Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Un livre tout en douceur pour évoquer une séquence de vie très particulière.La narratrice ,documentariste ,revient sur l'île bretonne où vit sa mère atteinte du cancer.Toutes deux partent habiter en ville dans l'appartement de la narratrice pour les soins.Le récit intimiste déroule de façon pudique la relation chaleureuse mère -fille, affrontant les traitements et la fin de vie.Et c'est toute une toile réconfortante et énigmatique à la fois qui se tisse autour de la narratrice: il y a ses amitiés féminines,il y a son amoureux Farel,il y a la lignée des femmes de sa famille.Dans une écriture très visuelle, la narratrice se demande si les violences qu'elle a subies trouvent leur place dans le triste enchaînement des abus sexuels dont ont été victimes les femmes de sa famille.Et contrairement à ce que l'Odyssée raconte,dans cette histoire, ce sont les sirènes qui doivent se méfier des hommes, de leur famille de surcroît.
Un livre touchant qui évoque à la fois le rôle des aidants, ici, de la narratrice qui s'occupe de sa mère malade. Elle est reporter, elle a une vie à 100 à l'heure qu'elle va mettre en pause pour accompagner sa mère pendant son traitement à Paris.
Elle évoque ses souvenirs d'enfance, ses fêlures, ses projets. On voit comment sa vie est impactée par la maladie de sa mère et l'amour profond qui lie la mère et la fille. Au-delà de l'histoire personnelle, la réflexion sur le corps, l'impact de la maladie, le non-dit, les traumatismes suite à une agression sont aussi au cœur des pages.
Avec une écriture très photographique, l'auteur nous plonge dans son crâne, dans son histoire, son quotidien. Elle se livre sans fard, avec ses peurs, ses doutes, son travail lors des ateliers d'écriture. Ses paradoxes et sa découverte peu à peu d'un secret qui lie les femmes de sa famille.
Ce récit à la fois mélancolique et intime est touchant car il fait écho à ce qui fait la complexité d'un être humain: ses douleurs intimes qui constituent son identité. Sans être voyeuriste, elle tisse ce bel hommage fictionné à sa mère et plus généralement au fait d'être une femme aujourd'hui.
Des sirènes de Colombe Boncenne
Colombe Boncenne décline la métaphore de la femme sirène avec justesse pour affronter sans pathos deux maladies enfouies dans sa tête avec le cancer de sa mère et niché dans son corps suite à un inceste.
A l'image de la sirène, l'auteure séduit par son ton à la fois grave et léger sans tomber dans le militantisme mais avec beaucoup d'émotions
Un texte bouleversant sur des souvenirs précieux qui aident à réparer. Il y a du Maylis de Kérengal avec « Réparer les vivants » dans cet ouvrage. Un livre tout en délicatesse.
Bon, alors là, je suis très embêtée… Et, pour une fois, je vais faire très très court.
Autant j'avais adoré le premier roman de Colombe Boncenne : « Comme neige » (chroniqué sur mon blog LIRE AU LIT en février 2016), autant j'ai trouvé « Vue mer » assez ennuyeux... Je m'explique : si le projet n'est pas inintéressant, à savoir mettre en scène une satire sociale de la vie de bureau à travers une poignée de personnages, le dispositif narratif me semble poser problème. En effet, comme ces personnages nous sont présentés assez brièvement à la page 19 (nom + fonction dans l'entreprise), j'avoue que j'ai fini par tous plus ou moins les confondre... Il est vrai que dans une parodie, les personnages, tous caricaturaux, fonctionnent mécaniquement et n'ont aucune épaisseur psychologique. C'est le cas ici : on ne sait rien d'eux (ou pas grand-chose) et on les voit s'agiter frénétiquement dans l'entreprise, courant d'un bureau à l'autre, d'un couloir à l'ascenseur, d'une salle de réunion au coin photocop' ou à la cantine. Or, un roman (même court), c'est long, et comme on connaît mal les personnages qui se ressemblent tous plus ou moins et que leur travail de bureau est par définition assez répétitif, on s'embrouille et on se lasse très vite. Très vite, on pige le projet de l'autrice et du coup, la démonstration paraît un peu longue. Franchement, il me semble que le format de la nouvelle aurait nettement mieux convenu à ce récit.
Dommage car l'effet de surprise final est vraiment excellent…(magnifique chute pour une nouvelle!)
Par ailleurs, il faut tout de même reconnaître que le rythme soutenu du récit, les descriptions très visuelles, les jeux sur les sonorités et la parfaite maîtrise du jargon bourré d'anglicismes (ah les « team », « brief », « process » etc.) et des codes de l'entreprise traduisent parfaitement bien cet univers déshumanisé, standardisé et froid où chacun se tire dans les pattes et rêve d'écraser l'autre.
Bon, vous n'aurez peut-être pas le même ressenti que moi…
Faites-vous votre avis et discutons-en !
LIRE AU LIT le blog
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Découvrez les auteurs, autrices et libraires qui accompagneront le président du jury Jean-Christophe Rufin !
Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Sénèque écrit une ultime lettre, alors qu'il a été condamné à mort par celui dont il fut le précepteur, conseiller, et ami : l'empereur Néron