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Colum Mccann

Colum Mccann
Né à Dublin en 1965, Colum McCann est l'auteur de plusieurs romans - dont Le Chant du coyote, Les Saisons de la nuit, Danseur et Zoli - et de deux recueils de nouvelles, La Rivière de l'exil et Ailleurs, en ce pays. Son nouveau roman, Et que le vaste monde poursuive sa course folle, paru aux Édit... Voir plus
Né à Dublin en 1965, Colum McCann est l'auteur de plusieurs romans - dont Le Chant du coyote, Les Saisons de la nuit, Danseur et Zoli - et de deux recueils de nouvelles, La Rivière de l'exil et Ailleurs, en ce pays. Son nouveau roman, Et que le vaste monde poursuive sa course folle, paru aux Éditions Belfond en 2009, a remporté le National Book Award. Transatlantic, son nouveau roman, paraît aux éditions Belfont. Colum McCann vit aujourd'hui à New York.

Articles en lien avec Colum Mccann (1)

Avis sur cet auteur (85)

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    Couverture du livre « American Mother » de Colum Mccann et Diane Foley aux éditions Belfond

    Les Lectures de Cannetille sur American Mother de Colum Mccann - Diane Foley

    Après Apeirogon et le véridique combat conjoint pour la paix de deux pères endeuillés en Israël et en Palestine, Colum McCann met à l’honneur une autre figure, elle aussi incarnation de l’humanité face à la barbarie, en se faisant la plume de Diane Foley, la mère du journaliste américain James...
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    Après Apeirogon et le véridique combat conjoint pour la paix de deux pères endeuillés en Israël et en Palestine, Colum McCann met à l’honneur une autre figure, elle aussi incarnation de l’humanité face à la barbarie, en se faisant la plume de Diane Foley, la mère du journaliste américain James Foley exécuté par l’État islamique après deux ans d’une terrible captivité en Syrie.

    En 2012, le journaliste free lance James Foley tourne un reportage en Syrie lorsqu’il est pris en otage par Daech. Pendant deux ans, il est détenu et torturé, et, le gouvernement américain se refusant à négocier avec les terroristes, ceux-ci finissent par le décapiter en diffusant la vidéo dans le monde entier. Horrifié par ces images, Colum McCann décide d’entrer en contact avec les proches de la victime après être tombé sur une photographie montrant le jeune homme plongé dans l’un de ses romans dans un bunker afghan. Il se rend en Nouvelle-Angleterre, dans le Nord-Est des Etats-Unis, là où ont grandi James et ses quatre frères et sœurs et où résident toujours leurs parents. Diane Foley accepte de raconter l’histoire de son fils, sa vocation de reporter de guerre, son enlèvement et sa détention avec d’autres journalistes et des humanitaires ressortissant de divers pays qui, eux, se démèneront pour les faire libérer, l’intransigeance des autorités américaines dans leur refus de céder au chantage, les deux longues années d’attente aboutissant à sa mort – apprise sur Twitter.

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car, pour surmonter l’horreur et le chagrin, Diane Foley se lance alors corps et âme dans un combat qui dure toujours et qui, de Barak Obama à Joe Biden, a complètement transformé la politique américaine à l’égard des otages et des individus emprisonnés de manière injustifiée. Aujourd’hui encore, cette « mère américaine » multiplie les engagements militants. En plus de la Fondation James Foley, elle a notamment cofondé l’association ACOS oeuvrant pour la protection des reporters free lance en zones de guerre. Animée d’une vraie foi, elle décide en 2021 de rencontrer l’un des assassins de son fils, tristement surnommés les « Beatles » parce qu’Anglais, convertis à l’islamisme et devenus soldats de Daech. Colum McCann l’accompagne alors dans son courageux rendez-vous avec cet homme, Alexanda Kotey, condamné à la perpétuité sans procès en échange de certaines obligations, comme celle de rencontrer les familles de victimes qui le souhaitent. Loin de tout esprit de haine et de vengeance, et parce que, pour mieux lutter contre la violence, il est essentiel d’essayer de comprendre, Diane vient pour écouter : « telle est maintenant sa mission. Elle doit écouter. »

    Empli de sentiments contradictoires, le récit de l’entrevue est poignant. S’il ne sera jamais nettement question de regrets dans un échange trahissant un degré de sincérité variable chez l’assassin, ce dernier fera preuve d’émotion face à la si digne humanité de cette mère, tout en évoquant son ressentiment contre l’Amérique après des frappes qui tuèrent sous ses yeux l’épouse et le bébé d’un ami. L’homme laissant trois petites filles dans un camp en Syrie – pour quelle enfance ? –, Diane Foley qui, sans être sûre d’avoir tout à fait pardonné, dira ensuite avoir « réalisé que tout le monde était perdant », ira jusqu’à tenter de leur venir en aide…

    Rédigée à la première personne pour mieux épouser la voix de cette femme impressionnante de courage et de force morale, cette non-fiction en tout point fidèle à la réalité fait de ce portrait, quasi hagiographique, un hommage appuyé à ces êtres qui, confrontés à la barbarie, trouvent les moyens de l’affronter de toute la force de leur humanité. « Parfois, on sait où est le bien. Parfois, on suit son instinct. Si on ne fait rien, rien ne se fait. »

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    Couverture du livre « American Mother » de Colum Mccann et Diane Foley aux éditions Belfond

    Eve Yeshé sur American Mother de Colum Mccann - Diane Foley

    Ce livre écrit à quatre mains, nous raconte l’histoire de James Foley, alias Jim que nous connaissons tous car il a été pris en otage par des jihadistes et exécuté de manière terrible, puisque la vidéo de sa décapitation, et le cliché (arrêt sur image) montre son corps décapité allongé dans le...
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    Ce livre écrit à quatre mains, nous raconte l’histoire de James Foley, alias Jim que nous connaissons tous car il a été pris en otage par des jihadistes et exécuté de manière terrible, puisque la vidéo de sa décapitation, et le cliché (arrêt sur image) montre son corps décapité allongé dans le désert, la tête posée sur le torse.

    Dans la première partie : on assiste au face à face avec Alexanda Kotey l’un des quatre geôliers de James Foley, tous les quatre Britanniques devenus djihadistes, que les otages avaient surnommés les Beatles (Beat…) et les « émotions » contradictoires, ambivalentes, que Diane ressent vis-à-vis de lui.

    Ensuite, retour à 2014 avec le parcours de Jim, sa passion pour le journalisme, sa volonté de se rendre sur les lieux en guerre pour témoigner, les tractations au sujet des rançons les associations de soutien et pour finir le procès d’un deuxième geôlier.

    On notera que Kotey avait décidé de plaider coupable, ce qui n’est pas le cas du second qui se dit innocent et se réfugie dans la religion, l’endoctrinement islamiste surtout, pour rejeter la faute sur l’Occident.

    La gestion de la prise d’otages par l’administration Obama m’a vraiment étonnée, pour ne pas dire choquée. En effet, le Président n’a pas semblé éprouver beaucoup d’empathie pour Diane Foley ; la famille s’est retrouvée bien seule pour aller à la quête des informations tenter de faire libérer Jim, dans un combat perdu d’avance, puisque j’ai appris, au passage, que les USA ne payaient jamais de rançon car dans leur esprit cela revenait à cautionner les preneurs d’otage et les enrichir, contrairement à ce qui se passe en Europe.

    Nous n’avions toujours pas reçu d’appel téléphonique d’un quelconque responsable officiel, et pourtant, à la télévision, notre président annonçait la nouvelle au monde entier.

    Diane a appris la mort de son fils via les réseaux sociaux, le président Obama lui ayant téléphoné après… je trouve cette femme, admirable, par son courage, son obstination, son opiniâtreté même. Comment peut-on trouver la force d’accepter de rencontrer l’homme qui a exécuté votre fils ? Comment envisager de pardonner ? Je ne pense pas que j’en aurais eu le courage à sa place.

    Diane Foley est très croyante, elle prie pour son fils, pour elle, pour les coupables pour les autres en général, ce qui a choqué certains lecteurs. Mais, quand on se retrouve dans une telle situation, on se raccroche à ce qu’on peut, et sa foi l’aide à avancer, c’est beaucoup plus dur quand on est athée ou agnostique.

    Ce livre m’a beaucoup plu, je suis passée par toutes les émotions, la colère vis-à-vis de l’intégrisme religieux et des comportements, des propos des deux Beatles, l’incompréhension devant l’administration Obama, l’admiration pour Diane…

    J’ai été émue aussi par l’attitude du pape François qui a appelé Diane, lui manifestant toute sa compassion alors qu’il était lui-même dans la souffrance (son frère a été victime d’un accident pendant la période de détention de Jim) et également quand la nouvelle de son assassinat est parvenue…

    J’avais eu un coup de cœur pour le précédent livre de Colum McCann : « Apeirogon » et j’ai retrouvé la même émotion, pour « American Mother » mais à un degré moindre, probablement parce que l’omniprésence de la foi heurte mon esprit un peu trop cartésien.… ce qui explique la note.

    Je pourrais parler encore longtemps de ce livre puissant, mais mon ressenti est au-delà des mots, alors je vous encourage à le découvrir…

    Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.

    #AmericanMother #NetGalleyFrance !
    https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/03/01/american-mother-de-colum-mccann-et-diane-foley/

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    Couverture du livre « American Mother » de Colum Mccann et Diane Foley aux éditions Belfond

    Aa67 sur American Mother de Colum Mccann - Diane Foley

    Ce que peut l’amour maternel.

    Dieu du ciel disaient mes ancêtres, mais où cette femme a-t-elle puisé la force de rencontrer le bourreau de son fils ? Comment a-t-elle réussi à braver l’opinion des siens et de son entourage pour leur prouver que de discuter avec ce meurtrier allait faire...
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    Ce que peut l’amour maternel.

    Dieu du ciel disaient mes ancêtres, mais où cette femme a-t-elle puisé la force de rencontrer le bourreau de son fils ? Comment a-t-elle réussi à braver l’opinion des siens et de son entourage pour leur prouver que de discuter avec ce meurtrier allait faire revivre son fils ? Oui, on est bien en face de l’IMPENSABLE.

    Pas étonnant que Colum McCann ait disparu si longtemps du monde littéraire. Pour lui aussi je me suis posé une question : comment a-t-il eu le courage de « déranger » cette mère, de lui demander de partager ses sentiments sans tomber dans le voyeurisme. Dans tous les cas, il y est arrivé, et pour les deux d’ailleurs ; elle a partagé en totalité ses émotions et lui n’a fait que sonder son âme.

    Et moi, pourquoi avait-je ressenti le besoin de me plonger dans cet impensable ? Parce que cela complétait et faisait un tout avec deux inoubliables lectures : « V13 » d’Emmanuel Carrère et « Le droit d’emmerder Dieu » de Richard Malka. Je me suis dit qu’avec le témoignage de cette mère hors-norme je m’approcherais un peu plus de l’explication du mot barbarie. Il n’en a bien sûr rien été. Je ne comprendrais jamais cette psyché humaine qui vogue entre schizophrénie et paranoïa ; ce qui n’est au fond pas si important. Ce qui l’a été, c’est que j’ouvre un peu plus les yeux, que je prenne la mesure de ce que certaines personnes endurent et ceci même si je ne peux pas leur prendre leurs blessures, leurs douleurs. Détourner le regard serait non seulement une faute, mais ce serait bien plus, ce serait un affront.

    L’écriture de Colum McCann est structurée de telle manière à ce que le lecteur soit plongé dans ce face à face avec l’impression d’être présent dans cette salle d’audience, d’avoir le sentiment qu’il se sera approché du bourreau, de sa victime ainsi que des personnes impactées par cet horrible crime. Je pourrais relever de très nombreuses citations mais en transcrivant l’efficace incipit, la note sera donnée.

    « Octobre 2021, Alexandria, Virginie
    Elle se réveille dans l’obscurité de l’hôtel. Des lampadaires ici et là, à travers les rideaux fins. Là-bas, au loin, WashingtonD.C.-ville des vérités, des demis-vérités, des doubles vérités, des mensonges. Une vérité certaine : son fils n’est plus depuis sept ans, et ce matin elle va s’assoir avec l’un de ses assassins.
    Cette perspective lui noue les nerfs à la base de la nuque. Ce n’est pas seulement qu’elle ignore ce qu’elle attend de lui : c’est aussi qu’elle ne sait pas bien ce qu’elle attend d’elle-même. Une symphonie confuse. Compassion. Vengeance. Ressentiment. Pitié. Deuil. Grâce.
    Toute la nuit elle a prié, encore plus que d’habitude. Elle a imploré les plus hautes instances. Sondé les ténèbres autant que la lumière. Issa des heures à se demander comment appeler cet homme. Alexandra, Alexe, Alex. Kotey, monsieur Kotey. Non. Pas monsieur. Pas ça. »

    L’histoire
    James Foley que sa mère appelle Jim, a été décapité en Syrie. Journaliste pur et dur, passant sa vie à essayer de montrer l’endroit et l’envers des décors, il sera un moment otage parmi d’autres otages. Il fera partie de ceux que Daech a kidnappé afin de prouver au monde entier que rien ne les arrêtera plus. Humanitaires, journalistes et autres innocents vont payer de leur vie pour assouvir leur haine. Il meurt
    Diane, la mère créé une association, se démène comme un petit diable pour qu’on n’oublie ni son fils, ni ces horreurs commises au nom d’Allah.
    En face d’elle, Alexanda Kotey, fin trentaine, ex-britanique, fils d’une mère psychothérapeute, trois filles en Syrie, une en Grande-Bretagne, enrôlé par Daech. Il plaide coupable dans 8 accusations de meurtres. Par ce biais il n’aura pas besoin de passer par la case procès.
    Le ministère propose à Diane de discuter deux jours avec Kotey, en quasi tête à tête, avec juste 6 avocats autour d’eux. Diane accepte. Elle va lui poser des questions profondes et tellement évidentes «  comment Allah voici le mettre de non-combattants ? Pourquoi les journalistes ? Les humanitaires ? ». Elle aimerait aussi savoir où son fils est enterré. Oui mais au début de l’entretien « cet homme était une mer gelée ».

    Colum Mccann nous fera également revivre l’été 2014 avec tout ce que cela peut comporter mais aussi juin 2022 lorsque Diane recevra deux lettres du bourreau de son fils.
    Le livre deux est un peu longuet ce qui explique mes trois étoiles seulement.

    Citations :
    « Il y a une immoralité du monde contre laquelle elle doit se dresser avec ses moyens, aussi limités soient-ils. Même si ça ne marche pas. Elle est prête à s’y risquer. Risquer la gêne. Risquer le ridicule. Parfois on sait où est le bien. Parfois on suit son instinct. Si on ne fait rien, rien ne se fait. »
    « Le plus intelligent est celui qui sait qu’il ne l’est jamais : là est la contradiction ».

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    Couverture du livre « American Mother » de Colum Mccann et Diane Foley aux éditions Belfond

    emilie77400 sur American Mother de Colum Mccann - Diane Foley

    A l'idée de lire ce livre je dois bien avouer que j'avais peur. Peur d'être submergée par les émotions car ce récit est celui d'une atrocité.

    Diane Foley est en effet la mère de James Foley, un journaliste américain qui fut torturé pendant 2 ans avant d'être décapité devant les...
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    A l'idée de lire ce livre je dois bien avouer que j'avais peur. Peur d'être submergée par les émotions car ce récit est celui d'une atrocité.

    Diane Foley est en effet la mère de James Foley, un journaliste américain qui fut torturé pendant 2 ans avant d'être décapité devant les caméras.
    Colum McCann nous raconte cette femme, cette mère qui quelques années plus tard, lors du procès de l'assassin de son fils a décidé de lui faire face.
    Ce récit débute sur ce moment, très éprouvant, puis revient sur l'histoire de ce fils, des moments d'angoisse après son enlèvement mais aussi et surtout sur la gestion (déplorable) du gouvernement américain de ses otages à travers le monde...

    C'est un récit qui m'a émue comme je m'y attendais mais qui m'a également mise en colère. Ce qu'a vécu cette famille, comme tant d'autres n'est pas acceptable.
    On pourra penser que cette femme a fait preuve d'une grande force, mais peut-on vraiment l'être quand on a perdu un enfant? Je l'ai pour ma part trouvée digne et extrêmement courageuse. La plume de Colum McCAnn nous transmet merveilleusement bien les émotions de Diane et il est très difficile d'y rester indifférent.