Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Angelique Villeneuve

Angelique Villeneuve

Angélique Villeneuve est née en 1965. Auteur de sept romans, elle a vécu en Suède et en Inde avant de s’installer tout près de Paris. Ses portraits de femmes meurtries sont ceux, toujours, de corps debout.

Son roman, Maria, est paru en février 2018 chez Grasset. Nuit de septembre, un récit de de...

Voir plus

Angélique Villeneuve est née en 1965. Auteur de sept romans, elle a vécu en Suède et en Inde avant de s’installer tout près de Paris. Ses portraits de femmes meurtries sont ceux, toujours, de corps debout.

Son roman, Maria, est paru en février 2018 chez Grasset. Nuit de septembre, un récit de deuil lumineux, est publié deux ans plus tôt chez le même éditeur. Les fleurs d’hiver (en poche chez Libretto) est lauréat de quatre prix, dont Le Prix Millepages.

Elle écrit aussi pour la jeunesse des albums tendres et poétiques, peuplés de jardins, de forêts.

Crédit photo : JF Paga, Grasset

Articles en lien avec Angelique Villeneuve (1)

Avis sur cet auteur (72)

  • add_box
    Couverture du livre « Les ciels furieux » de Angelique Villeneuve aux éditions Le Passage

    Jean-Paul Degache sur Les ciels furieux de Angelique Villeneuve

    Henni a 8 ans et sa vie bascule brutalement avec une fuite éperdue devant un drame qui frappe sa famille, drame qu’elle ne comprend pas.
    Angélique Villeneuve qui m’avait déjà régalé avec La belle lumière, m’emmène cette fois, sous Les ciels furieux, dans un village d’un pays de l’est de...
    Voir plus

    Henni a 8 ans et sa vie bascule brutalement avec une fuite éperdue devant un drame qui frappe sa famille, drame qu’elle ne comprend pas.
    Angélique Villeneuve qui m’avait déjà régalé avec La belle lumière, m’emmène cette fois, sous Les ciels furieux, dans un village d’un pays de l’est de l’Europe. Des brigands surgissent subitement dans la maison de cette famille juive tranquille. Comme le note l’autrice, la mère « couve ou se remet de ses couvaisons », cela signifie qu’elle enchaîne les grossesses et qu’elle nourrit ses bébés avant de les confier aux plus grands.
    Zelda, justement, a presque trois ans de plus que Henni et elle compte beaucoup pour sa petite sœur. À 11 ans, elle s’occupe déjà de Iossif et de Kolia, deux jolis nourrissons. Quant à Henni, la voilà toute fière de se voir confier Avrom dès qu’il a fini de téter.
    Saupoudré de nombreux termes en yiddish, le récit de cette fuite dans la neige et des souvenirs ayant marqué le début de la vie de Henni m’ont profondément ému. Si Henni et Zelda ont réussi à fuir l’horreur, il y a aussi Lev, le grand frère qui vit déjà sa vie et n’a pas les meilleures fréquentations.
    Pour résister au froid, tenter de conserver un peu de confiance dans la vie, Henni a trouvé un moyen original en donnant à chacun de ses doigts le nom d’un membre de sa famille. Dans les moments difficiles, elle peut ainsi se raccrocher à une personne qui lui est chère.
    Pendant cette fuite qui occupe vingt-quatre heures de la vie de Henni, les souvenirs affluent et cela permet de faire plus ample connaissance avec elle, avec sa famille et avec ses voisins.
    J’apprends, par exemple, que son père, Arie Sapojnik, est un homme bon qui n’est pas craint par ses enfants. Par contre, la mère est soit indifférente, soit impériale…
    Au cours de ma lecture, j’ai souffert du froid avec Henni dans la briquèterie, tremblé de peur lorsqu’elle entend des hommes approcher ou voit des femmes venir piller une maison déjà visitée par des brigands.
    Angélique Villeneuve, contant, de son écriture toujours délicieuse et soignée, une histoire qui paraît simple, montre un vrai sens du suspense. Elle sait aussi rendre avec beaucoup de délicatesse les pensées qui agitent l’esprit de Henni car celle-ci est à la fois tourmentée et confiante.
    Angélique Villeneuve que j’avais écoutée présenter Les ciels furieux aux Correspondances de Manosque 2023, m’avait donné envie de la lire à nouveau et ce fut une lecture émouvante durant laquelle inquiétude et douleur se sont mêlées, sans négliger quelques touches de poésie.
    De plus, comme Henni ne manque pas d’imagination, l’autrice livre quelques scènes assez énigmatiques donnant une touche d’irréel au roman alors qu’elle a le mérite de mettre en évidence des drames, des pogroms qui ont trop souvent bouleversé des familles entières. La plupart du temps, les criminels agissaient en toute impunité avec, souvent, un pouvoir qui favorisait leurs agissements.
    Enfin, attaché aux pas de Henni sous Les ciels furieux et de sa lutte pour la vie, j’aimerais tant lire la suite… Peut-être qu’Angélique Villeneuve…

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/03/angelique-villeneuve-les-ciels-furieux.html

  • add_box
    Couverture du livre « Les ciels furieux » de Angelique Villeneuve aux éditions Le Passage

    Miss Marple sur Les ciels furieux de Angelique Villeneuve

    Eh bien voilà, tardivement je découvre Angélique Villeneuve.. qui publie depuis 20 ans au moins et que je n'ai jamais lue auparavant. Beaucoup de retard à rattraper !!
    ce livre vous saisit à la première ligne et ne vous quitte aps des jours après que vous ayez reposé le livre.. entre temps...
    Voir plus

    Eh bien voilà, tardivement je découvre Angélique Villeneuve.. qui publie depuis 20 ans au moins et que je n'ai jamais lue auparavant. Beaucoup de retard à rattraper !!
    ce livre vous saisit à la première ligne et ne vous quitte aps des jours après que vous ayez reposé le livre.. entre temps vous ne l'avez pas lâché, enfin si parfois pour respirer, relire une phrase, craindre le pire et caresser doucement cette petite Henni dont l'Histoire vient de s'emparer et de saccager la vie.
    Un pogrom dont le nom n'est jamais prononcé mais rendu de façon magistrale à hauteur d'enfant «  les hommes sont aussi entrés dans ses yeux » dans un shtetl d'un pays de l'Est non spécifié, en pleine campagne où l'atmosphère s'est alourdie récemment. Une vie simple dans un coin simple au cœur d'une famille simple composée des parents et d’enfants nombreux et tellement rapprochés que la mère semble «  couver » tout le temps et que les bébés sont ainsi répartis entre les deux fillettes âgées de 8 et 12 ans qui s'en occupent jour et nuit.
    Crimes, violence, sang, course effrénée, cachette, silence et peur, peur immense que cela recommence, que cela dure. Planqués à 3, puis à deux, puis seule, Henni se retrouve face à l'impensable, l’innommable, l'inimaginable : avoir à survivre sans vraiment savoir qui craindre, qui rejoindre, ni surtout comment.
    Sa tête pense toute seule et l’accompagne, souvenirs, imagination, bribes de vie d'avant, les petits frères, le «  sien », c'est beau, poétique, sublime parfois et l'horreur à chaque coin du bois !
    Des «  je » , des «  on » les mots s’enchaînent comme les idées qui lui passent par la tête pour combler le manque de sa famille, de sécurité, de nourriture, de tout et vous devenez plus que spectateur, vous avez envie de l'aider sans savoir comment lui venir au secours.

    Un livre qui va vous rester en tête longtemps si vous le choisissez !

  • add_box
    Couverture du livre « Les fleurs d'hiver » de Angelique Villeneuve aux éditions Phebus

    Lilyblio sur Les fleurs d'hiver de Angelique Villeneuve

    Octobre 1918, Paris. Jeanne Caillet est ouvrière fleuriste en chambre. Elle travaille 10 à 11 heures par jour afin de gagner de quoi vivre pour elle et sa fille Léonie de 3 ans et demi. Son mari Toussaint a été mobilisé dès le début de la Grande Guerre. Janvier 1917, il est gravement blessé au...
    Voir plus

    Octobre 1918, Paris. Jeanne Caillet est ouvrière fleuriste en chambre. Elle travaille 10 à 11 heures par jour afin de gagner de quoi vivre pour elle et sa fille Léonie de 3 ans et demi. Son mari Toussaint a été mobilisé dès le début de la Grande Guerre. Janvier 1917, il est gravement blessé au visage et se retrouve hospitalisé à l'hôpital Val-de-Grâce. Il ne veut pas pas que sa femme le visite. Il y restera jusqu'à cette automne 1918, où sans prévenir il rentre enfin chez lui. Un autre combat va avoir lieu, celui de former de nouveau une famille malgré les traumatismes de chacun.

    Angélique Villeneuve signe un très beau roman sur le retour d'une gueule cassée et sur l'impact qu'aura eu la Première Guerre mondiale aussi bien sur ces soldats que sur les femmes restées seules à l'arrière du front.

    L'écriture est belle, pudique et poétique. L'histoire est racontée à la 3ème personne et centrée sur le point de vue de Jeanne. J'ai trouvé que cela donnait plus de poids émotionnel et personnel. La force des mots utilisés en est pour beaucoup tout comme le personnage charismatique de Jeanne.

    Jeanne, une femme solide malgré les épreuves qu'elle doit affronter quotidiennement : l'absence de l'homme qu'elle aime, les privations dues à la guerre, la peur des bombardements et pour son mari, le deuil, l'effort constant à son travail, l'éducation de sa fille. Alors quand Toussaint rentre mutique et renfermé elle va puiser en elle pour s'adapter. Cela ne se fera pas sans difficulté, sans erreurs, sans rancœur. La vie d'avant ne pourra être retrouvée, c'est une nouvelle qui sera à composer. L'amour sans faille de Jeanne brisera l'appréhension et la peur du rejet ressenti par Toussaint.

    J'ai beaucoup aimé ce roman traitant de cette période. On sent un travail de recherche historique de qualité. Je me suis totalement immergée dans le quotidien de Jeanne et de Sidonie sa voisine lingère. La sororité entre les deux femmes est puissante et touchante.

    La psychologie des personnages est juste et profonde. On ressent la douleur du revenant, qui est certes vivant mais aussi un peu mort en dedans.

    Le roman n'est pas gai mais il est loin d'être plombant. À l'image des fleurs d'hiver que travaille Jeanne en abondance, les moments d'avancée de Toussaint illuminent et colorent la vie de sa femme et de sa petite fille.
    Un long chemin reste à faire, mais l'espoir est permis.

  • add_box
    Couverture du livre « Les ciels furieux » de Angelique Villeneuve aux éditions Le Passage

    Henri-Charles Dahlem sur Les ciels furieux de Angelique Villeneuve

    «Marcher, c’est s’échapper»

    Dans un roman servi par une langue poétique, Angélique Villeneuve raconte un pogrom perpétré dans un shetl d’Europe de l’Est à travers les yeux d’une fillette de huit ans devenue une juive errante. Un roman puissant, un conte poignant.

    Dès les premières lignes,...
    Voir plus

    «Marcher, c’est s’échapper»

    Dans un roman servi par une langue poétique, Angélique Villeneuve raconte un pogrom perpétré dans un shetl d’Europe de l’Est à travers les yeux d’une fillette de huit ans devenue une juive errante. Un roman puissant, un conte poignant.

    Dès les premières lignes, nous voilà pris dans la folie meurtrière: «Au moment précis où, enfin, Henni s’apprête à s’enfuir au-dehors dans la neige, c’est le plus grand, le plus maigre des hommes entrés dans la maison qui arrache le dernier bébé du sein de Pessia et le soulève au-dessus de lui. Le cri qui monte avec l’enfant emplit l’air de faisceaux, de fumées, de roches explosives.»
    Henni a huit ans et vient d’échapper à un pogrom dans cette Europe de l’Est où, au début du XXe siècle, les juifs étaient chassés, pillés, massacrés.
    Un drame qui entre en résonnance avec le 7 octobre dernier et qui prouve que l’antisémitisme reste plus d’un siècle plus tard solidement ancré auprès d’êtres abjects. La fillette vivait paisiblement dans ce village auprès de sa nombreuse famille, de sa grande sœur Zelda et venait de se voir confier un nourrisson, le petit Avrom, son «trésor».
    Si elle a pu échapper aux fous furieux avec Zelda et son frère Lev, si elle comprend que marcher, c’est s’échapper, elle ne va pas tarder à se rendre compte combien le froid et la faim peuvent faire de ravages. Désormais, c’est seule avec son désespoir qu’elle devient juive errante et c’est avec ses yeux d’enfant qu’elle regarde ce monde qu’elle ne comprend pas.
    Un monde qui se résume à ce qu’elle voit, ce qu’elle entend, ce qu’elle sent. Et c’est ce qui fait la force de ce roman. Ici, il n’est pas question de traiter de la grande Histoire, mais de trouver quelque chose à manger, un endroit où se protéger du froid, un motif d’espérance. À l’instinct.
    L’écriture d’Angélique Villeneuve rend parfaitement ces perceptions, Trouvant même de la poésie dans ce drame, quand l’innocence permet de se construire un rempart à l’incompréhensible violence. Pour que la vie prenne le pas sur la mort, pour que l’humanité gagne contre la barbarie.
    J’ai retrouvé dans ce roman l’univers d’Agota Kristof et sa trilogie des jumeaux. On y retrouve ce regard différent, cette candeur qui devient une force, ce magnifique chant de résilience, quand on s’appuie sur les beaux moments vécus pour se construire un avenir. C’est pour Henni une manière de cheminer avec les siens qui, même morts, l’aident à dépasser sa peine.
    NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
    https://urlz.fr/p6s6