuel, l'auteur a recours aux écrits du Général de Gaulle, et surtout aux témoignages rapportés par ceux qui l'ont côtoyé.
    Mais...
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    « Histoire intime » précise le titre de la trilogie que FOG consacre à la Ve République. Mais de quelle intimité s'agit-il ? Elle est double. Plus qu'au déroulement factuel, l'auteur a recours aux écrits du Général de Gaulle, et surtout aux témoignages rapportés par ceux qui l'ont côtoyé.
    Mais comme il aime parler de lui, il a ressorti ses carnets à spirale dans lesquels il a consigné ses impressions et a glissé sa propre famille dans son récit. L'idée est plutôt bien venue car ses géniteurs, de gauche, babas cool avant l'heure et antigaullistes acharnés, donnent un peu de chair à ce premier volume sous-titré « Le sursaut » et expriment les sentiments d'une certaine partie des Français craignant, avec le retour du Général, la mise en place d'une dictature.
    Si FOG fait des années 1958-1969 une période bénie, il ne cache pas les travers du premier président de la Ve République.
    Côté positif, il rappelle avec quelle maestria il a extrait son pays du bourbier dans lequel il s'était englué en Algérie et comment il a doté la France d'une constitution lui assurant une stabilité politique et l'a conduite sur la voie de la modernisation tout en assainissant l'économie.
    Côté négatif, on reste pantois devant certaines assertions plus ou moins connues qui dynamitent le portrait flatteur, livré par ses admirateurs, d'un de Gaulle au-dessus de la mêlée. On apprend qu'il fut « un cavaleur parenté » et il aurait eu un enfant naturel en la personne de Pierre Lefranc. En dehors de ces histoires de fesses, il aurait été sujet à des accès de dépression exacerbant son pessimisme.
    Pis, il serait un maître ès mensonges, le plus important étant celui qu'il proféra en 1958. Il est revenu aux affaires en affirmant qu'il souhaitait conserver l'Algérie alors, qu'en son for intérieur, il n'avait qu'un objectif : s'en débarrasser, avec les conséquences terribles que l'on connaît pour les pieds-noirs et les harkis. Pour le Général, les Algériens, compte tenu de leur culture et de leur religion, sont inassimilables. Maintenir le pays du Maghreb dans le giron de la France présenterait le risque d'attirer sur le sol gaulois des hordes d'Arabes attirées par notre niveau de vie. Au risque de transformer « Colombey-les-Deux-Églises » en « Colombey-les-Deux-Mosquées » ! La théorie du « grand remplacement » avant l'heure ?
    Alors, comment a-t-il réussi à faire de la France, sortie détruite du second conflit mondial et malmenée par une IVe République déliquescente ? FOG suggère plusieurs pistes : « il se fiche des élections » et donc de sa popularité ; son pragmatisme ; sa grande idée de la France (mais pas des Français qu'il taxe volontiers de « veaux ») ou encore son machiavélisme qui considère que tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins. En revanche, il n'a rien compris à mai 1968 et en a tiré les conséquences.
    Pour raconter « son Général », forcément de manière subjective et souvent cruelle, FOG, dont le style enlevé est presque une marque de fabrique, use et abuse parfois de mots un brin désuets tels que « embobeliner », « fichaise », « papelard », « chattemite », « lantiponne »...
    À la fois charmant et agaçant.
    À lire avec un dictionnaire à portée de la main.

    http://papivore.net/documentaire/critique-histoire-intime-de-la-ve-republique-1-le-sursaut-franz-olivier-giesbert-gallimard/