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Bernard Leconte

Bernard Leconte
Né à Lille, Bernard Leconte est écrivain et journaliste. Il est l'auteur de plusieurs livres sur le Nord et sur la langue française. Il produit et anime l'émission "La Baraque à livres" sur RCF.

Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « Qu'allons nous faire de grand-mère » de Bernard Leconte aux éditions L'editeur

    dominique petrone sur Qu'allons nous faire de grand-mère de Bernard Leconte

    Je viens de terminer ce livre qui m'a laissée dans une colère intérieure immense, le destin de notre héroïne fait réfléchir et nous met en face de la vieillesse et surtout de nos enfants, que feront-ils de nous quand on sera vieux ?
    Cette pauvre Rosette sans compter sur le fait qu'après le...
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    Je viens de terminer ce livre qui m'a laissée dans une colère intérieure immense, le destin de notre héroïne fait réfléchir et nous met en face de la vieillesse et surtout de nos enfants, que feront-ils de nous quand on sera vieux ?
    Cette pauvre Rosette sans compter sur le fait qu'après le décès de son mari , elle s"autorise une petite vie paisible fait de petits plaisirs entre jardin et voisin, voilà que par un malentendu ses enfants vont en décidez autrement et cette gentille mamie ne va pas jouir longtemps de ces petits bonheurs, la descente aux enfer commence...

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    Couverture du livre « L'étrange itinéraire d'un dératé » de Bernard Leconte aux éditions L'editeur

    Yv Pol sur L'étrange itinéraire d'un dératé de Bernard Leconte

    On ne peut pas dire que Bernard Leconte ait fait de son Lucien un Apollon, un dieu grec : "De ces parties [de football entre gamins de la cité], Lucien avait été le spectateur un peu triste ; son gros cul, ses jambes blanchâtres, sa tête de jeune veau nourri à l'étable et qui cligne des yeux dès...
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    On ne peut pas dire que Bernard Leconte ait fait de son Lucien un Apollon, un dieu grec : "De ces parties [de football entre gamins de la cité], Lucien avait été le spectateur un peu triste ; son gros cul, ses jambes blanchâtres, sa tête de jeune veau nourri à l'étable et qui cligne des yeux dès qu'il voit la lumière, ne prédisposaient pas les joueurs à l'introduire dans leur équipe" (p.16) Alors Lucien s'invente un oncle entraîneur, qui ne viendra jamais, puis il s'inscrit dans un club dans lequel il pratique la course de fond discipline dans laquelle il ne brille pas non plus. Il fait aussi beaucoup de bicyclette arpentant les rues de Paris et sa banlieue pour y retrouver une bande de copains voire une fille qui accepterait de partager un moment avec lui. Puis Lucien grandit. Il vit toujours chez sa mère à plus de quarante ans, végète dans son travail et dans le sport, pratiquant toujours le vélo intensivement, son seul moyen de locomotion.
    C'est un livre à la fois léger et drôle, un de ces bouquins qu'on lit avec plaisir, parce que la langue est belle : "L'oncle Maurice était le frère de son père. [...] Sa femme, la tante Amandine, avait beau lui montrer en exemple son frère Georges qui se décarcassait pour acquérir pétrolette et téléviseur, lui tenir des objurgations publiques, lui faire honte, montrer à tout le monde, avec un geste lyrique du bras, le logis qu'elle briquait certes dévotement, mais qui manquait du moindre superflu à cause de l'inertie de Monsieur, l'oncle Maurice s'obstinait à considérer que quarante-quatre heures chez son employeur qui fabriquait des meubles légers pour OS (ouvriers spécialisés), c'était déjà beaucoup." (p.11/12), parce que les personnages à défaut d'être beaux et totalement sympathiques sont décalés par rapport aux canons actuels : une image me vient en écrivant mon article, celle des Deschiens, troupe de comédiens qui fit beaucoup pour les belles heures de Canal+. Malgré les moqueries, l'humour au détriment de Lucien, on sent que Bernard Leconte a créé un personnage qu'il aime bien, un type avec des convictions -qui peuvent varier-, entier et plus maladroit et benêt que méchant.
    Dans Qu'allons-nous faire de grand-mère, Bernard Leconte usait de la même belle langue, de belles descriptions de paysages pour parler des personnes âgées que certains dépotent véritablement dans des maisons de retraite. Dans L'étrange itinéraire d'un dératé, il parle des petites gens, ceux qui n'ont pas une vie comme tout le monde, de ces gentils godiches ou empotés qui sont toujours ceux qu'on regarde sans méchanceté la plupart du temps mais toujours avec une pointe de moquerie ou de condescendance.
    Une histoire simple d'une belle écriture enlevée : un de ces romans qui font passer un excellent moment et dont le personnage principal pas toujours sympathique mais attachant pourrait bien rester en tête un petit moment.

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    Couverture du livre « Qu'allons nous faire de grand-mère » de Bernard Leconte aux éditions L'editeur

    Yv Pol sur Qu'allons nous faire de grand-mère de Bernard Leconte

    Elle est charmante Rosette, pourquoi tant de malheurs sur elle ? Parce que ses enfants se sont éloignés d'elle et qu'ils ne la voient plus que comme un souci. Parce qu'aucun ne veut faire d'effort pour aller la voir plus souvent. Parce qu'aucun ne veut payer une aide à domicile. Toutes les...
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    Elle est charmante Rosette, pourquoi tant de malheurs sur elle ? Parce que ses enfants se sont éloignés d'elle et qu'ils ne la voient plus que comme un souci. Parce qu'aucun ne veut faire d'effort pour aller la voir plus souvent. Parce qu'aucun ne veut payer une aide à domicile. Toutes les raisons, les hypocrisies, les rancoeurs familiales se font jour. Les ambitions des uns, la paresse des autres. Et puis Rosette part en maison de retraite. Une maison pas très gaie dans laquelle on respecte à peine les personnes âgées.
    Bernard Leconte dresse le portrait d'une famille éclatée, d'enfants qui ne s'apprécient pas vraiment, chacun travaillant pour son propre compte, voulant réussir et le montrer. Le seul qui ne le veut pas est vite montré du doigt. De tels rapports entre frères et soeurs font froid dans le dos et n'incitent pas aux réunions de famille. Il n'y a plus de rapports fraternels, tout est dans la réussite sociale, la réussite de sa vie personnelle et individualiste et dans l'apparence, montrer aux autres qu'on a réussi mieux qu'eux.
    Bernard Leconte n'évite pas les poncifs, les clichés sur les maisons de retraite, sur les raisons qui poussent les enfants à y faire entrer leurs parents. C'est parfois trop manichéen : le personnel des institutions n'y est pas vraiment compétent ni accueillant, une vraie caricature de ce qui ne devrait pas exister. Il grossit le trait sans doute pour faire réagir ou alors parce qu'il est de bon ton de décrire ce que tout le monde craint, à savoir la maltraitance. La réalité est sans doute entre ce qu'il raconte et un angélisme de mauvais aloi. Néanmoins, on ne peut s'empêcher, en lisant ce livre de penser à nos parents (ma maman a à peu près le même âge que Rosette et vit encore très bien chez elle) et surtout de se dire qu'on choisira le moment venu -s'il arrive- une maison de retraite de qualité.
    Très finement écrit, de belles phrases longues, de belles descriptions des jardins, des paysages. L'auteur s'attarde aussi sur les moments de solitude et de cafard inévitable que vit Rosette, seule dans sa maison : "Donc, ce soir, elle avait d'un coup vieilli. Elle restait là, sur son lit, assise, lourde de ses soixante-dix-neuf ans et vidée de courage. Sa chambre, sa vieille chambre conjugale, donnait sur la rue où ne passait jamais grand monde, mais qui aujourd'hui était un désert. [...] Le lit, le grand lit, dont il lui arrivait d'apprécier depuis la mort de Jules la vastitude, d'où depuis longtemps s'était mise en sourdine la nostalgie, en tendant la jambe, d'attraper les doigts de pied de son mari, lui semblait maintenant plat, froid et nu." (p.13) Bien sûr il passera ensuite aux longues attentes de Rosette à la résidence des marronniers, à la promiscuité avec des femmes qu'elle n'a pas choisi de côtoyer, à sa difficulté de lier connaissance avec des personnes que dans sa vie d'avant, celle dans sa maison, elle n'aurait pas fréquentées, pas les mêmes centres d'intérêt, ni les mêmes envies, ni les mêmes modes de vie.
    Un texte aux traits sans doute un peu forcés qui donne instantanément envie de prendre des nouvelles des personnes âgées de notre entourage.