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Bernard Gainot

Bernard Gainot
Bernard Gainot est maître de conférences honoraire en histoire moderne à l'Université PARIS I Panthéon-Sorbonne, chercheur associé à l'Institut d'Histoire moderne et contemporaine. Professeur associé aux Ecoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan de 2008 à 2012. Ses domaines de recherches sont l'h... Voir plus
Bernard Gainot est maître de conférences honoraire en histoire moderne à l'Université PARIS I Panthéon-Sorbonne, chercheur associé à l'Institut d'Histoire moderne et contemporaine. Professeur associé aux Ecoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan de 2008 à 2012. Ses domaines de recherches sont l'histoire des sociétés coloniales de la période moderne, l'histoire des conflits dans les espaces coloniaux, l'histoire politique de l'Europe méditerranéenne.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « L'Empire colonial français ; de Richelieu à Napoléon » de Bernard Gainot aux éditions Armand Colin

    Bernard Viallet sur L'Empire colonial français ; de Richelieu à Napoléon de Bernard Gainot

    La saga de ce premier empire colonial débuta grâce aux efforts de marins et pêcheurs des provinces de l’Ouest qui avaient l’habitude d’aller pêcher le long des côtes de Terre-Neuve ou de bourlinguer dans les Antilles pour y arraisonner les galions espagnols chargés d’or, d’argent et autres...
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    La saga de ce premier empire colonial débuta grâce aux efforts de marins et pêcheurs des provinces de l’Ouest qui avaient l’habitude d’aller pêcher le long des côtes de Terre-Neuve ou de bourlinguer dans les Antilles pour y arraisonner les galions espagnols chargés d’or, d’argent et autres minerais plus ou moins précieux comme corsaires, flibustiers, voire pirates. La première étape de la colonisation consista en l’établissement de comptoirs provisoires ou permanents permettant de commercer avec les autochtones des deux côtés de l’Atlantique et dans l'Océan Indien. Ainsi échangeait-on des fourrures en Nouvelle-France, du tabac puis du sucre aux Antilles, du « bois d’ébène » au Sénégal et des épices à l’Île-Bourbon. Le flamboyant et richissime Nicolas Fouquet commence même à se monter sa propre compagnie de commerce entre sa base de Belle-Île et Sainte-Lucie. Il est rapidement évincé par Colbert qui créé les toutes premières compagnies de commerce en s’inspirant des compagnies des Indes néerlandaises. Tout autant que l’intérêt commercial, le désir d’évangélisation reste un moteur essentiel avec la Compagnie de Jésus à la manœuvre tout au moins dans un premier temps, car avec l’arrivée de la Révolution, l’accent sera plutôt mis sur l’émancipation des peuples et sur l’abolition de l’esclavage.
    « L’empire colonial français de Richelieu à Napoléon » est un essai historique de très bonne qualité, sourcé et mesuré dans ses analyses. Chacun des chapitres présente les évènements d’une manière aussi brute que factuelle et se termine par de courtes biographies de personnages plus ou moins célèbres (Makandal) dont il a été question précédemment. Plus quelques documents d’époque, lettres, articles, textes de loi qui illustrent parfaitement le propos. Le lecteur remarquera entre autres découvertes que la France fut le premier pays au monde à abolir l’esclavage dans ses colonies, que le pays n’avait pas vraiment les moyens de sa politique (marine de guerre insuffisante, logistique souvent défaillante, faiblesse des peuplements quelques dizaines de milliers de francophones face à plus de 200 000 anglophones au Canada et en Louisiane), que nous ne nous maintenions que grâce à des alliances et un fort métissage avec les locaux et surtout que l’Angleterre n’eut de cesse de nous déloger de partout avec une certaine perfidie et par tous les moyens, même les moins loyaux. Si l’insurrection dominicaine qui tourna en révolution et en massacre (Toussaint L’Ouverture) et la longue lutte pour l’abolition de l'esclavage (abbé Grégoire) sont très minutieusement traité, le lecteur regrettera un peu que certains évènements marquants sont éludés en quelques lignes comme le traité de Paris qui fut désastreux, la vente de la Louisiane (en fait de tous les territoires allant de la Nouvelle-Orléans au Saint-Laurent en passant par tout le bassin du Mississippi, autant dire une immensité territoriale) pour quelques malheureux millions et surtout l’effondrement final avec la perte manu militari de la totalité des territoires y compris toutes les îles des Antilles, la Réunion, les Seychelles, les comptoirs du Sénégal et l’île Maurice en deux années (1809-1810). Un ouvrage de référence très intéressant néanmoins.