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#Partenariat : une belle journée à Manosque pour une seule passion, le livre.

#Partenariat : une belle journée à Manosque pour une seule passion, le livre.

Merci à Christophe Robert, fidèle lecteur, explorateur de la rentrée littéraire 2015, pour son reportage sur cette rencontre littéraire aux Correspondances de Manosque, le dimanche 27 septembre.


Une belle journée à Manosque, comme un été indien littéraire, la rencontre de deux femmes, deux ambiances, deux styles, deux visons pour une seule passion, le livre.

Le matin, Delphine de Vigan s’expose dans une lecture d’extraits de son dernier livre «D’après une histoire vraie», suivi d’un échange avec un animateur.

Il est étrange d’assister à un tel exercice, dans un petit théâtre plongé dans le noir, l’auteur seule sur scène, debout, son livre à la main, derrière un micro. Une sorte de performance artistique, sauf que Delphine de Vigan n’est pas comédienne. Du coup, elle hésite un peu, se confronte à ses mots à haute voix. Déroutant pour un lecteur, face à l’écrivain qui tente de donner corps à son œuvre. Mais les mots de Delphine de Vigan sont là, envoûtants, troublants, inquiétants et font vite oublier le léger embarras.

L’échange avec l’animateur se révélera du coup plus intéressant, car il permet de rentrer dans le vif du sujet, l’œil de l’auteur sur son œuvre, un vrai débat littéraire sur le fond du livre, sur son travail, son rapport à l’écriture.

Choix des organisateurs ou format non adapté à ce type de rendez-vous, il n’y aura pas échange direct avec le public et cela manque. Cette rencontre se termine cependant par une séance de dédicaces où Delphine de Vigan sera, de fait, plus accessible.

 Sur scène, elle se livre sur sa perception du travail d’écriture :  

"Je m’interroge sans cesse sur pourquoi j’écris..."

"Une narratrice face au doute vertigineux de l’écriture..."

"Quel petit grain de sable fait qu’on se scotche à une table de travail ? "

 Pour conclure, à la question de l’animateur sur un roman de cette rentrée littéraire 2015 qu’elle pourrait conseiller, Delphine de Vigan nous donne son coup de cœur : «La Faille» d’Isabelle Sorente

 
L’après-midi, Anne Marie Garat se dévoile dans un décors livresque avec son dernier livre "la source". En plein air, sur la place de l’Hôtel de Ville, un débat vif, enjoué, passionné et passionnant entre Anne Marie Garat et une animatrice.

 

L’auteur nous offre tout son talent, tout son éclat, son style, son charme et son humour. Une heure de passion pour cette amoureuse des mots, de la littérature, sur fond d’histoires.

Cette fois, le format est adapté à l’échange littéraire, on est emporté par la fougue d’Anne Marie Garat, par son don de conteuse, par le savoir-faire de l’animatrice à renvoyer vers les points clés de l’œuvre, cette «Source», roman magistral, foisonnant et brillant de maitrise littéraire.

Le public est conquis, applaudi, vibre, participe. Un pur délice, une bulle de bonheur, d’inspiration dans ce monde où tout est toujours urgent. Prendre le temps, même simplement une heure, d’écouter les mots de l’auteur par la lecture de courts extraits et ses précisions, ses ramifications, ses digressions.

Installée sur un fauteuil-livre, Anne Marie Garat (amusée de s’assoir sur Victor Hugo) partage elle aussi sa vision de l’écriture :

"Les mots ont cette puissance... Il faut les aimer, il faut les approcher. Les mots à eux seuls portent toute leur histoire de mots. Ce n’est pas de la préciosité que d’honorer la langue française."

"Il faut un pacte avec le lecteur, ne pas le perdre...."

"C’est grave, c’est sérieux d’écrire, mais c’est jubilatoire d’inventer des histoires... La littérature nous pousse toujours plus loin."

A ma question sur une filiation littéraire avec les auteurs du XIXe siècle comme Maupassant ou Balzac, Anne Marie Garat reconnait, en effet, que Maupassant et Hugo l’ont marquée.


Résultat du «combat» du jour, deux visions qui s’opposent :

D’un côté Delphine de Vigan et l’autofiction (néologisme créé en 1977 par Serge Doubrosky et évoqué par l’animateur) :

Où se situe le réel ? Où se situe l’imaginaire ? Que donne l’auteur à dévorer à son lecteur et que garde-t-il pour lui dans sa part d’ombre, de secrets, de mystère ?

De l’autre Anne Marie Garat et le roman, dans la tradition des grands auteurs français :

Une histoire construite, inventée de bout en bout, jusqu’à la géographie des paysages, des personnages de fiction comme une galerie de portraits, tout un univers déployé et porté par des mots d’une puissance évocatrice dont dépend le lecteur.

 
(c) Christophe Robert 

Un grand merci à Christophe pour ce passionnant reportage sur sa rencontre avec ces deux auteurs incontournables, et pour ses photos souvenirs d'une belle journée.

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Commentaires (4)

  • Geneviève Munier le 06/10/2015 à 17h17

    Il ne m'est pas toujours possible de me rendre dans les salons littéraires. Deux d'entre eux restent cependant importants. Le salon du livre à Paris, même si depuis que j'habite Montpellier je m'y rends moins souvent. J'adore pourtant cette grande librairie propice en rencontres infinies. J'ai eu l'occasion, lors d'un salon du livre justement, de participer à une émission de France 2 , la 2 ème chaîne à l'époque puisque c'était ...au siècle dernier...qui s'appelait "Aujourd'hui la vie", émission en directe et en présence d'auteurs dont les téléspectateurs retenus avaient lu et chroniqué les romans. Mais le rendez-vous que j'adore c'est, naturellement, la Comédie du livre à Montpellier à la fin du mois de mai. Les stands sont installés en plein air sous les grands arbres de l'esplanade. Des conférences fort intéressantes sont organisées et les écrivains y viennent nombreux. Je me souviens notamment d'une discussion fort sympathique avec Isabelle Autissier, un peu moins avec Jean Rouaud...j'en étais sans doute responsable...

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  • Mireille B le 06/10/2015 à 16h03

    Première édition de « Livres en Vignes » quelques mois après l’inscription des Climats de Bourgogne au Patrimoine Mondial de l’Unesco, présidée par Daniel PICOULY.
    Au programme : une dictée qui rendait bien hommage à la vigne et au vin tant ses difficultés y étaient liées. Personnellement, je suis plutôt satisfaite de constater que les mots me rendent bien l’amour que je leur porte !!! Une Bourgogne des mots qui a vu notamment naître Colette, écrivain emblématique du 19ème siècle.
    Se tenait en parallèle un salon du livre auquel participait une centaine d’écrivains, d’éditeurs, de caricaturistes, et où des rencontres-débats étaient organisées autour de différents thèmes. J’ai pu assister et participer aux rencontres suivantes « des écrivains face à leurs lecteurs » avec Eve de Castro, Jean Rouaud, Valérie Gans, Delphine Bertholon et Fabrice Humbert, puis « la Méditerranée : le défi du vivre ensemble » avec Boualem Sansal et René Guitton. Je n’ai pas encore eu l’occasion de lire « 2084 » mais j’ai réellement été séduite par son auteur, d’une grande culture et exprimant son humanisme tant dans ses paroles que par sa façon de s’exprimer. Une grande rencontre.

    J’ai également pu m’entretenir longuement avec Patrick ROEGIERS. Son dernier roman « l’autre Simenon » faisait partie des livres que j’avais reçu en tant qu’explorateur de la rentrée littéraire. Telle ma chronique, je lui ai fait part de mes critiques, peu flatteuses. Et là, j’ai pu mesurer le grand intérêt de connaître le positionnement de l’auteur face à l’écriture de son livre. Sans pour autant adhérer, je comprends mieux le style employé qui m’avait réellement choquée. Nous avons pu également discuter de l’éditorial de Pierre Assouline dans le dernier numéro du « magazine littéraire » et des différentes polémiques soulevées autour de ce roman. Je lui ai bien sûr fait dédicacer mon exemplaire.
    J’ai pu me rendre compte également que c’était l’occasion pour les écrivains de découvrir une région autrement qu’entre deux TGV entre PARIS et DIJON dédicacer leur dernier roman dans une des rares librairies ou à la FNAC. Pour le lecteur ou simple visiteur d’un jour, c’est l’occasion de côtoyer des personnes vues dans quelques émissions de TV. C’est une entrée idéale pour promouvoir le livre et la lecture, en rapprochant l’écrivain de son public.
    En conclusion, une belle organisation qui a débuté plutôt modestement il y a huit ans, au sein du patrimoine culturel et viticole bourguignon, où l’art de vivre a trouvé une belle occasion de s’associer avec la littérature.
    C’est l’expérience d’une petite organisation où la proximité est nettement favorisée par rapport à d’autres salons à grande envergure et plus médiatisés, mais j’aime aussi beaucoup fréquenter les plus grands où je trouve l’ambiance différente, un peu trop entachée d’anonymat à mon goût.
    Enfin, une suggestion, utopique ? je verrais bien une sorte de « club de lecteurs.com» (il ne me vient pas d’autres termes plus attractifs !) qui s’organiserait pour parler aux visiteurs de notre passion et des diverses animations auxquelles nous participons sur notre site préféré.
    Pardonnez-moi de ne pas avoir concentré mon propos, c’est ma passion qui m’a guidée.

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  • carol boudy le 06/10/2015 à 15h43

    J'aimerais réussir à y aller hélas je suis toujours en décalage depuis quelques années (en vacances quand ils ont lieu, ect....)
    En général j'y cherche l'inspiration pour de nouveaux auteurs, les prix littéraires diverses et variés dont j'aurai raté les élections, éventuellement la chance de parler avec un auteur dont j'ai aimé un livre... Mais surtout échanger et parler avec d'autres lecteurs !!!

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  • lecteurs.com le 06/10/2015 à 11h54

    salons littéraires Chaque weekend, de nombreux salons littéraires se déroulent en France. Qu'en pensez-vous ? Y allez-vous ? Et qu'aimez-vous y trouver ? toutes vos idées et impressions nous intéressent !

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