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Cedric Gras

Cedric Gras
Après une année en Sibérie et trois ans à Vladivostok, où il a dirigé l'Alliance française et enseigné à l'université, Cédric Gras a entrepris une thèse sur l'Extrême-Orient russe. Ce jeune « géographe explorateur » a été récompensé en 2004 par une bourse de la vocation de la fondation Marcel- Bl... Voir plus
Après une année en Sibérie et trois ans à Vladivostok, où il a dirigé l'Alliance française et enseigné à l'université, Cédric Gras a entrepris une thèse sur l'Extrême-Orient russe. Ce jeune « géographe explorateur » a été récompensé en 2004 par une bourse de la vocation de la fondation Marcel- Bleustein-Blanchet. Il dirige aujourd'hui l'Alliance française de Donetsk en Ukraine et a déjà publié Vladivostok et Le Nord, c'est l'est aux Editions Phébus.

Articles en lien avec Cedric Gras (1)

Avis sur cet auteur (21)

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    Couverture du livre « Alpinistes de Mao » de Cedric Gras aux éditions Points

    Regine Zephirine sur Alpinistes de Mao de Cedric Gras

    Je n’ai pas lu "Alpinistes de Staline" qui a précédé ce livre, mais peu importe, il s’agit d’une autre épopée même si elle parle aussi d’un pays communiste et totalitaire
    L’auteur le dit lui-même, il a manqué de documents et de biographies pour écrire cette enquête sur les pionniers chinois de...
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    Je n’ai pas lu "Alpinistes de Staline" qui a précédé ce livre, mais peu importe, il s’agit d’une autre épopée même si elle parle aussi d’un pays communiste et totalitaire
    L’auteur le dit lui-même, il a manqué de documents et de biographies pour écrire cette enquête sur les pionniers chinois de l’alpinisme et plus particulièrement l’ascension de l’Everest que les Chinois nomment le Qomolangma (alors que côté indien son nom est Sagarmatha !)
    Jusqu’en 1960, ce sont les anglais Tenzing et Hillary qui sont les seuls à avoir atteint le sommet en 1953, mais c’était par la voie du côté népalais. Quant aux anglais Irvine et Mallaury disparus en 1924, rien ne prouve qu’ils aient atteint le sommet avant leur mort.
    Le grand timonier rêve d’une conquête chinoise du plus haut sommet du monde, une première, c’est un projet insensé lorsqu’on sait que l’alpinisme est un sport méconnu en Chine. Mais qu’importe ! Avec l’aide des soviétiques, plus aguerris et expérimentés, les chinois balbutiants apprennent les bases de l’alpinisme. C’est un projet politique car Mao veut sa conquête du plus haut sommet du monde pour prouver sa suprématie sur le monde capitaliste. Pour plus de précautions, l’accès à l’Everest chinois est interdit aux étrangers.

    « Ce sont les anglais qui ont appris à ce bas monde que l’Everest en était le toit. La rhétorique maoïste prétend, elle, que la cime était portée sur d’anciennes cartes chinoises tout en qualifiant les Britanniques de « bêtes incultes ». Il est vrai que les Tibétains connaissaient cette montagne depuis la nuit des temps. »

    Il y aura plusieurs tentatives stoppées par le mauvais temps.
    Le soulèvement du Tibet en 1959 va retarder et compliquer l’expédition. Elle sera réprimée violemment et fera des milliers de victimes. Quant au Dalaï-Lama, il réussira à fuir pour se réfugier en Inde.
    Après moult difficultés, trois hommes, Qu Yinhua, Wang Fuzhou et le tibétain Gonpo atteindront le sommet du Qomolangma à 8848 m d’altitude dans la nuit du 24 au 25 mai 1960. Cette victoire, c’est la revanche de la chine communiste mais quel crédit donner à cette prouesse face au récit plein d’imprécisions des alpinistes et au manque crucial de preuves ? Le monde occidental doute, l’exploit semble trop beau car l’ascension s’est terminée de nuit, ce qui expliquerait l’absence de photo prouvant la véracité de l’exploit. Les conditions de survie à cette altitude sont difficiles. On appelle cela la « zone de mort » car le taux d’oxygène y est trois fois inférieur par rapport au taux au niveau de la mer. Il faut donc respirer avec des cartouches d’oxygène et chaque geste demande un effort colossal. Cette victoire ne sera jamais remise en cause par le pouvoir chinois qui prône l’exploit politique et l’amour de la patrie en ignorant la performance sportive qui prônerait l’individu au détriment du collectif.
    En parallèle de cette conquête des sommets l’auteur nous initie à la politique maoïste et à ses excès. On pouvait être déporté dans les laogai, camps de rééducation par le travail, simplement pour une phrase malheureuse ou sur une dénonciation calomnieuse.

    Après un début un peu fastidieux, ce récit m’a intriguée et passionnée car, au-delà d’une conquête des sommets, il s’agit bien de l’histoire d’un régime totalitaire qui a voulu faire de la conquête de l’Everest un triomphe politique. Malgré toutes ces zones d’ombre et le peu de documents à disposition, Cédric Gras réussit à reconstituer le destin de ces alpinistes de Mao.

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    Couverture du livre « Alpinistes de Staline » de Cedric Gras aux éditions Stock

    Dominique Jouanne sur Alpinistes de Staline de Cedric Gras

    Encore une histoire de dingues sous l’ère stalinienne ! Les alpinistes…

    Et dire que toute cette politique dictatoriale russe, à notre insu, ne s’est jamais éteinte et s’enflamme à nouveau…

    Un livre prenant pour tous ceux qui aiment la montagne, l’histoire de l’alpinisme et l’Histoire....
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    Encore une histoire de dingues sous l’ère stalinienne ! Les alpinistes…

    Et dire que toute cette politique dictatoriale russe, à notre insu, ne s’est jamais éteinte et s’enflamme à nouveau…

    Un livre prenant pour tous ceux qui aiment la montagne, l’histoire de l’alpinisme et l’Histoire.

    Rêver de l’Himalaya.
    C’est Cédric Gras qui m’a fait rêver aussi. Quel journaliste et écrivain formidable !

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    Couverture du livre « Alpinistes de Mao » de Cedric Gras aux éditions Points

    Zazaboum sur Alpinistes de Mao de Cedric Gras

    Après “Alpinistes de Lénine”, que je vais lire sous peu, Cédric Gras s’est attaqué l'histoire des Alpinistes de Mao ! Les choses ne furent pas aisées car la propagande et l’amour du Parti, du moins du Grand Timonier, ont biaisé tous les événements, les relatant à la sauce maoïste !

    Il n’a...
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    Après “Alpinistes de Lénine”, que je vais lire sous peu, Cédric Gras s’est attaqué l'histoire des Alpinistes de Mao ! Les choses ne furent pas aisées car la propagande et l’amour du Parti, du moins du Grand Timonier, ont biaisé tous les événements, les relatant à la sauce maoïste !

    Il n’a pas fait l’impasse sur les événements politiques et sociétaux qui se sont déroulés, pendant ce qu’on peut appeler l’épopée de la conquête de l’Everest par la Chine communiste !

    Dans la mesure où il est difficile de décider si la première arrivée au sommet est réelle ou affabulée, j’ai été plus intéressée et touchée par le sort qui était fait au Tibet et aux masses populaires chinoises avec plusieurs millions de morts !

    Revanche de l’Histoire, il semble que ça soit un tibétain, fortement sinisé ceci dit, qui ait mis les pieds en premier sur le Toit du Monde !

    Peut-être ne saurons-nous jamais ce qu’il en est car il n’est pas certain que les archives, ultra-secrètes, soient elles-mêmes véridiques.

    Un livre qui se lit comme un roman mais je n’ai pas réussi à ressentir d’empathie pour les protagonistes car ils ne pouvaient faire preuve d’humanisme et ne pouvaient se comporter autrement que des marionnettes !

    #AlpinistesdeMao #NetGalleyFrance

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    Couverture du livre « Alpinistes de Mao » de Cedric Gras aux éditions Points

    Ghislaine Degache sur Alpinistes de Mao de Cedric Gras

    Après l’excellent Alpinistes de Staline, prix Albert Londres du livre en 2020, Cédric Gras vient de publier Alpinistes de Mao.
    Après s’être plongé au cœur du système stalinien avec une enquête littéraire sur les frères Abalakov, ces célèbres alpinistes, héros des cimes en URSS et pourtant...
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    Après l’excellent Alpinistes de Staline, prix Albert Londres du livre en 2020, Cédric Gras vient de publier Alpinistes de Mao.
    Après s’être plongé au cœur du système stalinien avec une enquête littéraire sur les frères Abalakov, ces célèbres alpinistes, héros des cimes en URSS et pourtant victimes de la Terreur, Cédric Gras revient avec une épopée quasi similaire, inconnue, tragique, gonflée d’idéologie et malgré tout héroïque.
    L’auteur était passé à d’autres projets mais a été intrigué en 2020 par un long métrage sorti en Chine, Pan deng zhe, The climbers, une grosse production shanghaïenne avec Jackie Chan qui promettait rien de moins que la première ascension septentrionale de l’Everest par des alpinistes chinois en 1960.
    Se posent à lui mille interrogations « Comment les avait-on choisis dans cette Chine populeuse, une poignée parmi des millions ? Par quel miracle les expéditions s’étaient-elles faufilées entre les combats qui faisaient rage au Tibet ? Que s’était-il vraiment passé sur les flancs septentrionaux de l’Everest ? Et puis qu’était-il advenu d’eux par la suite, entre Grand Bond en avant et Révolution culturelle, au milieu des ravages et des arrestations ? Je pressentais que les soldats des cimes n’avaient pu échapper à la fièvre de ces décennies. Que, pour être allés à 8000 mètres, ils n’en avaient pas moins été tributaires des affaires du siècle. »
    Cédric Gras ayant plusieurs fois voyagé en Haute Asie, ayant eu accès à des documents inédits réussit à réunir une somme non négligeable d’informations qui vont lui permettre de répondre à ses questions et de reconstituer la véritable chronique des Alpinistes de Mao, le destin hors norme de ces prolétaires que rien ne prédestinait au vertige des cimes.
    À partir des années 1950, il devient intolérable pour Pékin que les plus hauts sommets de l’Himalaya soient l’apanage des capitalistes occidentaux. De plus, les Chinois étant en train d’annexer le Tibet, cette ascension par la face nord serait une manière d’achever la conquête de ce territoire. « Pour la Chine, gravir l’Everest revient en réalité à le revendiquer ! » C’est donc pour eux très important aussi bien politiquement que géographiquement.
    Pour raconter cette expédition Cédric Gras s’est concentré sur deux des alpinistes qui y ont participé, à savoir Xu Jing et Liu Lianman, deux hommes qui n’avaient jamais vu de montagnes. En 1960, le Parti communiste chinois les choisit avec d’autres camarades sélectionnés parmi des ouvriers en forme dans les usines et des maoïstes zélés dans les syndicats pour porter au sommet de l’Everest (Qomolangma) un buste de Mao Zedong.
    Dans ces années 1950, il n’y avait aucun alpiniste en Chine. Ils feront donc leurs gammes au Caucase, sous la houlette des guides russes avant de s’aventurer au-dessus de 8000 mètres.
    La conquête chinoise du Qomolangma prévue en 1959 sera ajournée en raison du soulèvement tibétain. L’équipe d’alpinistes découvre en effet un Tibet en ébullition et un Dalaï-lama en fuite vers l’Inde.
    Après ce report, c’est au printemps 1960 que l’ascension de l’Everest peut avoir lieu avec Xu Jing, Liu Lianman, Wang Fuzhou, Qu Yinhua, Gonpo et leurs compagnons de cordée, « une expédition d’état pour raison d’état, entièrement placée sous les ordres des autorités militaires ». Quatre batailles : trois acclimatations et puis l’assaut sont la stratégie utilisée.
    Le 25 mars 1960, Wang, Qu et Gonpo atteignent le sommet, à 8 882 mètres d'altitude, où ils plantent un drapeau chinois et déposent un buste de Mao en plâtre… Cette ascension hautement politique sera toutefois nimbée de mystère, le drapeau et le buste ne seront jamais retrouvés, aucune photo n’a été prise, aucune trace de leur passage ne sera jamais relevée ultérieurement, des incohérences dans les récits, la plus grande confusion entoure cette ascension. Bref, aucune preuve, de quoi semer au moins le doute… Mais en Chine, pas de place pour le doute.
    Qu’à cela ne tienne, qu’ils soient parvenus au sommet ou pas ( ils y parviendront le 26 mai 1975, mieux équipés et sans aucun doute cette fois), ce qui est important c’est qu’ils étaient prêts à tout affronter pour porter ce buste au sommet et faire flotter le drapeau rouge, prêts à sacrifier leur vie pour le Parti.
    Ce qui est fabuleux dans cet ouvrage qui se lit comme un récit d’aventure, c’est de découvrir un pan méconnu de l'histoire de la Chine.
    Avec ces prolétaires que rien ne prédestinait aux vertiges des cimes, dont Cédric Gras a reconstitué le destin, nous assistons à la colonisation et au génocide culturel du Tibet, vivons cette époque du Grand bond en avant avec effarement et voyons se propager le rouleau compresseur de la propagande anéantissant toute velléité.
    Même ces valeureux hommes, ces pionniers de l’alpinisme chinois encensés et portés en triomphe après leur exploit à la gloire de leur chef n’échapperont pas aux camps de rééducation de la Révolution culturelle…
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